6 mois de présidence IBK

Il est toujours délicat d’établir un bilan après 6 mois d’exercice de la fonction présidentiel, car les premiers résultats ne sont pas encore visible, cependant les décisions prises, les actes posés permettent de savoir quelle direction prend le pays. Faire le bilan peut aussi être l’occasion pour le pouvoir en place de corriger le tir, de rectifier certaines trajectoires.

Sur le plan social, le bilan de IBK est assez mitigé, sans doute parce que il s’agit là d’un élément qu’il est assez difficile de bousculer. Comme chacun d’entre vous le sait, le pays a été durement éprouvé par la crise qu’il a traversée et notamment dans les régions du Nord, ou le tissu social a été déchiré, d’autant plus qu’il était déjà fragilisé par des années de banditisme et de règlement de compte entre milices, djihadistes, bergers et sédentaires.

Le dernier exemple en date étant la tuerie de Tamkoutat (Lien supplémentaire) qui a engendré la mort de plus de 80 personnes avec les représailles qui ont suivi. Dans les 3 régions du nord, la pauvreté est aigue et on se méfie encore de son voisin. La réconciliation entre les communautés n’a pas eu lieu et les assises du nord organisée à Bamako avec des représentants que la population rejette n’est pas pour arranger les choses. Certes il ne s’agit pas de la première rébellion, mais c’est la plus grave, et le sparadrap sur une plaie ouverte comme nous avions l’habitude de le faire par le passé ne sera pas d’une grande utilité.

Creuser des puits, ne fera pas revenir la paix entre les communautés, sans doute est-il temps de poser la question du vivre ensemble. Mettez-vous à la place de la femme violée qui voit revenir son violeur en ville en toute impunité, mettez-vous à la place du réfugié chassé car ses voisins l’accusaient d’être un rebelle (y a encore des milliers de réfugiés encore en Mauritanie, au Burkina Faso, Niger et Algérie) vous aurez ainsi une idée de la tâche à accomplir. On attend toujours des actes du ministère de la réconciliation nationale, de vrais actes.

La pauvreté  qui sévissait avant le coup d’état s’est accrue, la situation économique s’est détériorée et les élucubrations de certains qui disaient que le Mali pouvait survivre sans aides internationales n’y ont rien fait. Nous sommes aujourd’hui toujours en attente des 3 milliards promis par la communauté internationales, qui il faut le dire tombent au compte-goutte. Alors il est déplorable que l’on soit aujourd’hui toujours en train de quémander des sous comme des mendiants et si l’aide au développement aidait à se développer ça se verrait depuis le temps mais cet argent nous est vital et sachant cette dépendance, la marge de manœuvre du gouvernement reste étroite.

Des millions de jeunes sont aujourd’hui au chômage, et sans cette solidarité familiale caractéristique de notre pays on irait au-devant d’une catastrophe. Il est urgent de prendre en compte cette désespérance, car lors de l’arrivée des djihadistes à Gao, Tombouctou et Kidal, leurs premières recrues furent ces jeunes plongés dans une misère noire. Supposons que les Djihadistes soient arrivés à Bamako, quel jeune au chômage pourrait refuser un salaire de 200000 FCFA par mois? Sans épouser l’idéologie on peut faire partie d’un mouvement armé radical, peut être que beaucoup n’ont pas encore compris cela et continuent à nier la participation des locaux lors de l’occupation. Ces jeunes sont une main d’œuvre abondante et pas cher pour ces groupes.

Là aussi on attend plus de la part des autorités, car la jeunesse est la force d’un pays, avec un age médian à 16 ans contre plus de 40 pour la majorité des pays occidentaux,  la population malienne est très jeune et nous risquons de sacrifier tout une génération si des mesures d’urgence ne sont pas prises, on n’est plus au point de pouvoir se contenter de la solidarité familiale.

Quand on parle jeunesse, on parle éducation et le bilan des 20 dernières années est catastrophique, 1 seule université dans tout le Mali, achat de diplômes, clientélisme, l’université est devenu un grand business que se partagent les syndicats étudiants et les professeurs, rien n’est fait pour mettre fin à ce système, car il s’agit bien d’un système. Un pays qui n’investit pas dans sa jeunesse, dans l’éducation de ses jeunes, produits des cadres médiocres et cela se répercutera à plus long terme sur le fonctionnement du pays. Nous payons les erreurs des années 90 sans doute est-il temps d’éviter que les futures générations vivent ce que nous vivons, ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir.

Sur le plan sécuritaire, la réforme de l’armée commence tout juste, il est donc difficile de porter un jugement la dessus, idem pour celle des services de renseignement. Ces réformes sont très importantes dans la mesure elles seront à la base d’un climat plus apaisé, et on le sait sans paix pas de développement possible.

Cependant on assiste depuis 6 mois à une réinstallation des groupes djihadistes, et toujours à l’occupation de la ville de Kidal, où le Mnla et ses acolytes règnent en maîtres. Des humanitaires sont enlevés d’autres roulent sur des mines et au moins une fois par semaine la ville de Gao est visée par des tirs d’obus. Si une violence sporadique étaient prévisibles, si personne ne s’est imaginé une seconde que l’intervention militaire allait tout régler, certaines choses étonnent quand même. Comment expliquer qu’avec les 6000 hommes de la Minusma, les 2000 de serval et les bataillons de l’armée malienne que des hommes armés puissent occuper ne fut-ce que temporairement la ville de Bamba à une centaine de kilomètres de Gao?

Les négociations avec les groupes rebelles sont tâtonnantes, et on entame péniblement les procédures de cantonnement de ces derniers, il est vrai que les procédures sont longues que le processus de normalisation prend du temps, la difficulté vient sans doute du fait qu’on ne voit pas de signe clair nous disant la direction dans laquelle nous allons. Si l’objectif est de gagner du temps et de miser sur la division chez nos adversaires, c’est raté. Le MAA dont personne ne voulait à Ouagadougou et qui a été imposé par le gouvernement malien est devenu un allié fidèle du Mnla allant jusqu’à remettre en cause le cantonnement.

Le Président a beaucoup voyagé, on parle dans son entourage de diplomatie afin de normaliser les relations diplomatiques, je crois qu’au bout de 6 mois le temps de la normalisation est dépassée, aujourd’hui on l’attend sur les gros chantiers.

La relance économique, la modernisation des infrastructures et des mesures favorisant la création d’activités notamment dans le secteur agricole. Sur le plan social, il s’agit de recoudre le tissu social, de remettre sur pied le secteur de la Santé de l’éducation et sécuritaire avec un retour à l’Etat de droit, bref qu’il applique son programme qu’on puisse en 2015 commencer à récolter les fruits de cette normalisation, à défaut nous nous dirigerons vers une grave crise sociale, les maliens ne supporterons pas un nouvel échec.

« L’honneur est comme les allumettes : ça ne sert qu’une fois.  »Marcel Pagnol  :))

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Le Maroc se taille un boulevard au Mali

MAP
MAP

Le Mali a été gratifié d’une visite de 5 jours du Roi Mohamed 6 du Maroc, venu avec de nombreux chefs d’entreprises, et ministres du Royaume. Le Mali était la première étape d’une tournée africaine, qui comprend la Guinée, le Gabon et la Cote d’Ivoire.

Alors évacuons tout de suite l’idée qui veut que les Marocains fassent tout cela par pure rivalité avec l’Algérie, s’il est vrai que les deux « puissances » entretiennent des relations exécrables, il n’en est pas moins vrai que la démarche marocaine est motivée par ses propres intérêts stratégiques et non par une volonté simple de faire de l’ombre.

Le Maroc par cette diplomatie, tente de se replacer tout simplement en Afrique, par l’économie, mais également par le sécuritaire et le religieux, et cela concerne la zone Sahélienne. Sur le plan économique, le Maroc s’était déjà par le passé offert la société de téléphonie malienne, plusieurs banques, et vient de signer récemment 17 conventions avec l’Etat malien et dans différents domaines, on parle d’investissements totaux frôlant les 3 milliards d’euros soit plus que l’aide promise par la communauté internationale.

Le Maroc va construire au Mali une usine de traitement de phosphate, une cimenterie, un hôpital mère-enfant, dans le même temps la Sotelma inaugurait un tronçon de 1064 km de fibres optiques, le BIM SA banque locale annonçait quant à elle une augmentation de 106% de son chiffre d’affaire depuis l’arrivée de Attijariwafa Bank au capital. La radio marocaine Hit radio va également s’implanter au Mali, elle est déjà présente dans la sous-région.

Le Maroc participera à la formation de la garde présidentielle malienne et construira des casernes et des logements sociaux pour les militaires maliens. Sans oublier la formation d’imams au Royaume afin de promouvoir je cite « Un islam modéré ».

Pour comprendre cette volonté du Maroc de s’investir et d’avoir une plus grande présence dans le Sahel, , il faut comprendre les liens historiques qui lient les peuples de ces régions.

En 1591 les marocains s’étaient emparés de Gao Tombouctou et Djenné mettant ainsi fin à l’existence de l’empire Songhay. Ils régnèrent jusqu’au début du 19ième siècle sur une partie Nord du Mali. Au 17ième siècle les Armas descendants des Marocains dirigeaient le Pachalik de Tombouctou tout en faisant allégeance au souverain Marocain. Leur règne prendra fin en 1791 lorsque l’Amenokal des  Iwillimidden entre à Tombouctou et prend possession de la ville.

Au début des années 50 se développe dans les cercles politiques marocains, l’idée de « Grand Maroc », sentant venir les périodes de décolonisation, ces derniers entendent bien récupérer leurs « terres » jadis possédées, et cela comprend une partie de la Mauritanie et du Mali, sans oublier le Sahara Occidental et la partie ouest du Sahara Algérien.  Il est bon de rappeler que malgré l’allégeance des armas au Roi du Maroc le Pachalik de Tombouctou bénéficiait d’une importante autonomie, voire indépendance. Cette thèse défendue par le parti Istiqlal, premier parti marocain a fini par s’éteindre peu à peu, même si par moment elle enflamme les plus nationalistes.

Aujourd’hui plus que de se reconstruire son « Grand Maroc », le pays tente de se replacer dans le jeu africain une zone dont elle est exclue du fait de sa non-participation à l’Union Africaine. En effet depuis la reconnaissance de la RASD  ( République arabe Sahraoui démocratique) par l’OUA en 1982 le pays s’est retiré des instances de l’UA, et ne participe pas aux grandes décisions et orientations prises sur le continent, il s’est de lui-même mis à l’écart, et c’est cela qu’il tente de corriger depuis 5 ans, sans oublier une offensive anti-RASD, qui s’est soldée par le refroidissement des relations entre ces derniers et plusieurs Etats, notamment le Mali.

Cependant dès 2009 le Mali se plaignait des agissements du Polisario, groupe armé sahraoui qui était accusé d’enlèvements, de trafic de drogue et d’incursion au nord du Mali en collusion avec Aqmi. Les frontières sont poreuses et le Maroc est aussi concerné par le terrorisme au Sahara que la Libye, les aspects sécuritaires demeurent donc importants. La première apparition du Mujao date de décembre 2011 lorsque ce mouvement sorti du néant annonce le rapt de 3 humanitaires près d’un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf dans le Sud-ouest algérien. Difficile d’operer une telle manoeuvre sans soutien, dès lors les regards se sont tournés vers le polisario. Pour le MAroc il ne fait aucun doute il existe bien une alliance Mujao-Polisario, pour les responsable de la RASD le Mujao serait une création des services marocains afin de discréditer leur combat.

walid

La présence de Sahraoui dans le Mujao est avérée, il y a notamment le porte parole Adnan Abou Walid Sahraoui, cependant cela n’est pas suffisant pour confirmer les soupçons d’alliance entre les 2 mouvements, tous les Sahraouis ne sont pas du Polisario. L’une des cibles du Mujao étant l’Algérie, il est difficile aussi d’imaginer le Polisario s’en prendre à un pays qui les soutient.

Dans une période où le Burkina est tombé en disgrâce totale aux yeux des maliens, et dont le rôle de médiateur n’est plus souhaité du fait de la trop grande largesse offerte aux rebelles du Mnla, où l’Algérie est occupée à gérer des élections présidentielles décisives pour le régime en place, le moment semble être le bon pour l’offensive diplomatique marocaine.

Malgré le fait que la médiation algérienne soit peu souhaitée par les rebelles et par le Mali qui est hésitant, l’Algérie avec sa position géographique, représente une zone de ravitaillement privilégiée et une zone de repli idéale pour les rebelles.

Et les autorités de ce pays à défaut d’encourager ont souvent fermé les yeux sur les agissements dans cette zone. Sans leur participation toute paix négociée s’annonce difficile à trouver tant ce sud est synonyme d’instabilité pour le nord du Mali. Croyez bien que le Nord du Mali est aussi une rampe de lancement pour les djihadistes ravis de se rappeler aux bons souvenirs d’Alger et que ce qui se passe à Kidal concerne au plus haut point Alger. L’axe Alger-Bamako vacille de temps en temps, on se souvient notamment des pics que s’envoyaient ATT et Bouteflika, chacun accusant l’autre d’être derrière Aqmi, mais il s’agit d’une alliance de raison à condition que chacun joue le jeu.

Dans le cadre de la médiation et après accord du Président IBK le roi du Maroc a reçu à Marrakech Bilal Ag Cherif chef du Mnla, auquel il a rappelé d’après le communiqué officiel, son attachement à l’unité du Mali, mais il faut avoir les moyens de ses ambitions. Map

Le Maroc a-t-il les moyens de s’imposer comme acteur incontournable dans le sahel? Cela passera par l’économie, car tout comme les grandes villes du Nord dépendent beaucoup de l’économie algérienne et des importations venues de Tamanrasset, le Royaume tente à son tour d’être plus présent sur le plan économique au Mali.

Pour ma part cette crise se réglera entre Alger Bamako et Paris, même si un concours marocain n’est pas à exclure, et que le Mali a tout à gagner dans un rapprochement avec toutes les bonnes volontés, il n’y a que des bénéfices à tirer de liens diplomatiques multiples.

Alger possède toujours ses réseaux vieux de plusieurs décennies aussi bien au Nord, qu’au Sud et malgré son échec cuisant avec la négociation Iyad Ag Ghali, n’en demeure pas moins l’acteur principal de la résolution de la crise. Aux autorités maliennes de savoir mener à bien la barque.

Un rebelle à la Commission de Défense Nationale

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Le phénix est un oiseau légendaire, doué de longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s’être consumé sous l’effet de sa propre chaleur. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection.-Wikipedia

Si je devais trouver une comparaison pour beaucoup d’homme politique au Mali ce serait cet animal issu de la mythologie grecque. Nombreux sont ceux que l’on a cru perdu et qui refont surface, je pense notamment à notre très cher Président qui sorti des abîmes dans lesquels l’avait plongé le locataire d’alors pour se hisser à la magistrature suprême, nul doute que sans le coup d’Etat son supplice n’aurait cessé mais ça c’est un autre débat…..

Non celui qui nous occupe aujourd’hui est le roi des rois, un personnage aussi discret que puissant, malin sachant appuyer là ou il faut quand il faut, il s’agit de notre bien aimé honorable Hamada Ag Bibi, tantôt député, tantôt rebelle indépendantiste, tantôt rebelle islamiste proche d’Al-Qaïda et désormais membre éminent de la Commission de Défense nationale et de la Commission de Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, rien que ça…Oui un ancien rebelle va participer aux travaux concernant la défense du pays! Pays qu’il lui même attaqué…Vous me direz il est bien placé!

Si l’on devait écrire un livre sur l’art de survie dans le marigot politique Malien il faudrait certainement prendre exemple sur ce personnage haut en couleur.

Nous avons découvert avec stupéfaction en novembre dernier que ce cher Ag Bibi était candidat à la députation dans la région de Kidal, qui plus est candidat du RPM parti au pouvoir. Pour expliquer cet étonnement, il faut rappeler que ce cher monsieur faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour des actes terrorismes! Passer de terroriste, à député et membre de la commission de défense, si ce n’est pas de la promotion express ça! Alors à l’époque où on levait son mandat on nous disait que c’etait une excellente nouvelle car il reconnaissait être malien. Le journal en ligne Koulouba s’etait meme lâché et disant qu’Ag Bibi « est le plus modéré des Ifoghas! » Ah bon!? On ne doit pas vivre dans le même pays!

Ag Bibi qui était de la rébellion de 2006 comme de toutes les autres d’ailleurs se permet même de se démarquer de ses alliés du Mnla en s’opposant farouchement et je pèse mes mots à l’indépendance! Mieux notre grand député ne veut plus parler uniquement des problèmes du Nord, mais de TOUT le Mali, après tout n’est-il pas Malien!? Celui qui en novembre 2012 ne voulait appliquer la charia qu’a Kidal renonce à tout ça et rentre dans le rang!

Il serait bon de rappeler que ce cher Monsieur était le porte-parole d’Ansardine, qu’il a justifié les mains coupées, les lapidations, et a combattu aux côtés du Mujao et Aqmi lors de l’attaque de Konna, bon il n’était pas au front personnellement! La capacité de renaissance du phénix à ses limites, non mieux lui est resté à l’abri à Kidal et dès la déroute a déclenché le plan B, la création du MIA et la « séparation » avec Iyad Ag Ghali….Un homme qu’il connait depuis des années,

Celui qui voulait appliquer la charia avec « Pédagogie » dans la région de Kidal va aujourd’hui siéger à la Commission de Défense de l’Assemblée Nationale, un symbole dont seul le Mali a le secret, cependant il est important de préciser que ce n’est pas la première fois qu’il y siège, un poste qui lui a permis de se construire un petit réseau auprès de nombreuses personnalités importantes du milieu ( Au sens propre comme figuré). En même temps vous me direz que l’on a à l’Assemblée un certains professeur Ouattara qui en veut terriblement aux « Nordiste » et préconisait la séparation nord/sud interview disponible ici.

Finalement on a tout entendu sur les raisons du retour de certains députés rebelles à l’Assemblée, on parle d’un deal avec la France pour que le Mali fasse ce geste afin de faciliter la libération des otages. Pour ma part cela s’inscrit dans une stratégie vieille comme le monde que le Mali a toujours utilisé pour en finir avec les rebellions, diviser les groupes. Ainsi on a essayé de se rapprocher d’Ansardine pour affaiblir le Mnla et son projet indépendantiste. Et cela n’est pas un franc succès, Kidal est toujours perturbé et les négociations piétinent!

Cependant aller jusqu’à nommer un Monsieur qui prend les armes contre son pays dans une Commission de défense c’est vraiment la preuve que l’on a toujours rien compris à ce qui nous est arrivé, ou alors c’est trop subtil pour moi. Ce monsieur va s’asseoir et débattre sur l’appareil militaire malien, la réforme de l’armée, de nos orientations stratégiques, l’armement et sans en informer ses amis encore actifs au maquis…? On est obligé d’y penser à ça! Ne dit-on pas que celui qui a trahi trahira?

La moralité de cette histoire est que vous pouvez continuellement prendre les armes contre votre pays, causer la mort et le chaos, mais « percer » comme on dit ! L’autre leçon est pour ces jeunes qui rejoignent les mouvements armés, ils voient bien que comme à chaque fois leurs dirigeants ne s’occupent que de leurs points de chute, les délaissant eux! N’est ce pas des anciens rebelles qui dirigeaient des programmes de développement du Nord? Ou est passé l’argent?

Ecoutons Intallah Al Aghabass (AnsarDine) : 

Ecoutons Ag Aharib ( AnsarDine) : 

Ecoutons le double discours : 

Il faut nous aider à réussir la paix. Je suis à Bamako,  capitale de mon pays, le Mali. Je suis Malien et je n’ai

jamais demandé l’indépendance.- Hamada Ag Bibi

Peut-on le croire? Seul l’avenir nous le dira! Mais il parait que la Député de Bourem les surveille si l’on en croit le journal les Echos du parlement:

Initialement inscrite dans la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée nationale, la députée élue à Bourem, dans la région de Gao, Mme Haïdara Aïchata Alassane Cissé dite Chato, a, à la dernière minute, changé d’avis, pour aller dans la Commission chargée de la Défense Nationale et de la Sécurité. Objectif: suivre de près les députés de la région de Kidal, qui étaient, eux aussi, initialement inscrits dans la Commission des Affaires Etrangères. Par cette démarche, l’élue de Bourem entend mieux contrôler les  députés de cette région, notamment le député Ag Bibi, un ancien acteur majeur de la rébellion de 2012.

Si c’est Chato qui les surveille….

Le 17 janvier 2012 débutait la guerre au Mali

Le 17 janvier marque la date anniversaire de la guerre au Mali, une guerre qui a été menée par des groupes indépendantistes alliés à des groupes djihadistes déjà présents au Mali.

Cette guerre fut en partie déclenchée par l’intervention des occidentaux en Libye. Lorsque l’on s’opposait à toute guerre contre Kadhafi ce n’était pas par sympathie pour lui mais bien parce qu’il y avait un grand risque de déstabilisation de la région.  Natie Pléa Ministre de la défense tout comme l’ensemble des dirigeants de la région avaient prévenu du risque de déstabilisation.

Une grande partie des mercenaires de Kadhafi étaient des Touaregs originaires du Mali et du Niger, et parmi eux le célèbre Ag Najem recherché par les libyens et connu pour être le boucher de Misrata. Selon les dires de plusieurs observateurs et même des rebelles du Mnla, les occidentaux ont conclu un deal avec ses « libyens » afin qu’ils lâchent Kadhafi et rentrent chez eux, contre un soutien à une revendication territoriale. Cela explique comment 2000 hommes ont pu quitter la Libye avec armes et bagages pour atterrir dans le nord du mali.

L’intérêt des dates anniversaires est de tirer un bilan et de voir les perspectives d’avenir afin que ces événements ne se reproduisent plus.

Des dirigeants pas à la hauteur

Les maliens savaient leur classe politique corrompue, adepte de balade nocturne en grosse cylindrées, parfois fainéants, mais ne pouvaient imaginer à quel point cette classe dans sa grande majorité pouvaient manquer d’hommes capables d’anticiper, de prévoir de décider, que faire face à pareil situation.

Dès janvier 2012 le pouvoir malien était dépassé, semblait obsolète, n’ayant pas pris une seule mesure pour contrer les rebelles. La guerre ça se prépare dès lors qu’on la subit s’en est fini. Certes les djihadistes et leurs affidés du Mnla étaient des hommes habitués à la guerilla, mais quand on a connu les rebellions de 95, 2006, comment ne pas anticiper, la désertion d’homme comme Ag Fagaga spécialiste en la matière, comment ne pas anticiper, sans pour autant tomber dans du racisme, le fait que certains anciens rebelles intégrés dans l’armée puissent donner les informations à l’ennemi. Le Mali de janvier 2012 est un Mali qui tend la joue, continue à tergiverser au rythme de nos pachas.

Les partisans d’ATT disent qu’il a été trompé par son Etat-major qui ne lui aurait pas donné les bonnes informations. On veut bien croire à l’isolement du pouvoir, il est possible comme lui ait caché la vérité, cependant il était le premier à redouter les conséquences de la guerre en Libye et savait donc ce qu’il en était. Dans une fin de mandat poussive, le président voulait s’éviter une guerre, et passer par son canal habituel le dialogue, la négociation, mais surs de leur force, les rebelles ne voyaient aucune raison de discuter avec le pouvoir.

Une propagande bien orchestrée

Dès le mois d’avril 2012 ici même j’avais écrit un article sur toute la place que la presse offrait à la propagande du Mnla. Et comme souvent les médias et notamment français allaient faire passer les agresseurs pour les victimes. Mais pour cela il faut un certains nombres d’éléments, diviser le Mali en 2 entités, une noire du sud et une blanche du nord. Ces journalistes s’ils avaient fait leur travail ou s’ils avaient voulu le faire auraient su qu’au sud et notamment à Nioro, Diabaly etc il y a des « Blancs » ils auraient su qu’au nord il y a des « Noirs ». Si l’un d’eux n’avaient ne serait-ce que pris le temps de se renseigner un peu sur l’histoire d’une Mali, il aurait su à quel point le Mali est un pays métissé, multiculturel. Mais cela ne servant pas la propagande, ces éléments ont bien évidemment été niés.

Les portes des plateaux sont ouvertes aux rebelles, on y voit défiler les Moussa Ag Assarid, Ag Attaher, Ag Acharatoumane, bardés de leurs turbans, bombant le torse annonçant la chute de telle ou telle ville malienne.  On invite d’autre pour pleurer un père, un frère mort en 92 en 65 sous les tortures de l’armée malienne, bref le tableau du nègre, barbare,  venu du sud éradiqué le raffiné touareg à dos de chameau est installé.

La lune de miel sera de courte durée et prendra fin lorsque le malheureux Ag Acharatoumane annoncera la signature d’un accord avec AnsarDine, là c’est la crise à RFI et France24. De plus à la même époque on reparle soudainement des exactions commises par les rebelles sur des jeunes filles de 12 ans victimes de viol en groupe. Malgré un dernier baroud d’honneur tentant de nous expliquer que ces rebelles sont issus de société matriarcale et ne pouvaient donc pas violer (argument hallucinant) les rebelles perdaient de leur charme auprès de leur fan club, mais un dernier groupe de propagandistes demeuraient plus délurés que jamais. Ils découvrent alors que le rebelles est fourbe, capables d’inventer des morts, des charniers tout cela afin accroître sa position victimaire mais ça nous le savions! Nous n’avons jamais eu un temps de parole égal à celui des rebelles durant ce période! Des bandits mis au-dessus d’un Etat.

Une armée en lambeau

Les maliens découvrent stupéfaits pour une grande majorité d’entre eux que l’armée nationale est en miette, les hommes divisés se regardant parfois en chien de faïence. La faute à 20 années de clientélisme et de népotisme. Les fils d’officiers deviennent officiers sans le bagage nécessaire, certains ne savent pas lire une carte, se servir de boussole, les plus vaillants jugés trop dangereux sont mis au placard.

Les services de renseignement sont à la ramasse, incapables d’anticiper de prévoir, de débusquer les taupes qui informent les rebelles des mouvements de notre armée. En témoigne la levée du siège d’Aguelhok, ou les hommes de Ould Meydou, venus délivrer la garnison martyre de Sékou Traoré tombent dans une embuscade. Les camions de ravitaillement sont interceptés par les rebelles, les armes sont volées, le carburant siphonné. Tout cela conduira au coup d’état de Mars 2012.

Nombreux sont ceux qui ont sous-estimé cette crise, se sont dit une rébellion de plus qui se réglera par le versement de gros chèques comme d’habitude. C’était ignorer la volonté des djihadistes à vouloir s’établir dans un sanctuaire au nord afin d’y faire prospérer tous leurs trafics, et s’en servir comme base arrière pour frapper le monde.

La guerre du 17 janvier 2012 est révélatrice de toutes les bourdes commises depuis 1992, le pays s’est enfermé dans un laxisme heureux, cet état de fait a touché toutes les couches de la société. 2 ans plus tard avec la présence de la France et de la Minusma le pays panse ses plaies, se remet doucement de cette agression.

Bien sûr la route est longue, mais il est nécessaire de repartir sur des bases solides, fortes, permettant d’éviter un autre Janvier 2012.

Mali: La vérité rougit l’œil, mais elle ne la transperce pas.

Après la parenthèse enchantée de l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita, les événements du week end ont sonné comme une piqure de rappel, pour le nouveau gouvernement, avec un message ferme, rien n’est réglé.

Pourtant tout avait bien commencé, avec la poursuite du dialogue, entre Bamako et les groupes rebelles du Mnla, du Hcua et du Maa. Ces derniers ont été reçus à Bamako par le président, et semblaient confiants sur la suite des discussions.

Là où ca commence à se gâter c’est qu’à la surprise générale, les groupes décident de se retirer du processus de paix accusant Bamako de ne pas respecter ses engagements. Le lendemain, deux grenades étaient lancées sur des militaires maliens, postés devant la banque BMS à Kidal, fort heureusement ils ne seront que blessés. Par la suite, une voiture bourrée d’explosif, explosera devant un camp de l’armée à Tombouctou faisant deux victimes civiles, et tuant les 4 kamikazes qui étaient à bord.

Ce dimanche, il y a eu une forte, explosion devant le magasin alimentaire du PAM à Kidal, pour les uns il s’agit d’un attentat manqué, mais pour le gouverneur de Kidal, c’est un dépôt de munition qui aurait sauté.

Dans la même journée de dimanche des combattants du Mnla passant devant la Banque BMS, là ou la premier attentat à la grenade avait eu lieu ont refusé de se soumettre à un contrôle au check point établi par l’armée. S’en est suivi une fusillade, ou au moins un combattant du Mnla a perdu la vie. Les combattants rebelles supposément cantonnés circulent en centre ville avec armes et véhicules, et ont délibérément provoqué l’altercation avec l’armée.

Parallèlement il a été plusieurs fois signalé des rencontres entre les commandants de Iyad Ag Ghali chef d’AnsarDine (devenu HCUA) à Gharous Khayoun (30 km de Kidal), de plus selon le dernier jeune Afrique des combattants du Mnla ont rencontré le 3 septembre des responsables d’Aqmi. Il faut ajouter à cela que selon la presse nationale et régionale, il y aurait une brouille entre la Mauritanie, l’Algérie et le Mali, suite aux honneurs un peu trop prononcés du Président IBK au roi du Maroc, qui tente vaille que vaille de s’imposer dans le dossier malien comme nouvel homme fort.

Enfin quand on revient en janvier 2013, à l’intervention française, les interlocuteurs internationaux, ont naïvement, fermé les yeux, en laissant le Mnla, se réinstaller à Kidal, et récupérer des combattants du Mujao et d’Aqmi. Pire encore le départ d’Iyad Ag Ghali semble avoir fait perdre sa teneur jihadistes au groupe AnsarDine, qui est devenu le mouvement islamique de l’azawad, puis le Hcua. Ce dernier mouvement dirigé par Intalla, Ag Bibi et Ag Aharib était à la pointe pour l’application de la charia, au nord du Mali, pire encore, ils étaient en première ligne lors de l’attaque de Konna aux cotés du Mujao, et d’Aqmi. Le Mnla lui n’est pas en reste n’eut été la brouille avec les jihadistes, en juin 2012, ayant mis fin à toute présence du mouvement au nord, ils avaient combattu cote à cote à Aguelhok, Ménaka, Kidal, Tombouctou….

Force est de constater qu’animer par le souci de retrouver les otages, la France a décidé de faire respecter un certains statu quo entre les maliens, de replacer les groupes maliens au cœur du processus de paix. Or il s’avère que ces derniers semblent désormais avoir un agenda différent de celui initialement prévu.

Aujourd’hui le dialogue n’est plus de mise, ce qui est privilégié c’est la déstabilisation du Mali par des actions violentes, dans un but clair mettre à mal le processus de paix entamé. On peut y voir aussi la main d’Etat de la région ou de certains appareils d’Etat qui ne voient pas d’un bon œil la tournure que prennent les choses au Mali.  Les Etats du golfe avec leur activisme au nord du Mali, et leur aide au Mujao ont depuis longtemps montré vers qui allait leur soutien.

Toute chose étant, la coordination et le calendrier des attaques, laisse entrevoir quelque chose de planifier, de longue date, il ne pourrait s’agir d’une simple coïncidence. L’objectif reste de déstabiliser le Mali et de faire plier le gouvernement qui a déjà affiché sa fermeté.  L’objectif pour certains Etat pourrait être de se rendre indispensable au règlement du dossier malien, mais aussi avoir une influence dans la géopolitique du Sahara.

Ces événements sont aussi un avertissement à la France, son président clamait à Bamako il y a peu que la guerre avait été gagnée, or aujourd’hui nous faisons face aux mauvaises décisions prises en janvier 2013, qui étaient de laisser dans le jeu les jihadistes d’AnsarDine sous prétexte qu’ils avaient renoncé au jihad, et pourtant le message était assez clair.

Ces attentats sont un avertissement, pour le gouvernement, seule la fermeté permettra de résoudre cette situation, car il ne fait aucun doute que certains n’ont pas intérêt à ce qu’il y ait un accord dans l’immédiat, et tenteront de réactiver toutes les forces obscures qui ont déjà opéré au nord du Mali.

Autre ambiguité de la gestion du Nord du mali, des combattants du régiment des forces spéciales N°32 « Al Louaï » de Khamis Kadhafi dont Ag Najim etait membre sont passés des bouchers de Misrata à sympathiques indépendantistes du nord du Mali

Certains des hommes d’Ag Najim sont recherchés en Libye pour des crimes de guerre mais on essaye de les faire passer pour des victimes de l’Etat « racistes » malien. Pour cela on peut remercier la propagande journalistique de certains médias.

Assassin en Libye, libérateur au Nord du Mali, telle est la monumentale arnaque que l’on tente de bâtir au nord du Mali. Après avoir combattu au Liban, et au Tchad Ag Najim participe à la rébellion de 1992, mais retourne en Libye, considérant l’accord de paix, comme étant une trahison, pourquoi voudrait-il faire la paix aujourd’hui lui qui le veut obtenir gain de cause que par les armes.  Le Mnla est bien dirigé par les anciens bouchers de Kadhafi et non par les pleutres médiatiques que sont Ag Attaher, Ag Assarid et autre Bilel Ag Cherif.

Comment expliquer que Cheikh Haoussa  qui apparait ici sur une vidéo d’AnsarDine faisant l’apologie du Jihad, parade à Kidal, côtoie les forces Serval sans que cela n’éveille aucun soupçon?

Voir dans la vidéo ci dessous ce grand défenseur de la cause touareg soudainement réhabilité:

 

Le mensonge ne résiste pas au temps qui passe, des évidences niées aujourd’hui viendront les difficultés de demain. Ni Haoussa, ni Ag Najim à mon sens ne veulent une quelconque paix au Mali, ils ont la main sur l’appareil militaire du Mnla et d’AnsarDine, les gesticulations de Ag Cherif, Ag Attaher ni feront rien.

Mali: Intervention imminente?

Depuis le 6 avril et la chute du nord du Mali, occupé aujourd’hui par les islamistes une question s’est imposée dans toutes les chancelleries africaines et européennes, Que faire pour que le pays recouvre son intégrité territoriale et soit débarrassé de l’internationale djihadiste.

Dès lors 2 remèdes sont présentés au Mali; d’une part restaurer l’ordre constitutionnel à Bamako puis dans un second temps entamer des négociations avec les groupes présents au nord.

Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le premier remède a été efficace, car on s’aperçoit qu’au sud du pays, il n’y a une autorité claire, un pouvoir décisionnaire fort. Les décisions du président sont contredites par les militaire du capitaine sanogo et quant au super premier ministre, lui semble bien éloigné de tout cela après avoir fait des pieds et des mains pour conserver son poste qui était alors menacé pour son inefficacité dans la reconquête du nord.

En bref au sud règne la confusion et donc un pouvoir inefficace, incapable de prendre la moindre mesure capable de changer les choses pour les habitants du nord du pays.

La preuve en est que la requête envoyée par le Président de la République Mr Traoré à la CDEAO pour demander l’aide de cette dernière a fait l’objet de contestations au sein des forces armées maliennes.

Ainsi depuis 7 mois rien n’a été fait les protagonistes bamakois n’étant pas d’accord sur la manière de traiter la crise, aucune négociation n’a été entreprise par le pouvoir en place et de manière officielle et d’ailleurs cette question de négociation ne se pose plus à mon sens.

En effet il y a eu sur ces derniers moi une accélération dans l’application de la charia, et plusieurs actes sont venus démontrer que rien ne serait négociable avec ces groupes terroristes.

Tout d’abord il y a eu la lapidation du couple d’Aguelhok, car il n’était marié, puis les différentes amputations à Gao Tombouctou et Ansongo.

Que peut-on négocier avec ces gens? Dès le départ ils ont annoncé la couleur « la charia n’est pas négociable », comment peut-on parler avec des assassins qui voudront nous imposer des lapidations publiques, des amputations, la burqa…bref faire du Mali l’Afghanistan des talibans.

Dès lors il est aisé de comprendre que dans la mesure où aucune négociation ne serait possible seule l’option militaire doit prévaloir.

D’ailleurs plus personne ne se fait de film la dessus, la France mobilise ses alliés espagnols et italiens, pour apporter un soutien logistique à une éventuelle intervention africaine au mali. Des forces spéciales sont également présentes au Niger et au Burkina Faso pour recueillir des renseignements et formés des officiers ouest-africains.

Autre signe annonciateur d’une intervention imminente un site espagnol révélait cette semaine la possibilité que l’Otan se serve des bases militaires des iles Canaries pour l’appui logistique à une possible intervention.

Les islamistes eux aussi se prépare à une éventuelle intervention, les membres du Mujao ont depuis peu accélérer les recrutements de djihadistes dans le sud de l’Algérie et reçoit des renforts venus d’Egypte et de Libye, sans oublier les jeunes des régions occupées.

Les hommes du mouvement Ansar dine s’entrainent dans les montagnes près de Kidal avec du matériel lourd et se préparent à une éventuelle attaque également.

Seul point de blocage reste les rapports plus que complexes entre la CDEAO et le pouvoir malien.

Il faut dire qu’il y a beaucoup de méfiance de part et d’autre, notamment au sein des forces armées maliennes ou on verrait la présence de la CDEAO au mali comme un affront.

La CDEAO pour intervenir au Mali veut pour cela avoir une base logistique à Bamako car selon le médiateur, pour  être efficace il faut un aéroport,  une antenne médicale et de transmission dans cette région. Il faut aussi un dispositif qui permet d’éviter que les mouvements armés, par des infiltrations, puissent déstabiliser Bamako, où il y a des ambassades des pays qui vont s’engager et aussi la représentation de la CEDEAO. Tout cela fait que la CDEAO veut intervenir, mais en tant que partie malienne.

On peut comprendre les arguments de la CDEAO car un échec dans cette tentative de reprise du nord scellerait le sort des villes occupées.

A Bamako on répond que la CDEAO pourrait s’installer ailleurs, il est difficile de comparer la capitale malienne aux autres villes du mali; d’ailleurs la plus grande base malienne jadis à Gao répondait aux ordres de Bamako et non de sévaré, d’autant plus que la CDEAO ne vient pas pour protéger les institutions qui ont décliné cette offre.

L’important n’est pas la proximité de cette base logistique avec la ligne de front mais plutôt l’environnement qui l’entoure, comme la présence de toutes les chancelleries occidentales, et d’un grand aéroport.

D’ailleurs les arguments de ceux qui y sont opposés sont assez flous ils se contentent de dire que Bamako n’est pas la ville la plus proche du front…..Argument qui n’en est pas un à mon sens.

Les militaires maliens à Sévaré prennent reçoivent leurs ordres de Bamako, ou l’on coordonne toutes les actions, il doit en être de même pour la future coalition internationale.

La future intervention se dessine petit à petit mais des blocages subsistent notamment entre les principales parties que sont la CDEAO et le Mali. Il faut trouver un terrain d’entente, car chaque jour qui passe, les islamistes se renforcent et la population souffre un peu plus.

Le MNLA n’existe (encore) que par les medias.

Depuis plusieurs mois, pour ceux qui résident en France ou regardent certaines chaines de télévisions nous assistons à un certains cirque médiatique.

En effet nous voyons deux voir trois personnages se succeder sur les plateaux télévisés, il s’agit dans un premier temps de Mossa ag Assarid, écrivain à temps partiel, ayant fait ses études à Bamako, il profite du jumelage avec la ville d’Angers pour venir y faire ses études supérieures.

Et en janvier 2012 il rejoint le MNLA comme porte parole en France ,en plus de  cela il est parfois pigiste à RFI et France culture.

Puis il y a Mossa Ag Attaher, ancien membre de l’association des élèves et étudiants du Mali chargé de communication du MNLA en France,qui vocifère dans  les médias écrits et télévisés dès qu’on l’y invite.

Ainsi le 25 janvier 2012 dans une interview accordée au journal Le Monde il déclare que : « le MNLA est l’émanation des aspirations des touaregs et d’une bonne partie des Songhaï, Peuls et Maures de l’Azawad » et lutte pour le « droit de la population de l’Azawad au libre choix de son mode de gouvernement, à l’autodétermination et, si elle le souhaite, à l’indépendance« ( Rappelons que l’indépendance a été déclarée de manière unilatérale le 6 avril 2012). Selon lui, « les fonctionnaires de l’Etat malien dans nos villes sont tous des sudistes. Les gouverneurs de Kidal, Tombouctou et Gao sont des Bambaras, venus du Sud en mission. Il en va de même pour les hauts fonctionnaires régionaux ainsi que pour les gradés de l’armée  et des autres services de sécurité ».

Il reproche aux gouverneurs des trois régions Gao, Kidal, et Tombouctou de ne pas être nordistes, ce qui montre bien la vision ethnique et sectaire de la revendication indépendantiste.

Il affirme egalement que les songhais, peuls et maures du Mali sont en accord avec le MNLA, faisant ainsi croire qu’ils ont obtenu le droit de parler au nom de toutes ces populations.

Apres les massacres de Aguel’hok où 80 militaires maliens desarmés furent égorgés et éventrés, pas une seule question, n’a été posée au porte-parole du MNLA, pire il affirme qu’il n’y avait que le MNLA à aguel’hok  avouant de facto  des crimes de guerre.

Le 8 janvier 2012 dans la tribune de Genève Hama Ag Sid’Ahmed, porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) déclare que «Aujourd’hui, les Touaregs restent le seul rempart possible à l’expansion d’AQMI».

Ainsi pendant 3 mois les trois compères vont sillonner les télévisions françaises sans même qu’un seul représentant de l’État malien en France  puisse répliquer, leurs paroles valant  évangile.

L’enfummage de l’opinion internationale est en marche et le raisonnement est simple, si vous voulez vous debarasser des salafistes, nous pouvons vous aider, en contre partie nous voulons l’independance.

La peur du salafisme et de l’intégrisme étant un puissant levier médiatique en occident, rajouter à cela la sympathie des mouvements libertaires pour les luttes indépendantistes, les portes voix du MNLA ont eu tout le plaisir du monde à s’exprimer dans les médias sans réels contradicteurs.

Ce mouvement était donc devenu  mediatique arrivant même à masquer des crimes de guerre et allant jusqu’a faire oublier que les touaregs  ne represente que 15% d’une population du nord qui n’etait pas toute acquise à l’independance.

Car bien avant la manifestation des femmes le 17 fevrier 2012,  à Bamako, qui a conduit à des actes anti-touaregs ; beaucoup  affirmaient vouloir rester malien et vivre paisiblement à Bamako ou dans d’autres villes du Pays. Depuis ils sont nombreux à avoir  fui  par crainte de représailles du fait de l’avancée des rebelles.

Le MNLA a remporté il est certains la bataille médiatique avant de remporter la bataille militaire sur le Mali.

En effet la voix du Mali a longtemps été inexistante dans les medias internationaux laissant la voie libre aux mensonges et contre-verités du MNLA.

Depuis une semaine le mouvement indépendantiste, sympathique d’hommes bleus à dos de dromadaire montre une autre image, que celle qu’elle a bien voulu donner dans les medias .

On decouvre des alliances secrètes issues de liens familiaux entre les membres d’al qaida au maghreb islamique et d’ansar dine avec le MNLA.

On se rend compte que Mossa Ag attaher qui disait son emotion sur son compte facebook apres la chute de Tombouctou est beaucoup plus silencieux depuis que le drapeau noir de Iyad Ag Ghaly flotte sur la ville. Cet ancien chef du mouvement populaire de l’azawad; ancêtre du MNLA donc et salafiste applique la charia à Tombouctou depuis plusieurs jours.

L’argument selon lequel le MNLA et les Salafistes ne « fricottent » pas ensemble s’effondre d’autant plus que l’un des chefs d’AQMI Abdelkrim Targui n’est autre que le cousin de Iyad Ag Ghali.

Etant donné que dans le bureau politique du MNLA il y a selon les informations  du site pro-touareg toumast de nombreux membres dont les liens de parentés sont réels avec Ag Ghali, on peut alors y voir une connection certaines entre les salafistes et le MNLA( quand on connait l’importance des liens tribaux dans cette zone).

De plus il est avéré qu’ils ont attaqué simultanément les villes de Kidal, Gao et Tombouctou.

Il y a la un faisceau d’indices assez importants pour corroborer les thèses selon lesquelles le MNLA et les salafistes sont liés.

Face à cela; le nouveau mot magique du MNLA est « laicité », ce concept si precieux à la nation francaise et qui a servit à opposer les musulmans aux autres citoyens.

En utilisant ce terme les rebelles espèrent sans doute pouvoir se demarquer des salafistes, mais ils ont vite été ratrappés par la réalité du terrain.

Ultime artifice une humanitaire Sophie Petronin, aurait été sauvée selon ses dires sur BFM et dans le Figaro des griffes des salafistes par les touaregs lors de l’enlevement du consul d’Algérie à gao le 8 avril 2012.

L’humanitaire permet ainsi de conclure la phase médiatique ou le MNLA tente de se dissocier des salafistes avec la complicité ou la naiveté des medias occidentaux.

Une recherche rapide sur google permet de savoir que Sophie Petronin dans un reportage de 2009 sur TV5 avait la nationalité Suisse et qu’aujourd’hui elle est présentée comme etant française. Chacun se fera son avis sur la question, peut être a-t-elle la double nationalité…..?
Toujours est-il que Gao sous le contrôle du MNLA a été pillée, des femmes violées, des banques braquées, et ça personne ne pose la question aux chargés de communication du mouvement. Des combattants de Boko Haram ont même été aperçus  dans la ville et se sont présentés à la population comme étant nigérians. Tombouctou et Kidal sont sous le controle d’Iyad Ag Ghali.

Dans tout cela ou est le gouvernement de l’Azawad libre? Quand on ne maitrise plus une seule ville d’un hypothétique pays peut-on pretendre qu’il est libéré?

La réponse est simple, le MNLA a gagné le bataille médiatique avec une certaines naïveté, et parfois complicité de médias occidentaux mais sur le terrains la vérité est tout autre, ils ne maitrisent plus rien et sont débordés par leurs alliés salafistes. De plus les populations peuls  songhais avec qui ils voulaient faire l’azawad fuient tous vers le sud quand les maures eux vont vers la Mauritanie.

Le MNLA et l’Azawad reste à ce jour une belle réalisation médiatique, mais une triste réalité sur le terrain pour des populations livrées à elle même, qui souffrent du manque de soins et de produits de premières nécessités.