République islamique de L’azawad:Ca change Quoi!?

Hier soir aux alentours de 20 heures des tirs éclatent dans les villes de Gao et Tombouctou, comme tous les habitants de ces villes on me demande ce qui se passe.

Par un communiqué à l’AFP le mouvement national de libération de l’azawad et Ansar dine le mouvement salafiste annoncent leur fusion et la création du comité transitoire de l’état islamique de l’azawad.

Le Mnla a longtemps basé sa communication sur la guerre contre Aqmi, ce qui lui a valu la sympathie des occidentaux, de la Mauritanie et de l’Algérie.

En effet ces états ne voyaient pas d’un mauvais œil que ce groupuscule s’occupe de « nettoyer » le nord Mali face aux différents groupes terroristes qui sévissaient dans la zone.

La création de cet état islamique doit leur paraitre pour le moins incongrue, à Nouakchott ou l’on a hébergé et alimenter le Mnla en armes avec la complicité de la France on doit s’en mordre les doigts.

On a longtemps pensé dans ces deux pays que le Mali étant un peu trop laxiste, et  il fallait donc venir en aide au Mnla qui leur avait promis de faire la guerre aux salafistes.

Quant à l’Algérie, ces dirigeants ont préféré ne pas s’impliquer dans l’imbroglio malien, la preuve en est l’échec patent de la Cemoc, le Comité d’état-major opérationnel conjoint qui réunissait les pays du sahel et qui devait lutter contre les trafics.

On peut dire que le Mnla a roulé dans la farine beaucoup de monde sur sa laïcité supposée, mais la réalité est que le Mnla est complètement dépassé par Ansar dine et se retrouve a courbé l’échine face aux puissants salafistes.

En effet dès le 11 avril, une semaine après la chute du nord à la faveur du Coup d’état du capitaine sanogo les drapeaux noirs flottaient sur les villes et les combattants du Mnla se retrouvaient bouter hors des villes.

Ansar dine est un groupuscule salafiste alliés à Al qaida au Maghreb islamique, dont la puissance financière est estimée à plus de 200 millions de dollars, sans compter l’appui de certains pays du golfe, favorables à la propagation de la charia.

Complètement dépassé le Mnla a donc fini par intégrer les mouvements salafistes et terroristes pour la création donc d’une future république islamique. On est loin de la déclaration unilatérale d’indépendance du 6 avril faite par les rebelles, il s’agit d’une disparition pure et simple des indépendantistes au profit de cet état hypothétique.

Ceci a été possible car d’une part les états qui soutenaient le mnla ont complétement déstabilisé les équilibres fragiles de la zone puis par le coup d’état au mali qui a fait disparaitre tout forme d’état central malien.

Il s’agit aujourd’hui pour le Mali qui souhaite recouvrer l’intégrité de son territoire et sauver les populations contre la charia de trouver une solution rapide et efficace.

La stabilisation du pouvoir central autour du président de transition dioncounda Traoré et du premier ministre C.M.Diarra est un préalable à cela.

Il faut que ce pouvoir central puisse avec la communauté internationale et la CDEAO établir un plan pour la sortie de crise, soit la négociation, soit la guerre, sachant que l’alliance entre le mnla et ansar dine rend l’hypothèse de la négociation de plus en plus improbable.

L’arme fatale dont nous disposons est la division qu’il peut y avoir entre ces différents groupes sachant qu’ils ne poursuivaient pas à l’origine le même objectif. Il va donc falloir tenter de s’appuyer sur un des deux groupes et il y a peu de chance que l’on fasse une alliance avec les salafistes donc ce sera probablement sur le Mnla ou ce qu’il en reste.

L’Algérie et la Mauritanie doivent également s’impliquer massivement dans la gestion du conflit, il n’y a que de cette manière que l’on pourra rapidement gérer cette crise, il n’y a donc plus de place pour les souverainistes qui ne croient qu’en une solution à la malienne.

La fusion entre le Mnla et Ansar dine ne change pas grand-chose dans ce qui se passe au nord du mali, mais va par contre mobiliser la communauté internationale qui voudra empêcher la formation d’un nouvel Afghanistan en plein sahel

Le mnla qui dit que les Touaregs sont marginalisés par le mali trouveront leur salut dans la réaction que pourra avoir notre pays pour les sauver contre le péril islamiste….ironie du sort

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Situation au Mali: Ne pas confondre nationalisme et patriotisme

Depuis le début de la crise et l’entrée en jeu de la communauté des états d’Afrique de l’ouest on assiste au réveil d’un protectionnisme à la malienne contre cet organe.

Il faut dire que le contre coup d’état avorté du 30 mars avait déjà échaudé les esprits, avec ces soi-disant mercenaires qui auraient tenté de déstabiliser le mali avec la  participation de l’ex-garde présidentielle issue d’un corps de l’armée,les parachutistes.

Suite à cet événement il y a eu une vague d’arrestations de ressortissants étrangers sur le sol malien, ils ont été relâché depuis…faute de preuves…évidement.

A partir de la un sentiment anti-Cedeao va gagner peu à peu une partie de la population pour finalement être à son paroxysme le dimanche 21 mai lorsque la junte et l’organe communautaire signe l’accord qui doit permettre a Dioncounda Traoré président de l’assemblée nationale de conduire la Transition pour 12 mois.

Cet haine va être exacerbée par une partie des leaders pro-junte que sont Monsieur Mariko Oumar et Guindo Amion  à travers les radios privées et les voitures qui sillonnent Bamako pour appeler a « dégager » le président de la « Cedeao ».

Le lendemain des individus sans aucune opposition des forces de sécurité entre au palais présidentiel après plus d’une heure de marche et agressent Mr Traoré président par intérim, un homme âgé de 70 ans, forte heureusement;  une agression sans gravités.

Ces illuminés ont tenté de faire sombrer la transition et le mali en même temps, pour l’instant la suite des évènements reste encore très incertaine.

Il est donc urgent que les politiciens les intellectuels fassent de la pédagogie sur la Cedeao et surtout sur ce qu’est le patriotisme tout l’inverse du nationalisme.

Tout d’abord La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est une organisation  créée en 1975. C’est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de Afrique de l’ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l’intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. En 1990, son pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale avec la création du groupe militaire d’intervention ECOMOG.

Suite aux tensions entre les différents pays, la CEDEAO a adopté un Protocole de non agression. Suivi en 1981 par le Protocole d’assistance en matière de défense et une Déclaration des principes politiques en juillet 1991.

Ce sont ces textes dont le Mali est signataire qui prévoient que la Cedeao soit totalement impliquée dans la transition malienne.

En effet aucun président ne devrait être être renversé par un coup d’état et si tel est le cas et que le pays se trouve dans un trouble politique; le rôle de la cedeao est d’intervenir pour trouver un accord entre les parties, ce qui a été fait.

Et ce n’est pas une première la cote d’ivoire avait en son temps été exclue lorsque L. Gbagbo avait refusé de reconnaitre sa défaite électorale face à A. Ouattara en 2010.

Ne faut-il donc pas selon les activistes du MP22 et de la Copam partis pro-junte que le Mali respecte sa signature?

Les mesures qui nous sont appliquées, nous avons signé POUR! Sans oublier la junte aussi a signé pour le retour de l’ordre constitutionnel et pour le maintien du Président de la transition.

Selon la Copam  Le mali est en train de se faire dicter sa conduite par les étrangers devenant un pays sous tutelle. Bien évidemment aucun d’entre eux ne souhaitent que le mali sorte de la Cedeao car la coopération économique est un « morceau » bien trop juteux pour la nation, de plus nous bénéficions des ports de la cedeao sans difficultés du fait des lois de libres circulation des biens et des marchandises.

Ceux qui crient à une attaque de la Cedeao conte le Mali je les met au défi de nous expliquer comment sortir de la zone et  revenir au franc malien pourrait aider le mali ou lui redonner une quelconque souveraineté.

Au contraire seule la coopération entière avec nos partenaires peut nous aider à nous en sortir, le choix de Dioncounda ancien Président de l’assemblée nationale est justifiée il est le garant de la continuité constitutionnelle, et  peut ainsi permettre une assistance logistique extérieure à une armée complétement à la « rue ».

Aider un putschiste ou un homme installé au pouvoir à la suite d’un putsch ne serait rien d’autre que la validation pure et simple de cet acte.

Qui pourrait aujourd’hui  valider le renversement d’un président démocratiquement élu à 2 mois des elections et de la fin de son dernier mandat?

Beaucoup des manifestants anti-cedeao et pro-junte font la confusion entre le patriotisme et le nationalisme, pour être considéré comme un « patriote » aujourd’hui par ces gens il faudrait être contre la Cedeao.
Or cette position n’est rien d’autre que du nationalisme dans ce qu’il a de plus nauséabond, car il  ne s’agit pas ici du concept qui a amené la création des états nation et de la notion de compatriote, mais plus du nationalisme du 20ieme siècle basé sur le rejet de l’autre en tant qu’ennemi, mais plus encore il s’agit pour certains adeptes, de faire la différence « entre les bons et les mauvais maliens » ceux qui sont contre et ceux qui sont pour l’aide de la Cedeao.

Ces gens la veulent petit à petit refermer le mali sur lui même, ils veulent comme ils le disent que les maliens règlent leur problèmes entre eux!

Or cette situation serait catastrophique tant les divergences sont grandes aujourd’hui, et tant les moyens nous manquent.

Les membres de la Copam surfent sur cette confusion, les manifestants anti-cedeao pensant ainsi aimer leur pays plus que les autres.  Le patriotisme se différencie du nationalisme car il est  un sentiment d’appartenance, d’amour et de dévouement envers un pays, la patrie, et l’amour envers sa patrie ne signifie nullement la haine ou le rejet de l’autre.

Au contraire se sentiment voudrait que l’on fasse tous les sacrifices nécessaires pour sauver le mali. Je reste convaincu que la décision de la Cedeao reste la bonne pour sortir le pays du fossé dans lequel il se trouve.

Il n’y a que l’union de toute l’Afrique de l’ouest qui peut sauver le Mali et non le fait de s’isoler, toutes les positions isolationnistes ne font qu’affaiblir de jour en jour les chances que nous avons de recouvrer l’intégrité territoriale.

Et cela beaucoup de maliens commencent à le comprendre depuis l’agression à l’encontre du président, un acte qui nous met plus en retard qu’autre chose.

Je ne jette pas la pierre aux personnes qui s’opposent à la cedeao je les invite simplement à comprendre que ce n’est pas dans l’intérêt particulier que se trouve la solution mais dans l’intérêt général, car ce qui me frappe le plus c’est que pendant ce temps nos parents au nord vivent la charia.

Cette simple évocation devrait nous amener à revoir nos ambitions personnelles au profit de la libération de nos frères et sœurs du nord car nous sommes des patriotes et que nous aimons le mali quand il est grand et uni!

Coup d’etat acte 3: Le bourbier Malien ou l’art de se prendre les pieds dans le tapis

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Il y a une chose qui est indéniable aujourd’hui, une chose sur laquelle tous les acteurs présents au niveau national comme international seront d’accord, le Mali s’enfonce de plus en plus et de jours en jours.

Il est important de rappeler qui sont les acteurs de la crise malienne, tout d’abord au premier rang il y a le peuple malien qui observe, apathiques pour certains, furieux ou inquiets pour d’autres.

Il y a le comité national, un organe crée à la suite du coup d’État et qui est dirigé par le Capitaine Sanogo, qui entend jouer un rôle prépondérant dans la transition malienne.

Un gouvernement de transition qui tente tant bien que mal de faire son travail, avec un président qui fait l’objet de toutes les convoitises.

Il y a la Cedeao qui dans un premier temps a su ramener l’État constitutionnel au Mali, mais qui depuis lors bute sur la question de la transition. Les médiateurs A.Bictogo et D.Bassolé étaient à Bamako cette semaine et sont retournés auprès de leurs chancelleries respectives sans accords probant!

Plus au Nord dans le mali perdu suite au coup d’État le Mouvement national de l’azawad qui avait su dans un premier temps être au première loge se retrouve reléguer dans le désert, ayant été chassé des villes par les salafistes d’Anser dine et d’ AQMI. Les premiers prônant l’indépendance de l’Azawad  les autres l’application de la charia au mali.

Aujourd’hui au marché de gao ville du Nord mali on assiste à des scènes ou les salafistes « corrigent » en plein marché les gens qui n’appliquent pas pleinement leurs lois.

Enfin la communauté internationale est également impliquée dans la dramaturgie malienne car il en va aussi de la sécurité mondiale, si le mali devient le nouvel Afghanistan tous les pays de la zone risquent d’être déstabilisés et les occidentaux deviendront une cible privilégiée.

Les USA ont été clairs ils veulent le retour des militaires dans les casernes ainsi que le retour effectif à l’ordre constitutionnel. La France quant à elle a une attitude ambiguë comme à l’accoutumé, et on attend du nouveau président qu’il prenne une position plus tranchée sur le probleme actuel.

Aujourd’hui nous avons un blocage au Mali et il  provient des petites guerres claniques de conservation du pouvoir.

En effet depuis le retour de l’ordre constitutionnel les militaires continuaient à garder le pouvoir effectif, se donnant le droit de faire des arrestations arbitraires. Le schémas est toujours le même, ils annoncent avoir des preuves puis finalement relâchent les personnes arrêtées. Il s’agit souvent d’ancien du régime de ATT, mais jusqu’à présent aucune preuve concrète n’a été fourni, cela me fait penser qu’il s’agirait plus de petites vengeances en sous main que de réelles accusations. Une des arrestations, avortées celle d’un béret rouge A Guindo a fait basculer le pays dans l’horreur divisant ainsi son armée et entrainant 1 semaine de chasse aux « rouges », mais aussi à des soi-disant mercenaires.

Enfin ces derniers jours nous avons eu droit à une certaine propagande anti-Cedeao qu’il est important d’expliquer et de clarifier.

L’organe ouest-africain avait souhaité l’envoi de troupes ouest-africaines au mali pour assurer la transition, et là, levée de bouclier, renaissance du patriotisme, on a entendu tout et n’importe quoi.

Pour ceux qui disent que la cedeao allait violer l’intégrité du territoire malien, je leur rappelle que le mali fait parti de la Cedeao et donc par conséquent il n’y aurait  pas eu violation du territoire. Afin d’eviter tout débat inutile je vous renvoie aux traités et textes fondateurs de le Cedeao (http://www.ecowas.int/?lang=fr).

Certaines personnes arguaient même que le linge sale se lavait en famille et que le Mali n’avait pas besoin des autres.

Le patriotisme c’est beau quand ça ne vire pas au populisme et à la démagogie, je rappelle que le retour à l’ordre constitutionnel s’est fait sous l’égide de le Cedeao, que l’armée malienne a connu une réelle débandade et si elle est sous armée comme on le dit, la logistique viendra bien de l’extérieur.

Aujourd’hui le Mali s’enlise petit à petit et cela conduit à une scission de fait du pays dans un premier temps, et meme si nous arrivons à recuperer le Nord les choses ne seront plus jamais comme avant.

je rappelle que de nombreux élus originaires du Nord étaient favorables à une intervention de la Cedeao et continuent à appeler cette dernière à la rescousse, car il y a, lorsque l’on regarde ce qui se passe à Bamako un certains désespoir qui s’installe. Et tout cela est favorable à l’installation des groupes salafistes et indépendantistes qui se nourrissent du désespoir des populations.

« L’Homme n’a ni queue, ni crinière par lesquelles il puisse être attrapé. C’est par sa parole qu’on l’attrape…  » proverbe Songhoï