De quoi le « phénomène  » Ras bath est-il le nom?

Le « phénomène » Ras Bath s’est construit sur la faiblesse de l’Etat, et sur l’incapacité de l’opposition Républicaine à capter la colère du peuple et à la retourner contre le pouvoir. En effet, pour beaucoup de maliens, l’opposition et le pouvoir se confondent, ce sont les mêmes qui ont gouverné durant les 20 dernières années.

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Avec la complicité de certains cadres du pouvoir, de l’essor des réseaux sociaux et de ses qualités d’orateur Ras bath, avec une bonne dose de démagogie (comme tout bon politicien), a réussi à capter la colère de la rue. Il parle le même langage que le « petit peuple », celui du grin, les oubliés du pouvoir, et ses révélations sur un régime en souffrance, sont percutantes et choquantes.

A la manière d’un prêcheur, les audio de ses interventions, passent d’un téléphone à un autre, il est devenu un acteur politique à part entière, il se déplace tient des meetings, au Mali et auprès de la diaspora, au point d’atteindre un capital nuisance assez dangereux pour le regime.

Il s’est installé comme le porte-voix des sans voix, d’une société épuisée, qui a besoin de crier sa colère, son dégout, et sa haine, face aux difficultés que le pays traverse et dont on tarde à voir les solutions. Le chômage, la pauvreté, l’éducation et la santé, la corruption, sont des problèmes récurrents, auxquels aucune solution concrète n’a été apporté.

Au dela de la personne, c’est la défaillance de l’Etat qui a favorisé l’émergence de cette contestation de plus en plus vive et qui se repend sur les réseaux sociaux, et dans la rue maintenant. Le pouvoir sentant bien le danger, entend se prémunir et éviter ce qui est avec la crise au nord, l’epreuve majeure à laquelle doit faire face le Président IBK. C’est pour cela qu’il a poussé ses pions auprès des leaders traditionnels et coutumiers, pour  tenter de calmer la situation.

Stratégie déjà utilisée dans les années 90 avec succès, mais c’est oublier qu’entre temps, les leaders traditionnels et coutumiers sont passés pour de nombreux maliens de l’autre côté. Ils se sont enrichis, ont pris gout au pouvoir, et hormis leurs bases d’irréductibles, ils ne sont plus considérés comme étant du côté du peuple par l’immense majorité des maliens. Cependant ils restent une voix écoutée. L’intervention très maladroite des leaders religieux au début du mois de juillet, et les critiques très violentes, à l’égard des réseaux sociaux laissent sceptique quant à leur capacité à pouvoir ramener le calme.

Au-delà de la personne de Ras Bath et des « idées » qu’il défend, ce qui est important pour le régime c’est de prendre conscience de la colère qui monte dans le pays, et dont la réforme constitutionnelle semble être le catalyseur. Le pouvoir doit répondre à cette colère par le dialogue d’une part et des actions concrètes pour lutter contre le chômage, la pauvreté, pour reformer le système éducatif, améliorer la sécurité. Qu’est devenu le plan d’urgence présidentiel annoncé en Janvier 2017?

Sans doute la nouvelle coalition qui est en train de se dessiner autour du non à la réforme constitutionnelle peut apporter une solution à court terme, servir d’exutoire, mais sur le long terme, ce sont des reformes structurelles dont le Mali a besoin, au niveau de la gestion de son territoire, de son administration, de son armée, et de son système éducatif. A ce jour aucun des leaders de cette nouvelle coalition n’a proposé de solutions concrètes aux problèmes du Mali, ni dans leur role de leader politique ou de membre de la société civile

Opposez-vous, mais n’oubliez pas de proposer!

 

 

Au delà du déguerpissement, le modèle de développement.

Le Gouverneur de Bamako en a décidé ainsi, cela faisait 2 années qu’il y avait débat, il était temps de passer à la pratique et donc à la libération des voies publiques occupées de manière « semi illégale ».

On a vu émerger ces 15 dernières années sur les trottoirs de Bamako de nombreux petits kiosques en fer, qui servaient de petits commerces. Ils étaient boutiquiers, vendeurs de téléphones, de poissons de poulets…etc., une vraie petite économie à mi-chemin entre la légalité et l’illégalité.

Légalité car, de nombreux kiosques bénéficiaient d’autorisation de la part des mairies, ils payaient des impôts sous peine de fermeture administrative. Certains ont même avoué avoir eu des aides de l’Apej, l’organisme qui s’occupe de l’emploi des jeunes pour s’installer.

Tout le monde était gagnant, les consommateurs qui trouvaient des commerces de proximité, les mairies qui récupéraient de l’argent des taxes, les intéressés, mais aussi les autorités, qui étaient bien heureuses de voir, ces « jeunes entrepreneurs » quitter la colonne chômeurs.

Mais voilà les autorisations délivrées par les Mairies sont provisoires, et du jour au lendemain, un bulldozer pouvait venir mettre fin aux rêves des nouveaux auto-entrepreneurs. Le sommet France- Afrique devant se tenir à Bamako sera l’élément déclencheur.

Il faut rendre Bamako belle, après avoir toléré son avilissement, il faut faire plaisir à nos hôtes, donner une bonne image, plus proche de celle d’Abidjan, ou encore Kigali, modèles d’organisations urbaines.

Alors aujourd’hui le débat se porte sur la Gouverneur et le Gouvernement, mais plus globalement on devrait se poser la question de savoir, comment en est-on arrivé à ce point?

La non planification du développement, le refus de prendre en compte le fait démographique, et surtout le laisser aller et l’appât du gain immédiat sont en cause dans cette affaire.

On a laissé prospérer une activité dont on savait qu’elle poserait des difficultés dans l’avenir, uniquement parce qu’elle était une solution à des problèmes auxquels les autorités ne voulaient pas réfléchir.

Étrange aveux que celui des maires de Bamako qui comme pour rassurer les « déguerpis » annoncent qu’il y a des places dans les marchés de Bamako pour les accueillir. Mais pourquoi donc les avoir laissé occuper la voie publique plutôt que de proposer des places dans les marchés?

Cette opération ne trompe personne, les souffrances d’aujourd’hui sont le résultat du manque de sérieux à tous les étages. Si dès le départ, l’illégalité n’avait pas été légalisée, soutenue et encouragée, ces situations auraient été évitées.

L’autre réalité est que les Mairies n’ont aucune vision, n’ont pas de plans locaux d’urbanisme, il suffit de se balader à Bamako pour le voir. Combien d’espaces verts sont devenus des garages automobiles, des dépôts d’ordures? Comment peut-on laisser se développer en plein centre-ville un marché au bétail? Comment accepter que  les trottoirs de l’Assemblée nationale soient devenus un marché de vêtements?

Une réflexion, sur la transformation de l’activité dite informelle vers le formel, était peut-être trop fatigante pour nos dirigeants, alors on a laissé se développer tout ça. Pourquoi ne pas se saisir de l’occasion, pour proposer un autre modèle de développement, respectueux de l’environnement et qui réponde aux défis auxquels nous avons à faire face?

C’est ce laxisme coupable qui a conduit le pays à la perte, et l’opération musclée menée en ce moment ne trompe personne, après le sommet France Afrique, le business repartira de plus belle, après tout il ne s’agit pas de la première opération

 

Reformer ou périr

Chers lecteurs

Si je devais vous narrer politiquement 2014 je dirais que cette année ne fut guère différente de 2013 2012. Rappelons-nous pour cela les discours politiques lors desquels les Présidents nous présentes des vœux, celui de 2013 ne sera pas diffèrent de 2014, on nous parlera de l’emploi des jeunes, de lutte contre le chômage de masse, de sécurité, d’agriculture, d’éducation…Des vœux pieux suivis d’aucun effet concret.

En termes économiques il n’y a eu que peu de changement dans la structure globale de notre économie. Le secteur  primaire sensé être le levier de notre économie n’est point allé vers la modernisation dont on nous parle et ce depuis une dizaine d’année. Nos agriculteurs, nos éleveurs restent tout autant dépendants de la pluie et du beau temps que l’étaient leurs parents avant eux. Comment inscrire notre pays dans la modernité lorsque rien n’est entrepris en ce sens. Nous continuons en 2014 de ne pas transformer le coton sur place…juste incompréhensible un non-sens économique, cela ne couterait que 5% de l’ensemble des sommes détournées au mali…

En termes d’emplois, la situation n’a de cesse de s’aggraver, contrairement à ce que l’on vous dit. Elle s’aggrave d’autant plus que sur le plan économique rien n’a évolué. Le chômage des jeunes est une bombe à retardement, un suicide à petit feu d’une Nation. Nous sommes arrivés au moment où la majorité de la main d’œuvre mondiale se retrouvera en Afrique, cela doit induire le même phénomène qu’a connu la Chine il y a 20 ans, c’est-à-dire des entreprises qui quittent l’occident pour s’installer dans les lieux de production à bas couts. Qu’est ce qui nous empêche de profiter de ce phénomène ? Le manque d’infrastructures, pas de routes, pas de chemin de fer, pas de système de fret aérien efficace ! Comment lutter contre le chômage des jeunes si l’on ne met pas en place les conditions nécessaires à la création d’emploi ?

 Il y a également un blocage d’ordre social, l’on a longtemps considéré que seul le travail de bureau était honorable, que le travail manuel était déshonorant. Résultat des milliers de jeunes juristes, économistes sont au chômage, et disons le franchement le plus souvent mal formés, quand des secteurs comme la maçonnerie, la plomberie et l’agriculture eux ont besoin de bras.

Nous en arrivons donc au secteur de l’éducation, tous sont d’accord pour dire que cela va mal et ce depuis plus de 15 ans. Depuis plus de 15 ans aucun dirigeant n’a eu le courage de reformer un secteur gangrené par une mafia syndicale. Ainsi pour être sûr d’avoir un mandat tranquille sans encombre, beaucoup d’analystes politiques considèrent que c’est un secteur à ne pas trop bousculer. Inutile de préciser que ces gens ne sont guère guidés par l’intérêt commun et surtout que leurs propres enfants ne sont pas des victimes de ce système de formation de cancres à la chaîne, n’ayons pas peur des mots. Même celui qui est le meilleur de sa classe dans certaines zones du territoire présente des lacunes sérieuses. J’ai pu le constater par moi-même lorsqu’il m’a suffi d’ouvrir le cahier d’économie d’un élève de terminal. Jusqu’à quand allons-nous tolérer cette situation désastreuse, qui est en train de détruire tout une génération. N’oublions pas que dans la mondialisation nous sommes en concurrence avec d’autres Etats, et les moins bien formés resteront à la marge du marché mondial.

En termes de sécurité la situation était déjà fragile, et les malheureux évènements du 21 mai sont venus l’empirer. Il est facile d’être au chaud à Bamako et de nier cette situation, mais les faits sont têtus, lorsque l’armée malienne avec ses faibles moyens occupaient des positions dans l’ensemble du Nord y compris Kidal, l’insécurité était moins présente. Depuis la débâcle et le retrait de l’armée, la nature ayant horreur du vide ses positions sont occupées par des groupes armés et des bandits trafiquants de drogue. Ce qui n’est pas pour améliorer la sécurité vous en conviendrez !

L’année 2014 a également été marquée par des scandales en tous genres et notamment autour des contrats d’armement. Lorsque l’on parle de réforme de l’armée, on ne pouvait s’imaginer que certains sauteraient sur l’occasion pour s’enrichir aux travers de paradis fiscaux de surcroît. Une machination bien huilée, également autour de l’achat de l’avion Présidentiel. Ceci n’est pas un complot du FMI ou de je ne sais quelle puissance obscure, il s’agit de Maliens qui font la promesse du bonheur à d’autres maliens, puis volent les maigres ressources de l’état. Sans doute lorsqu’ils parlaient du bonheur des maliens, pensaient-ils à leur propre sort.

Et non 2014 n’a pas été une année de progrès, une année qui allait remettre sur pied le Mali, non cela a été l’année de tous les excès, de la gourmandise financière, des ego sur dimensionnés, de l’orgueil mal placé et du déni de réalité. Aujourd’hui les références à nos glorieux anciens, à notre culture millénaire ne servent qu’à masquer ce que nous sommes, un Pays, un Peuple, une Nation en perte de vitesse.

Il y a urgence, reformer ou périr, combien de temps pouvons-nous supporter vivre dans cette état léthargique ? Il n’y aucun honneur à être un peuple mendiant qui courbe l’échine pour recevoir les miettes de partenaires occidentaux, lesquels n’hésitent pas à cracher sur notre souveraineté.

L’histoire a montré que ceux qui subissaient, avaient vocation à disparaître, avons-nous vocation à disparaître ? Les peuples sont responsables de leur survie, et beaucoup ont par le passé déjà disparu…bien sur cela ne se mesure pas à l’échelle d’une vie humaine…

Bonne année Malien Koura !

Vive la 4ieme République

Voilà bientôt un an que notre chef suprême, l’inégalé El Hadj Ibrahim Boubacar Keita dit IBK est arrivé au pouvoir, une année qui a fini de doucher les derniers espoirs des maliens. Oui IBK était un espoir pour les maliens, le seul homme politique considéré (à tort…maintenant on le sait) comme fort, assez fort pour renverser la table, assez fort pour briser les chaines, casser les codes, mettre fin à la gabegie, aux pratiques douteuses au népotisme…

D’ailleurs n’est-ce pas lui qui s’était érigé en Père la rigueur, celui qui allait redonner leur dignité aux maliens, pour l’honneur du Mali.

C’est l’inverse que l’on a vu, un président ayant reconverti le Mali d’abord, en ma famille d’abord, un Président perdant le sens des priorités pour se lancer dans une gouvernance bancale, ayant conduit à une fâcherie avec les bailleurs internationaux. Quoique l’on pense de ces derniers, ils tiennent le robinet et on fait avec.

Concrètement la première année d’IBK n’a donné lieu à aucune réalisation concrète, une politique du vide, des ronronnements creux, des formules populistes remplissant le peuple d’orgueil. Où en est l’enquête sur les inondations à Banconi? Où la réforme de l’éducation? La lutte contre la corruption? La reforme de l’économie? du secteur agricole? Ne cherchez pas…pour l’instant on se contente d’inaugurer les projets financés par les ONG et ambassades…On donne l’illusion de travailler pour je cite « le Bonheur des Maliens ».

J’entends bien l’argument « cela ne fait que un an », mais je rétorque que c’est la première année que l’on donne l’impulsion, que l’on lance les grandes réformes, on assure la conduite, puis on récolte les fruits en fin de mandat….Combien de projets initiés par Alpha Oumar Konaré le président ATT a-t-il inauguré? Combien de projet d’ATT, IBK a-t-il inauguré depuis son arrivée au pouvoir? L’Etat est une continuité, à ce rythme pas certain que l’on puisse retenir grand-chose du passage d’IBK à la présidence, mais là je m’avance un peu trop…

On pourrait écrire un livre sur les turpitudes de la présidence de IBK, sur le manque de rigueur, le trop plein de laxisme, le manque de considération pour les maliens, d’une classe dirigeante aveuglée depuis des années.

Le problème de IBK et de ses ministres vient du fait qu’ils sont fait du même bois, peu importe l’âge au passage, ce sont des gens enfermés dans un système qui a montré ses limites, un système qui a échoué, mais celui qui profite du système n’est pas capable a priori de s’en rendre compte, il navigue sans vision, sans projet, car il n’est pas en danger.

Il faut bousculer les habitudes, changer les codes, casser les barrières qui étouffent les maliens, empêchent le libre arbitre, et le transforment en mouton, un mouton qui lorsqu’il se regarde dans la glace croit y voir un loup, un lion.

Pour cela rien de mieux qu’un changement au niveau  politique, il faut en finir avec cette tyrannie du chef qui a fait de nous un peuple de griot, et de mendiant. Il faut remettre le malien au cœur du système de décision, le remettre au cœur de la décision politique.

Il faut un mode de scrutin qui sera plus représentatif du Mali et de sa diversité, et je pense définitivement que le système présidentiel calqué sur la 5ième République est une aberration.

L’heure du grand changement est arrivée et IBK ne doit pas manquer cette chance, il faut supprimer l’élection présidentiel au suffrage universel, favoriser après un meilleur redécoupage, le pouvoir législatif, qui sera plus représentatif du peuple et qui aura le pouvoir de designer alors un président. L’assemblée sera élue au SU direct, et pourquoi pas à la proportionnelle.

Afin de favoriser la démocratie locale, les gouverneurs de région doivent être élus et non nommés  et ils disposeront de réels pouvoirs politiques pour administrer leur région, c’est un dispositif à imaginer dans le cadre d’un nouveau redécoupage régional.

Il existe plusieurs solutions innovantes, qui sont à approfondir evidemment, le tout est d’avoir le courage de sortir de ce Marasme (Sans mauvais jeu de mot) dans lequel nous sommes plongés, car aujourd’hui l’optimisme des premiers jours à laisser place au fatalisme…

Ne dit-on pas que le scandale et les échecs font des nouvelles, mais seulement le succès fait l’histoire.

6 mois de présidence IBK

Il est toujours délicat d’établir un bilan après 6 mois d’exercice de la fonction présidentiel, car les premiers résultats ne sont pas encore visible, cependant les décisions prises, les actes posés permettent de savoir quelle direction prend le pays. Faire le bilan peut aussi être l’occasion pour le pouvoir en place de corriger le tir, de rectifier certaines trajectoires.

Sur le plan social, le bilan de IBK est assez mitigé, sans doute parce que il s’agit là d’un élément qu’il est assez difficile de bousculer. Comme chacun d’entre vous le sait, le pays a été durement éprouvé par la crise qu’il a traversée et notamment dans les régions du Nord, ou le tissu social a été déchiré, d’autant plus qu’il était déjà fragilisé par des années de banditisme et de règlement de compte entre milices, djihadistes, bergers et sédentaires.

Le dernier exemple en date étant la tuerie de Tamkoutat (Lien supplémentaire) qui a engendré la mort de plus de 80 personnes avec les représailles qui ont suivi. Dans les 3 régions du nord, la pauvreté est aigue et on se méfie encore de son voisin. La réconciliation entre les communautés n’a pas eu lieu et les assises du nord organisée à Bamako avec des représentants que la population rejette n’est pas pour arranger les choses. Certes il ne s’agit pas de la première rébellion, mais c’est la plus grave, et le sparadrap sur une plaie ouverte comme nous avions l’habitude de le faire par le passé ne sera pas d’une grande utilité.

Creuser des puits, ne fera pas revenir la paix entre les communautés, sans doute est-il temps de poser la question du vivre ensemble. Mettez-vous à la place de la femme violée qui voit revenir son violeur en ville en toute impunité, mettez-vous à la place du réfugié chassé car ses voisins l’accusaient d’être un rebelle (y a encore des milliers de réfugiés encore en Mauritanie, au Burkina Faso, Niger et Algérie) vous aurez ainsi une idée de la tâche à accomplir. On attend toujours des actes du ministère de la réconciliation nationale, de vrais actes.

La pauvreté  qui sévissait avant le coup d’état s’est accrue, la situation économique s’est détériorée et les élucubrations de certains qui disaient que le Mali pouvait survivre sans aides internationales n’y ont rien fait. Nous sommes aujourd’hui toujours en attente des 3 milliards promis par la communauté internationales, qui il faut le dire tombent au compte-goutte. Alors il est déplorable que l’on soit aujourd’hui toujours en train de quémander des sous comme des mendiants et si l’aide au développement aidait à se développer ça se verrait depuis le temps mais cet argent nous est vital et sachant cette dépendance, la marge de manœuvre du gouvernement reste étroite.

Des millions de jeunes sont aujourd’hui au chômage, et sans cette solidarité familiale caractéristique de notre pays on irait au-devant d’une catastrophe. Il est urgent de prendre en compte cette désespérance, car lors de l’arrivée des djihadistes à Gao, Tombouctou et Kidal, leurs premières recrues furent ces jeunes plongés dans une misère noire. Supposons que les Djihadistes soient arrivés à Bamako, quel jeune au chômage pourrait refuser un salaire de 200000 FCFA par mois? Sans épouser l’idéologie on peut faire partie d’un mouvement armé radical, peut être que beaucoup n’ont pas encore compris cela et continuent à nier la participation des locaux lors de l’occupation. Ces jeunes sont une main d’œuvre abondante et pas cher pour ces groupes.

Là aussi on attend plus de la part des autorités, car la jeunesse est la force d’un pays, avec un age médian à 16 ans contre plus de 40 pour la majorité des pays occidentaux,  la population malienne est très jeune et nous risquons de sacrifier tout une génération si des mesures d’urgence ne sont pas prises, on n’est plus au point de pouvoir se contenter de la solidarité familiale.

Quand on parle jeunesse, on parle éducation et le bilan des 20 dernières années est catastrophique, 1 seule université dans tout le Mali, achat de diplômes, clientélisme, l’université est devenu un grand business que se partagent les syndicats étudiants et les professeurs, rien n’est fait pour mettre fin à ce système, car il s’agit bien d’un système. Un pays qui n’investit pas dans sa jeunesse, dans l’éducation de ses jeunes, produits des cadres médiocres et cela se répercutera à plus long terme sur le fonctionnement du pays. Nous payons les erreurs des années 90 sans doute est-il temps d’éviter que les futures générations vivent ce que nous vivons, ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir.

Sur le plan sécuritaire, la réforme de l’armée commence tout juste, il est donc difficile de porter un jugement la dessus, idem pour celle des services de renseignement. Ces réformes sont très importantes dans la mesure elles seront à la base d’un climat plus apaisé, et on le sait sans paix pas de développement possible.

Cependant on assiste depuis 6 mois à une réinstallation des groupes djihadistes, et toujours à l’occupation de la ville de Kidal, où le Mnla et ses acolytes règnent en maîtres. Des humanitaires sont enlevés d’autres roulent sur des mines et au moins une fois par semaine la ville de Gao est visée par des tirs d’obus. Si une violence sporadique étaient prévisibles, si personne ne s’est imaginé une seconde que l’intervention militaire allait tout régler, certaines choses étonnent quand même. Comment expliquer qu’avec les 6000 hommes de la Minusma, les 2000 de serval et les bataillons de l’armée malienne que des hommes armés puissent occuper ne fut-ce que temporairement la ville de Bamba à une centaine de kilomètres de Gao?

Les négociations avec les groupes rebelles sont tâtonnantes, et on entame péniblement les procédures de cantonnement de ces derniers, il est vrai que les procédures sont longues que le processus de normalisation prend du temps, la difficulté vient sans doute du fait qu’on ne voit pas de signe clair nous disant la direction dans laquelle nous allons. Si l’objectif est de gagner du temps et de miser sur la division chez nos adversaires, c’est raté. Le MAA dont personne ne voulait à Ouagadougou et qui a été imposé par le gouvernement malien est devenu un allié fidèle du Mnla allant jusqu’à remettre en cause le cantonnement.

Le Président a beaucoup voyagé, on parle dans son entourage de diplomatie afin de normaliser les relations diplomatiques, je crois qu’au bout de 6 mois le temps de la normalisation est dépassée, aujourd’hui on l’attend sur les gros chantiers.

La relance économique, la modernisation des infrastructures et des mesures favorisant la création d’activités notamment dans le secteur agricole. Sur le plan social, il s’agit de recoudre le tissu social, de remettre sur pied le secteur de la Santé de l’éducation et sécuritaire avec un retour à l’Etat de droit, bref qu’il applique son programme qu’on puisse en 2015 commencer à récolter les fruits de cette normalisation, à défaut nous nous dirigerons vers une grave crise sociale, les maliens ne supporterons pas un nouvel échec.

« L’honneur est comme les allumettes : ça ne sert qu’une fois.  »Marcel Pagnol  :))

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Plateforme politique: Nos idées pour un Mali nouveau.

Plateforme: Mesures pour relancer le Mali

Afin d’apporter une participation active à la reconstruction de leur nation, des jeunes maliens on fait ci-dessous les propositions qu’ils jugent utiles pour cela, un acte citoyen auquel tout le monde était invité à participer.

Vous trouverez en fin des propositions une note  produite par l’ambassade des Pays Bas au Mali qui traite du rôle des bailleurs, dans la mesure ou le Mali devrait bénéficier de 3 milliards d’euros pour sa construction.

 Je remercie tous les participants. Nous sommes une force de proposition.

Bonne lecture

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Auteur : Abou DRAME

Métiers : Ingénieur en Informatique – Consultant dans les Télécoms.

Skype ID : abou-drame

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A rappeler que ces mesures doivent être censées et réalisables par le prochain gouvernement selon le mandat qui leur sera accordé.

1-      Renforcement de l’autorité de l’Etat : Un pays dit fort, est un pays qui est respecté, et qui se respecte. D’ici les 5 prochaines années, nous attendons un Etat qui se responsabilise. En prenant des décisions, qui respecte la volonté du peuple et qui n’abdique pas, face à des revendications farfelues.

Mise en place d’institutions fortes et indépendantes, une justice indépendante, des juges impartiaux et eux mieux suivie et encadré par le conseil supérieur de la magistrature. Un Etat déployé dans toutes les localités du territoire national. Des administrateurs civils au service des populations. Élargissement du pouvoir des organismes de contrôle : VEGAL, CASCA, Cours des Comptes etc… !

2-      Mise en place d’une institution multiculturelle et pluriethnique, chargée d’étudier et d’analyser les différentes couches sociales du pays, faire des propositions à l’exécutif/législatif dans le but d’adapter le système démocratique à nos réalités. Donc mise au points du projet de reforme constitutionnel (une 4ème république s’il le faut).

3-      Projet de loi sur la Réforme des forces armées et de sécurité : Nouveau plan pour recrutement, de formation, d’acquisitions de matériels de sécurités pour les hommes en uniformes censés défendre l’Etat, le peuple.  Donc, Aspect Matériels, et Humains à reconsidérer.

4-      Projet de loi, contre l’incivisme et la délinquance financière : Le prochain gouvernement doit être en mesures de proposer des mesures concrètes et immédiatement applicables pour lutter contre l’incivisme sous toutes ces formes et tout ce qui tourne autour de la corruption.

5-      Projet de loi pour la réforme totale du système éducatif : Un deadline fixé pour voir avec les organes de la société civile, établir les rôles de chaque entités, étudié la faisabilité de remplacer l’organe représentatif des élèves et étudiants (AEEM) afin de le mieux cadrer aux objectifs fixés. Mise à niveau des manuels scolaires et universitaires, suppression de la NEF, la formation professionnelle comme base de cette reforme etc…..

6-      Reforme du système de santé : Les CSREF et CSCOM sont une création extraordinaires, innover en leur donnant plus de moyens, de disponibilités en termes d’équipements et de médecins (recrutés non pas à travers un concours de fonction publique, mais par arrêtés).

7-      Projet de loi portant sur la réforme de la loi d’orientation agricole : Faire de cette loi, le pilier dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.

8-      Mise en place d’une structure indépendante chargée de contrôler les actions de tous les pouvoirs et de toutes les institutions, elle-même contrôlée par la cours suprême : Ceci a pour but, d’impliquer le citoyen dans le gestion des affaires publiques.

9-      Accélération du processus de décentralisation déjà enclenché depuis plusieurs années avec la création d’une structure chargée des grands travaux (BTP).

10-  Projet de loi portant sur la reforme du code minier : Mieux négocier nos accords miniers avec les partenaires, faire en sorte que ça soit le pays qui gagne et non certains individus ou groupes d’individus.

NB : A noter que certaines de ces mesures nécessiteront du temps et des moyens conséquents, et que le budget national risque de ne pas pouvoir couvrir, et qu’il faudrait creuser encore dans le déficit public, quitte à déstabiliser les indicateurs macro-économiques de nos différents partenaires, mais reste au gouvernement de les convaincre qu’il s’agit de mesures pour enclenché la croissance réelle.

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Par Saounera Hamidou

Âge : 31 ans

Profession : Chauffeur

Pour que l’ensemble des mesures qui vont être énumérées puissent fonctionner il faudra tout d’abord que la mesure numéro 1 soit appliquée et suivie, sinon le reste ne sera que du vent!

**Mesure 1 : Lutter contre la corruption à tous les niveaux.

  • Pour s’en donner les moyens nous devrions donner encore plus de pouvoirs et de moyens au Vérificateur Général, que ce soit des moyens humains ou financiers.
  • En plus du Vérificateur Général, nous devrions créer un pôle de lutte contre la délinquance financière et les crimes et délits qui seront commis dans l’exercice des fonctions des élus, ministres et Présidents. Ce pôle de lutte contre la délinquance financière et politique dépendrait de 3 juges (indépendants) qui n’auraient pour seule mission que de lutter contre la corruption dans les coulisses du pouvoir et des différentes institutions de notre pays. Ces 3 juges devront pour des raisons évidentes, n’être affilié à aucun parti politique et ne doivent pas dépendre du Ministre de la Justice. Ce pôle devra être autonome et s’autogérer avec un budget qui lui sera propre.
  • Une brigade financière de la police et/ou de la gendarmerie sera mise à disposition du Vérificateur Général et des juges anti-corruption et sera chargé de mener des investigations et de mettre à la disposition des juges toute personne suspectée de corruption.
  • Le statut de certains de nos politiciens en fonction doit être revu afin qu’en cas de poursuites contre eux, ils puissent répondre devant un juge de ce qu’on leur reproche et ce, même si leurs mandats courent toujours, notamment nos députés dont certains ce sont tristement fait remarquer en passant du côté de la rébellion.

** Mesure 2 : Une justice implacable et incorruptible.

  • Nous devrions donner plus de moyen à notre justice en général et la doter de plus de moyens humains et financiers. Nous devrons également veiller à ce qu’elle soit indépendante, impartiale et implacable. Tous les crimes et délits commis notamment lors de la crise que nous avons traversée devront être suivis et traités avec attention, en collaboration avec les associations de défense des droits de l’Homme et ONG qui ont pu être en contact avec les victimes.
  • Un point très important concernant la justice, est de ne plus jamais faire d’amnistie de quelque sorte que ce soit et cela doit s’appliquer à tous les partis et à tout le monde.

** Mesure 3 : l’Economie à relancer.

Ayant une diaspora importante et qui contribue beaucoup à l’économie de notre pays, il serait intéressant de les faire contribuer au redressement économique de notre pays mais surtout de les impliquer plus dans la gestion de notre pays.

  • on pourrait les faire contribuer fiscalement, en mettant en place un système fiscale  » à l’américaine » qui consisterait à percevoir des impôts de tout malien vivant et travaillant à l’étranger notamment en Europe ou en Amérique. Pour éviter que ces maliens de la diaspora ne subissent la double-peine et ne soient taxés 2 fois, une fois par le pays où ils résident et une autre fois par le Mali, nous devrions passer des accords fiscaux avec les pays de résidence afin que les impôts de nos compatriotes aient un régime particulier et qu’une partie ( à négocier) de leur impôt aillent à leurs pays d’origine et le reste au pays d’accueil.. Cette mesure est déjà mise en œuvre entre le Mali et certains pays, il ne reste plus qu’à l’étendre et en justifiant cette demande par le caractère exceptionnel de la crise que traverse notre pays.
  • Par contre, si cet impôt sur les compatriotes de la diaspora venait à voir le jour, il ne doit surtout pas aller dans les caisses de l’Etat mais dans une caisse spéciale qui sera gérée indépendamment des autres recettes de l’Etat par nos compatriotes de l’étranger, sur un compte à l’étranger. Cela permettra de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier et surtout de créer un genre de fonds d’investissement à partir de cette caisse de la diaspora, par la diaspora et pour le peuple malien, en particulier ceux restés au Pays. Ceux qui géreront ce compte seront élus par les maliens de la diaspora. Les personnes élues pourraient être au nombre de 15 ayant une représentativité proportionnelle au nombre de maliens vivants sur chaque continent (par exemple Amérique 5 élus, Europe 6 élus, 4 élus pour le reste du monde) et représentant chacun les maliens de leurs pays et continents de résidences.
  • Les élus se réuniront une fois par trimestre afin de discuter des projets à financer par ce fond au pays en fonction des besoins du pays. Lors de la leurs réunions, le ministre de l’économie et des finances, celui des maliens de l’extérieur, ainsi qu’un ambassadeur du Mali pourront s’y joindre mais qu’à titre consultatif. ils n’auront donc aucun pouvoir de décision, cela reviendra exclusivement aux élus de la diaspora. Ces ministres pourront ainsi faire part des besoins du pays et faire leurs doléances, et les élus verront et voteront les projets et secteurs qui doivent être financés par « la Caisse ».
  • Cette Caisse devra toujours avoir un seuil minimum à ne pas atteindre lors des décaissements (par exemple un tiers des fonds totales ne pourra quitter la Caisse, il n’y aura uniquement que les Deux-Tiers restants qui serviront d’investissements ou autres). Ce qui évitera que cette Caisse soit à sec.
  • Pour redresser notre économie nous devrions aussi revoir les contrats d’exploitations avec les groupes miniers étrangers dans notre pays afin qu’il y’ait un partage plus équitables de NOS RESSOURCES.
  • Ensuite, pour les prochaines sociétés minières avec qui nous signeront des contrats d’exploitation pour les richesses de notre sous-sol, nous devrions insister pour inclure une clause dans le contrat afin qu’il y’ait un transfert de technologie. cela va permettre à des ingénieurs ainsi que d’autres travailleurs maliens de bénéficier du savoir-faire de ces sociétés minières en matière de prospection, exploitation et extraction. C’est un peu ce que font les chinois. A chaque entreprise qui s’installe chez eux, ils négocient des transferts de technologies. A long terme cela nous permettra d’être autonomes en matière d’exploitation de nos richesses en y mettant les moyens mais aussi en formant tout de même nos ingénieurs.
  • Dès maintenant il faut mettre des GROS moyens dans l’enseignement et la formation de nos jeunes. Car plus de la moitié de la population malienne est mineure, or cette jeunesse représente un gisement énorme en terme de métiers, métiers d’avenirs, métiers scientifiques, bref tout sorte de métiers dont on a besoin pour sortir notre pays du gouffre. Le savoir de notre jeunesse est une denrée périssable, alors si nous ne l’exploitons pas dès maintenant et que nous ne leur offrons pas un enseignement digne et sérieux, ce savoir sera inutilisable et in fine inutilisé. ce sera du gâchis et l’avenir de notre pays ne sera pas assuré. Donc mettons le paquet sur l’enseignement et la formation de nos jeunes, c’est une question de survie.
  • Nos dirigeants doivent négocier afin d’assouplir les conditions drastiques que nous imposent le FMI et la Banque Mondiale. avec un pays en crise, certaines de leurs mesures sont insoutenables et Madame Lagarde doit le comprendre.

**Mesure 4 : Assainir la politique au Mali.

  • réduire le nombre de partis fantômes ou satellites en arrêtant de financer tout parti qui vient aux élections pour faire de la figuration.
  • Limiter le nombre de mandats électifs à un seul. Ainsi un député ne pourra pas être maire en même temps et vice-versa.
  • Limiter le nombre de mandat consécutif à deux à la même fonction. Cela est valable pour tous les mandats d’élus. Toutes ces mesures permettront un turn-over dans la scène politique malienne et renouvelé un peu ce monde.
  • Il faudra aussi créer des postes de députés pour les maliens de l’extérieur. C’est une aberration que la diaspora ne soit pas représentée à l’Assemblée Nationale.

**Mesure 5 : Rétablir la sécurité

  • Pour cela nous devons faire en sorte que l’armée soit plus attractive en améliorant les conditions de nos soldats et leurs salaires. Notre part du budget destinée à l’armée doit être sérieusement rehaussée. Nous devons remilitariser l’ensemble du pays et en particulier le Nord. Ne plus jamais le démilitarisé comme ce fut le cas. Faire une armée multi-ethnique et professionnelle. Proche de la population. Des soldats capables d’aller combattre dans tout type de terrains. La formation de l’Union Européenne devrait nous aider à aller dans ce sens.
  • Accorder une base militaire au Nord (Tessalit?) à un allié fort militairement. Beaucoup pensent à la France, et la France semble en effet la mieux placée pour l’obtenir. Elle a des intérêts qui convergent avec les nôtres que ce soit sur le plan sécuritaire (lutte contre le terrorisme et prise d’otages dans le Sahel), économique (multiples intérêts économiques français dans la Région) et culturel (le Mali étant une ancienne colonie française).
  • On pourrait ainsi accorder un bail de 20 à 30 ans renouvelable à la France sur une de nos bases militaires au Nord, en échange de sa protection et pourquoi pas de business (pétrole??). Cette présence française permettra à notre pays de se redresser économiquement et du point de vue sécuritaire car sans sécurité on ne peut rien.

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MR Sangaré BOURAMA

30 ans Technicien Expert

  • ÉCOLEl’École malienne doit  retrouver sa fonction initiale, c’est-à-dire, un lieu d’acquisition du savoir, de formation intellectuelle, professionnelle et morale des fils du pays.Que l’école redevienne un lieu d’acquisition des savoirs, un lieu de formation intellectuelle, un centre d’apprentissage de la morale et des règles fondamentales d’une citoyenneté fondée sur les valeurs cardinales de la société malienne : Respect des Aînés, sens du Devoir à l’égard de la Société, Connaissance de Soi-même, apprentissage de la générosité, de l’abnégation, du Don de Soi, de la capacité à s’élever au-dessus de sa propre personne pour faire triompher le Bien Commun.
    Les syndicats, professeurs ou d’élèves doivent être réformé en profondeur et surtout les rendre apolitique.
  • ARMÉEUn plan décennal de modernisation, de formation et d’équipement des forces armées nationales. Plus globalement, il faudra réconcilier le Peuple malien avec son Armée afin de donner naissance à des forces armées patriotiques et républicaines animées d’un sens aigu de leur devoir à l’égard de la Nation malienne. Seule une Armée réconciliée avec son Peuple et soutenue par celui-ci sera en mesure d’assumer la tâche fondamentale de protection du territoire national vis-à-vis des menaces externes. L’armée doit avoir un droit de regard sur la politique.
  • POLITIQUEJe pense que les responsable politique sous le régime d’ATT doivent rendre compte au peuple malien à commencer par les députés (consensus) et (l’unanimité) on finit par tué le débat. Une vraie loi d’isolement politique  comme en Libye mais sans contrainte. Un référendum serait une bonne solution.

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Mahamadou Dembélé.

  • La scolarisation des jeunes.
  • L’emploi des jeunes diplômés
  • la formation des enseignants
  • améliorer les soins dans les hôpitaux.
  • Lutter l’analphabétisme
  • interdire l’excision des jeunes filles.
  • la formation des jeunes militaires 8/lutter contre la corruption.
  • le développement de l’agriculture
  • Des projets pour les jeunes du nord ainsi que les infrastructures et les routes.
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Elijah de Bla

Reporter/Journaliste/Blogueur

A)     la bancarisation du système économique

B)      les statistiques économiques

C)         l’éducation nationale

A1) instaurer un système de licence pour tous les transports en commun de Bamako et des villes de province.

Chaque licence autorise la mise en circulation d’un et un seul de ces types ( Dourouni, Sotrama, taxi)

Possibilité d’avoir au maximum 5 licences par personne physique et 20 par personne morale. L’Etat cèdera les licences à 50 millions de Fr CFA l’unité mais mettre en place une facilité d’acquisition pour les acteurs individuels actuels puis mettre une barrière à l’entrée et une barrière de sortie (fiscaliser fortement la cession de licence. Imposer un compte bancaire pour acquérir les licences.

B2) lancer des nouvelles plaques d’immatriculation pour les autos et les deux roues  pour mettre en place des statistiques proches de l’exhaustivité et en profiter pour imposer le casque.

A3) créer une banque postale et permettre à tout malien de 16 ans et plus d’ouvrir un compte dont les frais d’ouverture seront nuls. Obliger tout employeur à verser les salaires sur au moins ce compte à frais minimal sinon sur un autre compte.

4) nationaliser PMU MALI, Malitel et toutes les entreprises basées sur la téléphonie +internet télévision car ces entreprises ne connaissent pas de problème de compétence.

5) légaliser la prostitution car elle emploi autant que l’armée donc serait une immense source d’entrée de deniers pour les caisses de l’état

C6) compenser la carence d’enseignants qualifiés par l’obligation pour toute PME à offrir un certain nombre de stages à déterminer.

7) mettre en place une discrimination positive dans les aéroports maliens pour les maliens

Entrant et sortant

8) imposer à toutes les mairies de trouver des fonds privés afin de construire des marchés ( fruits , légumes etc…) couvert aux normes de sécurité et facilitant la quantification des acteurs pour ensuite simplifier les prélèvements des taxes. Imposer à toutes les communes un pourcentage de surface pour planter que des arbres.

9) fiscaliser fortement les cessions immobilières à Bamako et environ, limiter la surface accessible à la même personne physique.

10) mettre fin à l’exonération des importations de céréales

11) pour toutes les élections locales et nationales, proclamer les résultats officiels le même jour.

13) mettre fin à l’exportation systématique du bétail vers les pays importateurs, abattre le bétail au Mali et exporter la viande, les peaux  le seront séparément.

On créera plus d’emplois ainsi.

A14) imposer aux banques une clarté  dans les prêts bancaires

15) supprimer les bons d’essence

15) créer une école consacrée à la riziculture et la localisée dans la vallée du riz (office du Niger)

16) imposer à l’état de fournir 10% de la demande de location national de logement

17) rendre l’école obligatoire jusqu’à 16ans

18) fermer la faculté de socio anthropologie et remplacer par des formations de technicien plus adaptés à la réalité

19) réguler le marché des œuvres artistiques afin que les auteurs vivent des droits. Imposer une licence et un point de vente des œuvres artistiques sur toute l’étendue du territoire.

20) ouvrir un guichet unique pour dédouaner les véhicules importés, pour leur immatriculation, et toutes les autres conformités avant la mise en circulation.

21) réformer la police, la douane, la gendarmerie et l’armée. Il faut passer à la mise en application de la professionnalisation de ces corps. Multiplier les missions d’au moins une année pour tout élément de ces corps dans le nord désertique du Mali.

22) imposer un prix maximum du M² des terrains à Bamako et dans les provinces en fonctions d’un certain nombre de critères de choix (population, activité économique etc…)

23) imposer que toute transaction dépassant 1million de Fr CFA se fasse par un moyen bancaire laissant une traçabilité (maison, terrain, voiture, entreprise, bétail, etc…)

24) imposer un seuil maximum d’élèves par école primaire, secondaire, lycéenne

Imposer un seuil maximum d’élèves par classe.

25) réintroduire le port obligatoire des tenues scolaires (le même uniforme pour tous)

26) multiplier l’implantation des villes viabilisée dans la périphérie de Bamako et des autres grandes villes maliennes afin d’éclater la bulle spéculative immobilière

27) diminuer le nombre de portefeuille ministériel

28) informatiser les carte d’identité malienne avec un fichier national et international vérifiable par tout fonctionnaire de la police, de la gendarmerie et des douanes

29) en finir avec l’importation de basin et wax

30) cesser toute activité de pêche, de teinture, de jardinage au bord du fleuve de Bamako. Assainir cet endroit et le réaménager pour en faire un véritable lieu touristique et de repos

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Abdou Diarra

Etudiant en relations internationales.

                                               Agriculture élevage pêche

Le mali possède un potentiel agricole sans commune mesure avec les pays de la Cedeao. Nous sommes l’une des forces agricoles du continent. Je propose donc que l’on s’appuie sur cet atout indéniable pour se développer.

  • Il faut inciter financièrement la culture de la terre (programme agricole malien) afin de favoriser l’installation de jeunes agriculteurs.
  • Inciter l’agriculture familiale afin qu’elle devienne plus industrialiser
  • Introduire le progrès technologique pour rendre l’agriculture moins dépendante de la météo
  • Lobbying auprès de l’Uemoa pour développer l’agriculture sous régionale.
  • Inciter les maliens à consommer les produits locaux (tout le monde le fait)
  • Aider les éleveurs et agriculteurs à sortir du secteur informel.
  • Privatiser en partie la gestion de l’office du Niger l’état s’étant révélé incapable d’aménager et gérer tout cet espace.

Santé et Sécurité

Tout d’abord il faudra une campagne contre le secteur informel et inciter les employeurs à déclarer leurs salariés. Ces mesures visent à assurer un meilleur service de santé et à financer les retraites des maliens.

Des retraités qui pèseront moins sur les salaires de leurs enfants (Solidarité familiale).

  • Une mise aux normes des hôpitaux maliens avec vérification des procédures de recrutement.
  • La construction de dispensaires en région l’objectif étant d’augmenter la couverture médicale dans le pays.
  • Les étudiants en fin d’étude à l’école de médecine devront effectuer au moins une année civile dans un centre de santé en dehors de Bamako selon les disponibilités  (sauf cas de force majeur)
  • Une augmentation des cotisations des salariés à la branche assurance maladie.
  • Une augmentation de 1% des taxes sur les produits extraits du sous-sol iront au financement de l’assurance maladie.
  • Augmenter la contribution des collectivités territoriales (de 35% à 40%)
  • La cotisation pour bénéficier de l’aide médicale obligatoire passera de 6 mois à 9 mois.
  • Une campagne d’incitation afin que ceux qui peuvent en bénéficier s’inscrivent  au régime d’assurance maladie qui garantit des soins gratuits.

Améliorer la santé le niveau de vie est essentiel dans un pays qui veut prendre le chemin du développement, elles ne sont pas si couteuses, peuvent fâcher beaucoup de monde mais c’est un mal nécessaire.

 

Education

Avec  la santé il s’agit d’un autre gros morceau de mes propositions pour faire grandir le Mali.

  • Remettre à niveau les infrastructures scolaires et pour cela il existe des fonds européens disponibles, en plus du budget de l’éducation.
  • Redéfinir le cursus scolaire au Mali en diminuant le nombre de classes avant l’accès au Bac, mais en intensifiant l’apprentissage.
  •  Proposer des filières plus en, adéquation avec le marché du travail local.
  • Mise en place d’un place décennal pour la construction de 3 universités, dans la région de Sikasso pour la zone sud, dans la région de Mopti pour la zone centre et enfin dans la région de Gao pour la zone nord, en plus de l’université de Bamako et Ségou.
  • Chaque université  correspondra à un pôle spécifique (exemple agronomie à Ségou  …etc.) les étudiants ayant obtenus des bourses, en fonction de leurs choix iront alors dans l’université qui y correspond.
  • Avec la construction des universités il faudra évidemment les cités universitaires pour loger ceux qui quittent leur région pour venir étudier.
  • Un plan de gestion des recrutements et des carrières des professeurs d’écoles et d’universités doit être mis en place en partenariat avec les organisations syndicales.

Il s’agit là d’investissements couteux qui auraient dû être faits depuis au moins 30 ans. Un peuple éduqué est une condition du développement d’un pays et la garantie d’avoir des citoyens conscients et impliqués dans la gestion du pays. Ces mesures prennent des années mais sont à mon sens nécessaires et urgents pour l’avenir.

 

Institution

  • Il faut une refonte de l’élection  législative avec une instauration d’une dose de proportionnelle afin d’augmenter sa représentativité.
  • Une décentralisation poussée confiant plus de pouvoir aux régions.
  • La déclaration de patrimoine sera obligatoire et publique avec vérification par huissier de justice.
  • Le vérificateur général aura le pouvoir de transmettre des dossiers aux juges pour mener les enquêtes nécessaires.

Infrastructure

  • Nous devons continuer la politique de construction de route et de service en région pour désenclaver  ces zones.
  • Favoriser l’accès à l’eau potable  à l’électricité et internet dans les zones reculées.

Sécurité

  • La police ne doit plus être gérée par l’état mais par les mairies, je propose que la police deviennent municipale, le but est de faire aussi baisser la corruption.
  • Professionnalisation de l’armée.

Economie

 

  • Favoriser la bancarisation de l’économie.
  • Limiter la participation de l’état en favorisant l’émergence du secteur privé.
  • Réduire les tracasseries administratives pour la création des entreprises.
  • Continuer la construction d’usines au Mali

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 Mamadou KOUMA

 32 ans, Paris

Et si on mettait le citoyen malien au centre du développement du Mali ?!

Constat :

Il fut un temps et même maintenant, on entend dans la bouche de nos dirigeants le mot « développement », on attend tous que notre pays se développe, c’est d’ailleurs ce qui nous réunis, maliens et maliennes à travers le monde, autour de cette plateforme. C’est d’ailleurs le développement qui est au cœur de la crise malienne.

Depuis l’indépendance et encore plus ces 20 dernières années, les dirigeants qui se sont succédés à la tête du Mali ont choisi, par moment, de mettre la construction d’infrastructures, de routes et de bâtiments au cœur de leurs politiques, ils ont pensé qu’il suffisait de faire sortir un grand bâtiment à la place d’une case, de faire des routes à la place des collines, ou encore de faire traverser les fleuves par des ponts pour que, d’une baguette magique, le développement du pays s’enclenche. Sauf qu’ils ont oublié de mettre le citoyen, l’humain au centre de ce développement.  Ils n’ont pas pensé mettre en place une dynamique permettant aux maliens de comprendre les défis qui pouvaient accompagner le développement de leur pays. Une flopée d’exemples me vient en tête mais le plus frappant est qu’ils ont laissé l’école, l’éducation en générale, se déliter, ce qui a donné au pays des cadres de médiocres qualités. Bref, pour moi, il faut tout simplement commencer par mettre la formation des citoyens, à tous les niveaux de la société, comme base du développement, il faut un « malien KURA » (un nouveau malien) comme disait un rappeur. Le développement est un long processus avec l’être humain comme base et comme moteur de son fonctionnement.

Une bonne partie de mes propositions va donc tourner autour de ce constat.

1-    L’Education : Le but de cet exercice est de proposer des mesures capables de mettre notre pays sur la voie du développement. Et on a coutume de dire que l’éducation est la base de tout développement. Partant de ce constat, je formule les propositions suivantes :

 

  • Chaque village doit avoir une école. Les milieux ruraux sont les moins pourvus en structures scolaires et c’est pourtant dans ces milieux que la majorité des enfants à l’âge d’être scolarisés se concentrent. Par conséquent, pour leur permettre d’aller à l’école il me semble important que l’Etat mette en place un programme de longue haleine qui aboutira à la construction d’une école, au moins, dans chaque village du Mali. Je pense aussi qu’une bonne partie de l’argent promis lors de la conférence des donateurs à Bruxelles doit être affectée à ce programme. Le développement ne se décrète pas, il se prépare.

 

  • Continuer la création de pôles universitaires dans les régions pour permettre aux jeunes régionaux d’étudier sereinement aux cotés des leurs dans un milieu qui leur est familier au lieu de rassembler tous les étudiants dans la capitale Bamako avec les difficultés que l’on connait.
  • Permettre, bien évidemment, la formation des professeurs en s’assurant que les personnes choisies reviendront effectivement enseigner dans les universités maliennes. On a vu par le passé que des bourses ont été accordées à certains pour aller se former mais qui ne sont jamais revenus. On a vu également qu’on a octroyé des bourses à d’autres sans pour autant que ceux-ci partent effectivement se former, ils restent au Mali en touchant leur bourse.   A ce niveau je propose qu’un contrat soit établit entre l’éducation nationale et les personnes choisies afin que chacun puisse l’honorer.
  • Donner la possibilité aux étudiants d’accéder à la connaissance en équipant les bibliothèques des universités de productions scientifiques leur permettant de mériter leur nom d’étudiant. Parce qu’un étudiant sans bibliothèques est un étudiant orphelin. Créer une université c’est d’abord permettre l’acquisition du savoir. Une université ce n’est pas simplement construire des bâtiments, mais c’est surtout ce que l’on y met dedans.
  • Réintroduire une tenue unique obligatoire pour tous les élèves du primaire au lycée. Pour donner aux jeunes générations l’amour de la patrie, je propose de rendre obligatoire également la cérémonie de lever de drapeau dans toutes les écoles primaires et lycées du pays.

 

 

 

2-    Soumettre la création des partis politiques à de critères plus durs 

Je propose qu’il y’ait des conditions plus dures concernant la création de partis politiques. Par exemple exiger une forte somme d’argent comme caution, ou exiger de ceux qui s’engagent dans cette démarche de recueillir, au préalable, un  nombre assez élevé de signatures de citoyens, d’avoir des locaux décents et un nombre précis d’employés assurant la permanence.

Ceci pour s’assurer du sérieux et des motivations de ceux et celles qui désirent créer un nouveau parti. Le nombre élevé de parti politique dans un pays peut témoigner  du degré de démocratie dans ce pays, mais un nombre extraordinairement élevé traduit une certaine légèreté à la fois des conditions de création des partis et des convictions politique réelles de certains leaders de partis.

3-    Lutter efficacement contre la corruption : Pour lutter efficacement contre ce fléau il faut un changement radical des mentalités. La lutte contre la corruption doit être un travail permanent, incessant et acharné où seule l’action doit être le maitre mot. Agir pour mieux le combattre. Au-delà des grands discours d’intention il faut mettre en place des actions concrètes, à petites échelles, et bien ciblées pour une plus grande efficacité. Pour cela, je propose de :

  • Mettre en place une charte de Déontologie, comme cela a été fait ailleurs, destinée aux élus (Maires, Députés, conseillers communaux) et aux ministres de la république. Celle-ci doit empêcher l’enrichissement illicite, doit permettre de :
  •  Contrôler le patrimoine de ceux cité ci-haut, sa déclaration doit être systématique au moment de rentrer en fonction et au moment de la fin du mandat ou du service pour lequel la personne avait été nommée. Ceci pour vérifier s’il y’a eu enrichissement illicite ou pas et plus globalement de contrôler si la personne est exempt de tout reproche pendant la durée de son service.
  • Mettre en place dans chaque ministère, chaque mairie, dans l’assemblée une commission chargée de contrôler tous les achats de la structure concernée que ce soit dans la réalisation de travaux ou d’achat de fournitures etc. Sa tâche sera de contrôler les dépenses, de faire des appels d’offre et d’attribuer les marchés publics de manière transparente, de contrôler les dépenses et d’en faire un compte rendu détaillé à un cabinet d’audit comptable et financier chargé de signaler toute anomalie à la justice directement. (Même si des organes internes et la direction nationale du contrôle financier peuvent faire ce travail-là, il faut penser à leur refondation complète en des organes beaucoup plus efficaces).

4-    Economie 

Je propose de prendre un certain nombre de mesures dans le secteur primaire, base de l’économie nationale.

  • Dans de domaine de l’agriculture, les autorités doivent valoriser les productions locales concurrencées par les importations qui empêchent les producteurs locaux (produits céréaliers) de profiter de leur travail. Je propose qu’il soit mis en place une taxe plus importante sur toutes les importations de denrées alimentaires d’un côté et rendre plus difficile les exportations des produits (que j’appelle de première nécessités) comme le Mil, le riz et le maïs pour permettre leur écoulement sur le marché national. Je propose que les mêmes mesures soient prises au niveau de l’exportation de bovins, d’ovins et de caprins de sorte à faire baisser leur prix au niveau local. Il a souvent été constaté que le prix de la viande est plus bas dans les pays voisins (Côte d’Ivoire, Burkina…) alors que c’est le Mali qui l’exporte dans ces pays.
  • Sur le sujet sensible de l’accaparement des terres agricoles, je propose de mieux encadrer et de mieux contrôler  les investissements massifs de certains pays étrangers (Lybie, Chine etc.) et de grands groupes nationaux (TOMOTA) sur des terres agricoles dans la région de Ségou. Selon l’Etat, ces investissements permettraient de moderniser l’agriculture mais en réalité ils sont catastrophiques pour les communautés paysannes  parce qu’ils sont chassés de leurs terres et réinstallées sur des terres plus pauvres. Les villageois sont très mal indemnisés au mieux et au pire pas du tout indemnisés.  Ces investissements doivent intégrer les paysans, prendre en compte leurs inquiétudes et leurs aspirations, en un mot  ils doivent être pleinement intégrés dans les investissements qui doivent être pour eux une source de développement et non de souffrance. L’Etat doit privilégier une politique agricole basée sur la production de denrées alimentaires et non de marchandises comme c’est le cas dans la plupart de ces grands projets.

5-    Crise actuelle : Je fais un certain nombre de propositions dont la teneur suit :

  • Je propose qu’avant tout début de négociation, le MNLA dépose les armes et reconnait l’intégrité territoriale du Mali. Pour permettre de décanter la situation à Kidal, je propose que l’Etat négocie avec le MNLA sur la base de l’approfondissement du processus de décentralisation, un processus engagé dans les années 1990, en très grande partie, pour justement juguler le problème de rébellion. Comme l’a très justement dit le président Traoré je pense aussi que dans notre processus de décentralisation existent tous les éléments pour régler la question du Nord et que si la décentralisation est très bien exécutée tout le monde y trouvera satisfaction. Pour cela je propose, comme dit dans les textes de la décentralisation, qu’il soit donné aux collectivités, pour de vrai, les possibilités financières pour que dans les régions du Nord et dans tous les régions du Mali, le développement soit une impulsion locale, que chacun soit chargé du devenir de son territoire. Cela verra engager entre les élus locaux une véritable concurrence, chacun voudra insuffler une dynamique de développement à son territoire, chacun essaiera de dépasser l’autre, de faire mieux que lui sous le regard critique des populations. Après cela il sera difficile de venir se plaindre parce que le gouvernement nous a laissé tomber.

Cela ne tient qu’à la seule volonté de donner réellement un véritable pouvoir financier aux collectivités.

  • Après l’organisation des élections, je propose la  création d’une plateforme de discussions entre les élus du Nord  qui sortiront des élections législatives et les représentations de la société civile de ces régions afin de dégager les chantiers prioritaires de la reconstruction et du développement économique du Nord.
  • Réfugiés : Je propose que soit utilisé une partie de l’argent donné dans la conférence des donateurs pour prendre intégralement en charge les frais de retour de tous les déplacés maliens, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Utiliser une partie de cet argent pour reconstruire tout ce qui a été détruit dans les régions occupées (Monuments, bâtiments publics, maisons de particuliers…). Cette mesure a pour but de redonner confiance aux populations déplacées du nord et de leur donner envie de retourner rapidement dans leurs foyers.
  • Après l’élection présidentielle, je propose que soit créée une commission d’enquête qui sera chargée d’enquêter sur les 10 dernières années de gestion du pays, la période de coup d’Etat incluse, dans l’objectif de déterminer  les raisons qui ont conduit à la déliquescence généralisée du pays. Elle devra déterminer avec précision les choses suivante : les causes de l’effondrement de l’armée nationale, les raisons de l’installation des groupes armés dans le nord (déterminer les complicités), se servir des rapports du vérificateur général pour recenser toutes les malversation financières constatées pendant cette période, enquêter sur les exactions commises après le coup d’Etat du 22 mars 2012. Je propose que des poursuites judiciaires soient engagées contre ceux et celle qui sera accusés dans ce vaste enquête.

 

6-    Jeunesse : Donner à la jeunesse le gout du travail, lui donner envie d’exprimer son talent.

  • Je propose la mise en place d’un concours annuel qui permettra de recenser sur le territoire national un certain nombre de jeunes dont les initiatives, les talents, les engagements en faveur d’une cause, les créations artistiques et musicales… hors du commun participent au rayonnement du Mali dans la sous-région et dans le monde. En même temps qu’elle récompensera les talents, ce concours pourrait permettre d’inculquer aux jeunes générations l’amour de la patrie.

 

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Compte twitter : @MrMaith

1) Réduction des prérogatives des syndicats scolaires et étudiants

2) Vote d’une loi visant à conditionner la reconnaissance des syndicats de travailleurs à une représentativité effective dans les entreprises, branches et au niveau national

3) Publication des comptes des syndicats

4) Suppression des subventions étatiques pour l’électricité et mise en place d’une sécurité sociale effective

5) Mise en place d’un grand plan de relance: grands travaux d’infrastructures, éducation, santé

6) Vote d’une loi mettant en place un cadre pour l’investissement dans les énergies renouvelables

7) Vote d’une loi visant à conditionner la constitution de partis politiques au respect d’un certain nombre de critères

8) Obligation pour tous les fonctionnaires de dévoiler leur patrimoine à chaque avancement

9) Gel du recrutement des fonctionnaires

10) Augmentation du nombre d’employés maliens dans tous les projets internationaux

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      Moussa Diakité

Etudiant /Consultant en Développement

Facebook: https://www.facebook.com/MoussDiakk

Twitter: @Mousdiak

 

  1. Mécanisation et Commercialisation de l’Agriculture: à travers la mise en place d’un programme du type « initiative riz » étendue a tout le secteur agricole.
  2. Réforme du Système Educatif :

L’école malienne a été créée pour former des cadres de l’administration. De nos jours l’administration publique étant presque saturée, il est alors nécessaire de reformer l’enseignement supérieur pour répondre aux défis du moment. Le Mali d’aujourd’hui a plus besoin d’ingénieurs ou techniciens en Agriculture, élevage ou pêche que de juriste ou économistes. De ce fait les écoles comme l’IPR de Katibougou doivent être mise en avant.

D’autres parts il est nécessaire de contrôler l’effectif des étudiants dans les universités enfin d’améliorer la qualité de l’enseignement procure. Pour cela l’enseignement supérieur doit être privatise. L’état va octroyer des bourses d’études à certain élèves en fonction de leur résultat scolaire et situation économique. Ainsi les élèves brillant qui n’ont pas les moyens économiques pourront étudier grâce à ces bourses. Les autres qui n’auront pas les résultats scolaires nécessaires pour bénéficier de bourse, ni les moyens financiers pourront le faire à travers des prêts bancaires. Ces prêts seront remboursables une fois que l’individu ait commencé son premier boulot.

La mise en place d’une période de formation dans les entreprises pour tout étudiant ayant fini ses études. Pour cela toute multinationale implémentée au Mali ou grande entreprise privée nationale doit s’engager dans un contrat social avec l’Etat à former des étudiants pour une durée minimale d’un an.

  1. Promotion de l’emploi des Jeunes à travers la création d’une cellule nationale d’incubateur de Petites et Moyenne Entreprises. Cette cellule aidera les nouveaux diplômés dans la création et le suivi de leur entreprise.
  2. Augmentation du salaire des fonctionnaires : Pourquoi pas une politique d’uniformisation des salaires dans la zone UEMOA ?
  3. Abolition du régime présidentiel, pour adopter un régime parlementaire. Le régime actuel donnes trop de pouvoir a un seul homme sans réel contre-pouvoirs même si ceux-ci semble exister sur papier. Le passage au régime parlementaire résoudra non seulement cela mais permettra aussi de faire économie des élections présidentielles couteuses.

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Bouraima Sidibé

Economiste.

  1. Organisation d’une conférence des investisseurs: le mali a reçu trop de don, c’est parti dans le même trou. on veut des investisseurs pour relancer le tourisme, transformé nos cotons et mangues
  2. Instauration du septennat non renouvelable: ca évite le retour de l’ascenseur
  3.  Arrêter tout de suite de payer des pères de famille, avec bac+5, à 120 mille/mois: Je propose 600mille/mois et tt de suite. Ça sera un signal très fort, ce qui va entrainer l’adhésion d’une grande majorité à la lutte contre la corruption
  4.  Instauration d’une taxe sur spéciale sur la détention de terrain vide: tout l’argent du vol est investi dans l’immobilier. Cette mesure va diriger l' »argent du vol vers des investissements productifs.
  5. septennat, un seul mandat
  6.  conférence internationale des investisseurs
  7. Allouer 1/3 du budget de l’Etat au secteur agricole
  8. Instaurer une taxe sur la détention de terrain vide
  9. Un effort très important sur les salaires et tout de suite

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Les défis des bailleurs de fonds lors de la refondation du Mali

La crise malienne et le besoin de refondation de l’Etat qui en découle constituent un véritable challenge pour la communauté des bailleurs qui soutiennent le pays. Par son poids financier (environ 1/3 du budget national), cette communauté constitue incontestablement un élément important de la crise et de la sortie de crise. Toutefois, elle ne peut plus, avec les postures et méthodes classiques espérer aider le pays à se refonder et à sortir de la situation d’une façon durable et respectueuse. Elle se doit plutôt d’inventer des nouvelles formes de coopération adaptée au désir de sortir fondamentalement de la crise et de refonder le Mali avec un souffle nouveau.  C’est maintenant qu’il y a une opportunité qu’il faut saisir.

Vers une nouvelle forme de coopération

Cette nouvelle forme de coopération adaptée à la crise doit revêtir plusieurs aspects :

i)             Un changement dans la conduite et l’attitude des bailleurs. Les expériences écoulées de coopération n’ont pas laissées beaucoup de place à la réflexion nationale et à la recherche de réponses nationales aux problèmes posés. Elles se sont surtout fondées sur les connaissances et expériences vécues par les bailleurs et leurs consultants dans d’autres pays, pour faire émerger des solutions aux problèmes maliens. Souvent le rythme des bailleurs est plus déterminée par des raisons de politique interne que par le processus national malien.

ii)           La recherche de l’équilibre dans les appuis. Plutôt que de privilégier un niveau au détriment d’un autre, les appuis des bailleurs doivent pouvoir se faire aux différents niveaux (central, régional et local). Au niveau central tout comme au niveau décentralisé, ils doivent pouvoir travailler avec les acteurs publics et privés.

iii)          L’établissement d’une relation entre les bailleurs et le citoyen bénéficiaire. Le fossé entre le bailleur et le citoyen doit être rétréci. Aussi bien les pouvoirs publics maliens que les bailleurs doivent rendre compte aux citoyens bénéficiaires. Il s’agira en somme de faire émerger une nouvelle forme de redevabilité.

iv)         L’accompagnement de la mise en œuvre des financements: Avant la crise les bailleurs utilisaient plus une attitude de « hands off » avec des moments formels de dialogue et peu d’accompagnement réel sur terrain et en profondeur. Pour accompagner le Mali dans sa refondation l’ accompagnement implique un dépassement du cadre institutionnel formel. Il ne suffira plus de laisser à l’Etat seul la mise en œuvre des interventions. Il s’agira aussi d’organiser un accompagnement méthodologique et une présence minimum sur le terrain pour augmenter les chances d’aboutissement des processus. L’action des PTF’s ne sera plus de monter des projets, mais d’accompagner les maliens dans leur création, dans leur liberté de pensées.

v)           La crise révèle une perte de valeurs de la société malienne. Pour la refondation mise à plat et l’explicitation des valeurs actuelles maliennes ainsi que celles des bailleurs de fonds seront nécessaires. De part et d’autres, ces valeurs sont en pleine mutations. Il s’agira de faire le point de ces évolutions et voir dans quelle mesure les systèmes de valeurs peuvent se retrouver et être fécondes sur le champ de la coopération ;

vi)         La construction de la coopération devra se faire à partir d’une perspective stratégique et politique et moins  sur des bases techniques qui privilégient davantage les conditionnalités, les dossiers techniques, les procédures et les taux de décaissement que les visions et les bonds qualitatifs ;

Cette nouvelle forme de coopération nécessite une réflexion sur les pratiques antérieures à la crise, afin de parvenir à un cadre opérationnel conjoint orienté vers la sortie de  crise.

Quelles incidences opérationnelles

Au plan opérationnel, il s’agira:

i)         D’analyser sous leadership malien les modalités actuelles de la coopération (appui budgétaire, SBC, Fonds de stabilisation, Appui Budgétaire décentralisé, approches projets) au regard de  la crise malienne et l’ambition de refondation du pays

ii)        de réfléchir sous le leadership malien à un nouveau paradigme de coopération.

iii)       Mais aussi de réfléchir avec les maliens sur leur leadership : Comment amener les maliens à pouvoir dire quel devrait être, selon eux, le rôle et la posture des bailleurs dans cette situation de crise ? Comment les amener à pouvoir orienter les coopérations ;

iv)      de réfléchir sur l’acceptation d’un nouveau paradigme dans la coopération, et de le faire accepter par les sièges. Dans ce paradigme  la relation entre le siège et les agences/ambassades sur terrain devra être revue pour une plus grande flexibilité et capacité d’intervention stratégique rapide.

v)       de pratiquer une plus grande rigueur dans la décentralisation et la flexibilité en coopération. Cette rigueur doit favoriser un processus de décentralisation profonde qui permettrait que l’action découle des analyses de situations contextuelles du pays. Cette rigueur exige de la flexibilité, à la fois au niveau des bailleurs et du Mali, dans la coopération. Elle implique de ne pas se laisser divertir par les habituels compromis qui sont de mise au siège et de donner aux représentations, le mandat de s’adapter continuellement aux évolutions de situation sur le terrain.

vi)      De faciliter la pensée et la création intellectuelle des maliens entre eux, de leur laisser le temps, l’espace et la liberté. Justement des moyens flexibles des coopérations déléguées peuvent accompagner ces processus de création.

Election malienne 2 : La charte des partis politiques

LOI N° 05-047/ DU 18 AOUT 2005 PORTANT CHARTE DES PARTIS POLITIQUES.
L’Assemblée Nationale a délibéré et adopté en sa séance du 1er
août 2005 ;
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
PREAMBULE
Le 22 septembre 1960 est née la République du Mali. Le Peuple Malien affirmait ainsi au monde sa volonté d’indépendance et son attachement aux idéaux de liberté et de justice.
En trois décennies de souveraineté, deux Républiques se sont succédées sous trois régimes politiques. Le jeu politique a été caractérisé par l’existence soit du parti unique de fait, soit du parti unique de droit ou l’absence de toute activité politique avec de graves violations des droits et libertés fondamentaux de l’Homme.
Devant cette situation de blocage, le peuple à travers les associations, les organisations syndicales et la presse indépendante, a entrepris une lutte courageuse pour l’avènement de la démocratie. Il a consenti de grands sacrifices et payé un lourd tribut pour l’aboutissement heureux de cette lutte, et l’édification d’un Etat de Droit dans une société de démocratie pluraliste.
Le 26 mars 1991 constitue le couronnement de la résistance de notre peuple contre la volonté de l’asservir, un peuple déterminé plus que jamais à bâtir un Etat de Droit et de démocratie pluraliste garantissant le libre choix des dirigeants et le plein épanouissement des droits individuels et collectifs et où seront bannies l’intolérance et la violence politique.
Les soucis suivants ont animé le peuple dans sa lutte contre la dictature :
– l’égale participation des citoyens à la vie politique par des moyens pacifiques et le regroupement autour d’un
programme politique dans les organisations politiques de leur choix,
– la sauvegarde et la consolidation de son indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale,
le libre jeu pacifique des partis politiques à concourir au suffrage universel, le rejet de toute forme de violence,
de régionalisme, de racisme et de toute forme d’intolérance,
le Peuple Malien réaffirme son adhésion à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et aux textes subséquents.
Il énonce les principes de formation, de fonctionnement et de financement des partis politiques à travers une loi appelée Charte des partis qui constitue un cadre moral et juridique pour les partis politiques au Mali.
Les partis politiques remplissent une mission d’intérêt général, en concourant par les moyens pacifiques et démocratiques à la formation de la volonté politique, ainsi qu’à l’éducation civique des citoyens et des dirigeants ayant naturellement vocation à assumer des responsabilités publiques.

CHAPITRE I : DES DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE 1ER

: La charte des partis est un ensemble de principes qui régissent la vie des partis politiques.
Elle a pour objet de définir les règles relatives à la formation, à l’organisation, au fonctionnement et au
financement des partis politiques.

ARTICLE 2 : Les partis politiques sont des organisations de citoyens unis par un idéal, prenant la forme d’un projet de société, pour la réalisation duquel ils participent à la vie politique par des voies démocratiques.
Ils ont vocation à mobiliser et éduquer leurs adhérents, à participer à la formation de l’opinion, à concourir à
l’expression du suffrage, à l’exercice du pouvoir et à encadrer des élus.

CHAPITRE II : DE LA FORMATION DES PARTIS POLITIQUES

ARTICLE 3 : Les partis politiques se forment et exercent leurs activités librement, sous réserve du respect des dispositions de la loi.
Les partis politiques sont créés par décision d’une instance constitutive de leurs militants qui adoptent les statuts et le règlement intérieur.

ARTICLE 4 : Les statuts et le règlement intérieur doivent être présentés de façon distincte.
Les statuts du parti précisent sa dénomination complète, son sigle, sa devise, l’adresse de son siège et la
composition de son emblème.
Les statuts doivent en outre définir :
– les fondements et objectifs précis du parti ;
– les dispositions financières ;
– les structures, instances et organes de fonctionnement ;
– la composition, les modalités d’élection et de renouvellement, ainsi que la durée du mandat des organes.
Au titre de ces organes, les statuts doivent obligatoirement prévoir une commission de conciliation et d’arbitrage,
chargée de connaître des différends entre les militants du parti et ceux liés à l’interprétation des statuts.
Les membres de cette commission sont élus par l’instance suprême. Ils ne peuvent être membres de l’organe
dirigeant.

ARTICLE 5 : Un parti politique acquiert la capacité juridique après obtention d’un récépissé de déclaration
délivré par l’autorité compétente au nom du parti. Ce récépissé atteste de la remise d’un dossier de déclaration en
conformité avec les dispositions de la charte.
Le dossier de déclaration est déposé auprès du Ministre chargé de l’Administration Territoriale.
Il comprend :
– deux exemplaires d’une déclaration signée par trois de ses dirigeants et faisant mention de la dénomination, des
objectifs et de l’adresse du siège du parti ainsi que les noms et prénoms, professions et adresses de ceux qui en
assument la direction ;
– deux exemplaires certifiés conformes des statuts et du règlement intérieur du parti ;
– deux exemplaires du procès-verbal de la réunion constitutive ;
– un certificat de nationalité, un certificat de résidence, un casier judiciaire et un quitus fiscal pour chacun des membres de l’organe dirigeant.
Un exemplaire de la déclaration et un exemplaire des statuts et du règlement intérieur sont timbrés.

ARTICLE 6 : Le Ministre chargé de l’Administration Territoriale doit, dans un délai d’un mois à compter de la réception du dossier par ses services, délivrer le récépissé de déclaration daté, signé et contenant l’énumération des pièces fournies, ainsi que les noms et prénoms des déclarants, sans que cette qualité puisse préjuger de la préséance, ni conférer quelque légitimité que ce soit, par rapport aux autres militants du parti.

ARTICLE 7 : Dans un délai de trois mois à compter de la délivrance du récépissé de déclaration, le parti sera rendu public au moyen d’une insertion au Journal Officiel par les soins de l’organe dirigeant du parti politique, d’un extrait contenant la date de déclaration, le titre et l’objet du parti, l’indication de son siège ainsi que les noms des membres de son bureau.

ARTICLE 8 : Le récépissé ne peut être délivré aux partis dont le dossier de déclaration n’est pas conforme aux dispositions de la charte.

ARTICLE 9 : Aucun parti ne sera autorisé à adopter la dénomination ou tout autre élément particulier
d’identification d’un autre parti existant, ayant reçu en premier son récépissé de déclaration.
Il en est de même des sigles et emblèmes déjà reconnus à d’autres institutions et organisations.

ARTICLE 10 : Les partis politiques sont tenus de déclarer dans les trois mois suivants à l’autorité compétente contre délivrance d’un récépissé, tous les changements intervenus dans leur direction ainsi que les modifications apportées à leurs statuts et règlement intérieur. Il en est de même des changements d’adresse de leur siège, des
acquisitions ou aliénations de local et des immeubles destinés à leur administration et à l’accomplissement du but qu’ils se proposent.
Un état descriptif en cas d’acquisition ou d’aliénation de ces immeubles et locaux doit être joint à la déclaration.

ARTICLE 11 : Les modifications apportées aux statuts et règlement intérieur et les changements intervenus
dans la direction du parti sont portés sur un registre côté et paraphé par le président du tribunal de 1ère instance ou le juge de Paix à compétence étendue du ressort de son siège.
Les dates des récépissés relatifs aux modifications et changements y sont mentionnées.
La présentation du registre aux autorités administratives ou judiciaires sur leur demande se fait au siège du parti.

ARTICLE 12 : Ne peuvent être dirigeants d’un parti politique que les personnes remplissant les conditions
suivantes :
– être de nationalité malienne ;
– être âgé de vingt et un an au moins ;
– jouir de ses droits civiques et politiques et n’avoir pas été condamné à une peine afflictive et infamante ;
– avoir, en ce qui concerne les dirigeants des partis politiques, son domicile sur le territoire national ;
– être nanti d’un quitus fiscal.

ARTICLE 13 : Tout citoyen jouissant de ses droits civiques et politiques est libre d’adhérer au parti politique de
son choix.
Cependant, en raison de leurs fonctions particulières ou de leur statut ne peuvent être membre d’aucun parti :
– les membres de la Cour suprême ;
– les membres de la Cour Constitutionnelle ;
– les membres des structures de contrôle nommés par décret pris en conseil des Ministres ;
– les Magistrats ;
– les personnels des Forces Armées et de Sécurité ;
– les représentants de l’Etat dans la commune, le cercle, la région ou le District de Bamako ;
– le Médiateur de la République ;
– le Vérificateur Général ;
– le Vérificateur Général Adjoint ;
– les vérificateurs ;
– les Ambassadeurs, et les Consuls Généraux.
Toutefois, à l’exclusion des membres de la Cour Constitutionnelle et de la Cour suprême, les personnes exerçant les fonctions susvisées peuvent à l’occasion, rendre leur démission, pour avoir le droit d’adhérer au parti politique de leur choix.

CHAPITRE III : DE L’ORGANISATION ET DU FONCTIONNEMENT

ARTICLE 14 : L’organisation et le fonctionnement des partis concernent leurs principes d’ordre moral et organisationnel, les modalités d’exercice de leurs activités et les règles de leur participation à la vie politique nationale.

ARTICLE 15 : D’une manière générale, les partis sont organisés en structures, instances et organes.
Les structures sont des ensembles fonctionnels des militants d’un parti, regroupés dans les quartiers, les fractions, les villages, les communes, les cercles, les régions et le District de Bamako ou à l’intérieur d’un pays abritant des ressortissants maliens.
Les structures ont leurs instances délibérantes et leurs organes exécutifs :- les instances sont des assemblées de tous les militants d’une structure ou de leurs représentants qui ont vocation
à prendre les décisions exécutoires pour toute la structure ;
– les organes sont les collectifs de direction des structures, chargé de l’exécution des décisions des instances. Ils se divisent en postes ayant des tâches précises et distinctes.

ARTICLE 16 : Les partis organisent librement leurs activités. Toutefois, les manifestations dans le domaine public sont soumises à une déclaration préalable.
La direction du parti, dans la collectivité territoriale donnée, adresse une déclaration à l’autorité compétente trois jours avant la date de la manifestation.
Lorsque par le fait d’une manifestation des dommages sont causés à la sécurité des personnes et des biens, les partis organisateurs de la marche ou du meeting sont civilement responsables.

ARTICLE 17 : Les marches ou meetings de protestation ou de soutien des partis politiques, ne sont pas soumis à une autorisation préalable. Cependant, les organisateurs sont tenus d’informer les autorités compétentes au moins 48 heures avant la date de la manifestation.
Les organisateurs assistent l’autorité publique dans le maintien de l’ordre.

ARTICLE 18 : Tout parti auteur de troubles ou de violences est sanctionné conformément à la loi.

ARTICLE 19 : Les dirigeants des partis politiques ne peuvent être poursuivis dans l’exercice de leur mandat pour leurs opinions et leurs activités.

ARTICLE 20 : Un parti politique ne peut être tenu pour responsable des agissements privés de ses militants.

Toutefois, le caractère strictement privé de ces agissements doit être établi et ne comporter aucune relation de cause à effet avec des décisions prises au sein du parti.

CHAPITRE IV : DES RESSOURCES FINANCIERES DES PARTIS POLITIQUES

ARTICLE 21 : Les ressources financières des partis politiques sont constituées d’une part de ressources propres et d’autre part de dons, legs, libéralités et subventions.

ARTICLE 22 : Les ressources propres des partis politiques sont constituées par :
– les cotisations des membres ;
– les contributions volontaires et les souscriptions communes des membres ;
– le placement des cartes de membres ;
– les produits de leurs biens patrimoniaux ;
– les recettes de leurs activités.
Le montant des cotisations des militants d’un parti politique est fixé librement par celui-ci.
Il en est de même des souscriptions communes et du prix des cartes des membres.

ARTICLE 23 : En plus des revenus liés à leurs activités, les partis politiques peuvent recevoir des dons et legs provenant de personnes physiques.
Les partis ne peuvent recevoir des dons et legs provenant des sociétés commerciales, industrielles et de services.

ARTICLE 24 : Le montant cumulé des dons, legs et libéralités ne doit en aucun cas dépasser 50 % du montant total des ressources propres du parti politique et doit faire l’objet d’une déclaration adressée à la clôture de l’exercice budgétaire au Ministre chargé de l’Administration Territoriale, avec mention de la nature et de la valeur des dons, legs et libéralités.

ARTICLE 25 : Il est formellement interdit tout financement des partis politiques dont les activités sont de nature à porter atteinte à l’indépendance et à la souveraineté nationale.

ARTICLE 26 : Tout parti politique doit tenir une comptabilité régulière et un inventaire de ses biens meubles et immeubles conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur. Les documents et pièces comptables doivent être conservés pendant dix ans au moins. Le délai de conservation commence à la clôture de l’exercice comptable.

ARTICLE 27 : Les partis politiques sont tenus de déposer au plus tard le 31 mars de chaque année leurs comptes annuels de l’exercice précédent auprès de la Section des comptes de la Cour suprême.
Cette juridiction établit au plus tard le 31 décembre de l’année en cours, un rapport annuel de vérification des comptes de l’exercice précédent qui est rendu public.
Ce rapport doit faire ressortir le compte général des recettes des activités lucratives du parti et l’état de déclaration des dons, legs et libéralités.
La Section des comptes procède à la vérification de la moralité des recettes et des dépenses, ainsi que de la sincérité des comptes du parti. Elle peut exiger toutes justifications et explications nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Elle a accès à tous documents, états de caisse et livres journaux. La vérification peut s’étendre à toutes les structures du parti.

ARTICLE 28 : Seuls les revenus provenant des activités lucratives des partis politiques sont imposables.

CHAPITRE V : DU FINANCEMENT PUBLIC DES ACTIVITES DES PARTIS POLITIQUES

ARTICLE 29 : Les partis politiques bénéficient d’une aide financière de l’Etat inscrite au budget de l’Etat à raison de 0,25 % des recettes fiscales.
Le montant annuel des crédits affectés au financement des partis politiques est divisé en quatre fractions :
– une première fraction égale à 15 % des crédits est destinée à financer les partis ayant participé aux dernières élections générales législatives ou communales ;
– une deuxième fraction égale à 40 % des crédits est destinée à financer les partis politiques proportionnellement au nombre des députés ;
– une troisième fraction égale à 35 % des crédits est destinée à financer les partis politiques proportionnellement au nombre des conseillers communaux.
– une quatrième fraction égale à 10 % des crédits est destinée à financer les partis politiques proportionnellement au nombre de femmes élues à raison de 5 % pour les députés et 5 % pour les conseillères communales.
Le nombre de députés, de conseillers communaux et de femmes élues de chaque parti est celui obtenu lors du dernier renouvellement général des mandats, sous réserve des cas de réajustements consécutifs à des élections partielles.

ARTICLE 30 : Les obligations des partis politiques éligibles à ces différentes subventions sont les suivantes :
– justifier la tenue régulière des instances statutaires du parti ;
– disposer d’un siège national exclusivement destiné aux activités du parti distinct d’un domicile ou d’un bureau
privé ;
– disposer d’un compte ouvert auprès d’une institution financière installée au Mali ;
– tenir un inventaire annuel des biens meubles et immeubles et présenter les comptes annuels à la Section des comptes de la Cour suprême au plus tard le 31 mars de chaque année ;
– justifier dans les conditions prévues à l’article 27, d’un compte dont la moralité et la sincérité sont établies par le Rapport de vérification de la Section des comptes de la Cour suprême ;- justifier de la provenance de ses ressources financières et de leur utilisation ;

– avoir participé aux dernières élections générales législatives ou communales.
La production de faux bilan par tout parti politique entraîne la perte du droit au financement public pour l’année suivante, sans préjudice de poursuites judiciaires.

ARTICLE 31 : La répartition des aides auxquelles a droit chaque parti politique sera retracée dans un tableau annexé à un décret pris en Conseil des Ministres. Les montants non affectés seront reversés au Trésor Public à la clôture de l’exercice budgétaire.

ARTICLE 32 : A l’occasion des consultations électorales, l’Etat prend en charge les spécimens des bulletins de vote nécessaires à la campagne électorale, ainsi que les bulletins de vote et les frais d’expédition desdits documents.

CHAPITRE VI : DES MEDIAS DES PARTIS POLITIQUES

ARTICLE 33 : Les partis politiques exercent librement leurs activités de presse. La création et la diffusion des publications des partis se font conformément aux dispositions légales. Il est interdit à la presse des partis toute diffusion d’information à caractère diffamatoire ou pouvant inciter à la violence, porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité du territoire national et à l’unité nationale.

ARTICLE 34 : La presse des partis doit bénéficier de la disponibilité des agents de l’Etat qui doivent observer une stricte neutralité par rapport aux différents partis.

CHAPITRE VII : DE LA FORMATION CIVIQUE ET POLITIQUE DES MEMBRES DES PARTIS POLITIQUES

ARTICLE 35 : Les partis politiques ont vocation à contribuer à l’édification de l’Etat de droit et à la consolidation de la démocratie, et assurent par cette voie une fonction éducative.

ARTICLE 36 : Les partis politiques ont l’obligation d’assurer la formation civique de leurs membres, en conformité avec les principes moraux et sociaux aptes à forger des citoyens conscients de leurs devoirs envers la collectivité nationale, par la stimulation de l’esprit de solidarité, de tolérance et de dialogue, la promotion de la participation démocratique et pacifique à la vie nationale, et le respect de l’intérêt général.

CHAPITRE VIII : DE LA FONCTION ELECTORALE DES PARTIS POLITIQUES

ARTICLE 37 : Les partis concourent à l’expression du suffrage et assurent par cette voie une fonction électorale.
Cette fonction s’étend :
– la révision des listes électorales ;
– à la sélection des candidats à l’élection ;
– à la présentation des candidats ;
– à la formation de l’électorat ;
– à la campagne électorale ;
– au suivi des élections ;
– à la participation au dépouillement et à la publication des résultats.

ARTICLE 38 : Les partis politiques choisissent démocratiquement leurs candidats. Ils veillent à ce que les candidats répondent aux critères de bonne moralité et d’aptitude réelle à l’exercice des fonctions à assumer.

ARTICLE 39 : Les partis assurent une fonction éducative de l’électorat en plaidant pour un programme, en définissant les enjeux électoraux, en sensibilisant les populations sur les questions d’intérêt public et national. Ils ont droit à ce titre à un égal accès aux médias d’Etat.

ARTICLE 40 : Lors des campagnes électorales, les partis politiques doivent éviter de provoquer des troubles et violences. Les auteurs de troubles et violences sont poursuivis et sanctionnés conformément à la loi.

ARTICLE 41 : Les partis peuvent, dans le cadre des élections, contracter librement des alliances. Une alliance de partis ne peut avoir une capacité juridique propre.
Afin de préserver la transparence dans le jeu démocratique, les alliances doivent être rendues publiques sans délai.

CHAPITRE IX : DES RELATIONS EXTERIEURES DES PARTIS POLITIQUES

ARTICLE 42 : Les partis peuvent établir des liens avec d’autres partis, organisations ou mouvements, au Mali, en Afrique et dans le reste du Monde.
Toutefois, la nature de ces liens ne doit pas comporter d’engagements contraires aux dispositions des lois au Mali, et à la souveraineté nationale.

CHAPITRE X : DES RAPPORTS DES PARTIS POLITIQUES AVEC L’ETAT

ARTICLE 43 : Les partis politiques doivent avoir un égal rapport avec l’Etat et contribuer à la réussite de sa mission permanente de service public. Les partis politiques se doivent de dénoncer tout esprit, toutes attitudes et comportements partisans qui tendent à faire de l’Etat l’émanation d’un groupe politique donné.

ARTICLE 44 : Les partis politiques participent à l’animation de la vie politique nationale et sont tenus au respect du jeu démocratique dans le cadre du système politique tel que défini par la Constitution.

CHAPITRE XI : DES INTERDICTIONS, DES SANCTIONS ET DES PENALITES

ARTICLE 45 : Les partis politiques ne doivent pas porter atteinte à la sécurité et à l’ordre public, ainsi qu’aux droits et libertés individuels et collectifs.
Il leur est spécifiquement interdit la mise sur pied d’organisation à caractère militaire ou paramilitaire.
Aucun parti ne peut se constituer et s’organiser sur une base ethnique, religieuse, linguistique, régionaliste, sexiste ou professionnelle.
Tout parti fondé sur une cause ou en vue d’un objet illicite contraire aux lois, aux bonnes mœurs ou qui a pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national et à la forme républicaine de l’Etat est nul et de nul effet.

ARTICLE 46 : Les partis politiques reconnus coupables d’infractions peuvent encourir les sanctions suivantes :
– l’avertissement ;
– la suspension ;
– la dissolution.

ARTICLE 47 : Il peut être infligé la sanction d’avertissement à un parti politique.
L’avertissement est prononcé par arrêté motivé du Ministre chargé de l’Administration Territoriale en cas de violation des articles 10, 11, 24, 26 et 27 de la présente loi.
En cas de menace à l’ordre public ou d’atteinte à la sécurité des biens et des personnes, le Ministre chargé de l’Administration Territoriale saisit immédiatement la juridiction compétente aux fins de suspension du parti.
La suspension fait perdre temporairement à un parti sa capacité juridique.
Toutes les activités du parti sont interdites. Les militants du parti ne peuvent, sous peine de poursuites, tenir une réunion.
Tous les locaux du parti suspendu sont mis sous scellés jusqu’à la levée de la mesure de suspension.
Le parti politique suspendu peut saisir le juge compétent dans les conditions déterminées par la loi.

ARTICLE 48 : La mesure de dissolution, dans le cadre des sanctions, frappe les partis politiques reconnus coupables d’atteinte à la souveraineté nationale, à l’intégrité du territoire ou à la démocratie.
La dissolution d’un parti intervient lorsque :
– la direction nationale du parti prend des engagements ou signe des accords susceptibles de compromettre la
souveraineté nationale ;
– le parti se livre à des manifestations armées ou à des actions terroristes ;
– le programme du parti compromet l’unité nationale et l’intégrité du territoire ;
– le parti entreprend des actions qui menacent la démocratie.
Cette dissolution est prononcée par le Tribunal civil, soit à la requête de tout intéressé, soit à la diligence du Ministère public. Celui-ci peut assigner à trois jours francs, et le Tribunal sous les sanctions prévues à l’article 46, ordonner par provision et nonobstant toute voie de recours, la fermeture des locaux et l’interdiction de toute
réunion des membres du parti.
En cas d’infraction aux dispositions des articles 9, 12, 25, 45 et 50, la dissolution peut être prononcée à la requête de tout intéressé ou du Ministère public.
Cette dissolution sera publiée par toute voie légale.

ARTICLE 49 : Les partis politiques et les personnes reconnus coupables d’infraction dans le cadre des activités
politiques peuvent être assujettis à des pénalités.
ARTICLE 50 : Tout dirigeant de parti, tout militant de parti qui par ses écrits, déclarations publiques, démarches, incite ou invite les Forces Armées ou les Forces de Sécurité à s’emparer du Pouvoir d’Etat encourt une peine d’emprisonnement de un (1) an à cinq (5) ans et une amende de 500.000 à 1.000.000 de francs sans préjudice de la dissolution du parti concerné.

ARTICLE 51 : Les dirigeants de partis coupables de fraudes électorales, fiscales ou autres, sont punis conformément au code pénal et aux dispositions pénales de la loi électorale.

ARTICLE 52 : Sont punis d’une amende de 50.000 à 100.000 francs et un emprisonnement de trois mois à trois ans, les fondateurs ou dirigeants du parti maintenu ou reconstitué illégalement après une décision judiciaire définitive de dissolution.

CHAPITRE XII : DE LA FUSION, DE LA DISSOLUTION ET DE LA DEVOLUTION


ARTICLE 53 : Les partis politiques peuvent fusionner dans les conditions définies ci-après :
– la décision de fusion entre deux ou plusieurs partis fait l’objet d’une déclaration adressée au Ministre chargé de
l’Administration Territoriale ;
– la déclaration comportant une signature des chefs des partis, doit être accompagnée du procès-verbal de l’instance qui pour chaque parti a adopté cette décision, ainsi que les statuts et règlement intérieur de la nouvelle organisation.
Les pièces à fournir doivent être conformes aux dispositions de l’article 5 de la présente loi.

ARTICLE 54 : Les partis ne peuvent fusionner pendant la campagne électorale.
Toute fusion de partis doit être effective 90 jours francs avant le début de toute campagne électorale.

ARTICLE 55 : Le parti résultant de la fusion est responsable du point de vue civil du patrimoine des partis concernés. A ce titre, il prend en compte tous les engagements en cours contractés par ceux-ci. Il bénéficie de leurs créances et répond de leurs dettes. En matière comptable, le parti issu de la fusion applique les règles de la consolidation, et ce, jusqu’à la fin de l’exercice comptable. Il est tenu également à la conservation des documents tel que défini à l’article 26.

ARTICLE 56 : La dissolution statutaire d’un parti intervient soit, de plein droit en application des statuts, soit, en l’absence de dispositions statutaires, suivant les règles déterminées par l’instance suprême du parti.
La dissolution du parti n’est valable que si la décision est adoptée au moins à la majorité absolue des voix délibérantes.

ARTICLE 57 : En cas de dissolution statutaire, les biens du parti sont dévolus conformément aux statuts ou à défaut de dispositions statutaires, suivant les règles déterminées par l’instance suprême convoquée à cette fin.
En cas de dissolution judiciaire, il est nommé un curateur qui, dans un délai déterminé par la décision le nommant, provoque la réunion de l’instance suprême dont le mandat est uniquement de statuer sur la dévolution des biens.
Toutefois, lorsqu’un parti est dissout par décision de justice, ses biens mobiliers et immobiliers seront placés sous séquestre, et leur liquidation sera effectuée par l’Administration des Domaines dans les formes et conditions déterminées par les lois et règlements en vigueur.

CHAPITRE XIII : DES DISPOSITIONS DIVERSES

ARTICLE 58 : Toute personne a le droit de prendre communication au Ministère chargé de l’Administration Territoriale, des statuts et déclarations de tout parti politique. Elle peut s’en faire délivrer à ses frais expédition, copie ou extraits.

ARTICLE 59 : Les partis politiques déjà constitués à la date de publication de la présente loi doivent dans un délai de six (6) mois se conformer à ses prescriptions.
Toutefois, jusqu’au prochain renouvellement de leurs directions, les récépissés et récépissés modificatifs délivrés aux partis politiques déjà constitués à la date de publication de la présente loi demeurent valides.

ARTICLE 60 : Les modalités d’application de la présente loi seront déterminées en tant que de besoin par voie réglementaire.

ARTICLE 61 : La présente loi abroge toutes dispositions antérieures contraires, notamment la loi n° 00-045/du 07 juillet 2000 portant Charte des partis politiques.
Bamako, le 18 août 2005
Le Président de la République,
Amadou Toumani TOURE

Mali: Plus dure sera crise

ImageVoila maintenant plus de 3 mois que le Mali est plongé dans une crise profonde et sans précédent dans la sous région. Aucun pays jusque là n’avait osé faire un coup d’état à un mois des élections et par la même occasion livrer 2/3 de son pays à des groupes Islamistes.

Beaucoup de choses ont évolué depuis cette nuit du 22 mars 2012 ou l’on découvrait effaré à la télévision nationale des mutins auto-proclamés protecteur du peuple conquérant du nord et garant du redressement de la démocratie.

Depuis lors les habitants du nord du pays vivent sous le coup de la charia et au sud on emprisonne torture et agresse à tour de bras.

Il y a un triste bilan a tiré de ces 3 mois de régression spectaculaire, on découvre que le Mali n’était qu’une illusion que nos élites sont avides de pouvoir et manipulatrices, que les bonnes volontés sont étouffées au profit des manigances et qu’une partie du peuple est capable de battre et torturer un président de la république qui plus est un homme âgé 70 années.

Selon moi il y a eu deux tournants dans la crise malienne, tout d’abord le 12/04/2012 lorsque toutes les sources arrivent à la même conclusion: le mouvement national de libération de l’azawad perd la main face aux islamistes d’Aqmi( Al qaida au Maghreb islamique)  Mujao ( mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest)  et Ansar dine.

Le Mnla qui dit représenter les habitants du nord du Mali, réclame l’indépendance de la zone, et suite au coup d’état qui a brisé la chaine de commandement de l’armée malienne sur le terrain, va profiter de la situation pour occuper les villes du nord avec la complicité Ansar Dine autre groupe, cette fois-ci salafiste mais opposé à l’indépendance.

Ansar Dine est dirigé par Iyad ag Ghali un touareg qui est en fait l’oncle du secrétaire général du Mnla Bilal Ag Cherif. Ce lien de parenté accentuera les rapprochements entre les deux mouvements malgré la fusion avortée.

Ansar Dine appuyé sur le terrain par Aqmi domine les débats et a marginalisé le Mnla. Depuis sévit la charia, des femmes couvertes de la tête aux pieds, pas de tabac pas de musique pas de photos et coups de fouets en place publique.

Les villes du Nord manquent de tout électricité, eau, vivres et l’aide venu du sud est confisquée par les milices qui les distribuent à qui veut bien les rejoindre.

Triste constat à dresser de la situation dans le nord du pays, pour ce qui est du sud nos malheurs ne sont le résultat que de nos propres turpitudes.

Le basculement se fait après la nomination de Dioncounda Traoré président de l’assemblée nationale, comme celui qui doit diriger la transition.

Des lors des organisations hostiles appellent les gens à manifester-à la radio-contre le président…On connait la suite il sera lynché dans son palais avec la complicité de la junte puis transporté à paris pour être opéré…Il y demeure toujours d’ailleurs!

Le Mali fait donc face à deux crise, une institutionnelle et une liée à l’intégrité du territoire la résolution de l’une dépendant de l’autre.

Si le premier ministre Cheik Diarra semble prendre de plus en plus d’assurance, et rend visite aux pays limitrophes et à l’ancienne puissance coloniale, il n’en demeure pas moins qu’il ne fait l’unanimité.

De plus la junte continue à faire sa loi avec des enlèvements de journalistes et des tortures de prisonniers dans le camp militaire de Kati, situation face à laquelle le gouvernement semble impuissant ou complice selon les dires.

Quand au nord du pays le Mnla est largué aussi bien politiquement que militairement, même s’il se targue d’avoir plus de 10000 hommes, comment expliquer qu’ils aient été expulsés des villes par les 2000 hommes d’ansar dine et d’Aqmi?

De plus Ansar Dine se pose également comme un membre à part entière des négociations au détriment du Mnla qui malgré ses appels à la population songhoi et la présentation d’excuses reste pour les habitants le responsable de leurs malheurs!

L’heure du constat étant terminé doit venir les propositions concrètes visant à une sortie de crise rapide et efficace.

Pour être honnête je n’y crois absolument pas, je pense que nous sommes partis pour une crise qui durera longtemps, très longtemps.

Et pour cause, Ansar Dine allié d’Aqmi rêve de faire du mali le prochain Nigeria avec la charia au nord, ce qui serait inacceptable pour les pays limitrophes et notamment l’Algérie car il s’agirait tout simplement d’un sanctuaire crée sur mesure pour Aqmi anciennement groupe salafiste pour la prédication et combat.

Le Mnla lui qui rêvait d’indépendance est à bout de souffle et tente à tout prix de rester dans le jeu en s’institutionnalisant notamment à travers un conseil de transition de l’azawad, mais peu de chance que cela fonctionne car ils sont boudés par la population.

Le Mali ou ce qu’il en reste tente à la fois de réorganiser son armée pour une éventuelle guerre, regarde les propositions internationales d’intervention sans réelle envie, et semble négocier mais que pour la forme, car il n’y a bien sur rien à négocier avec des salafistes.

Nous sommes donc dans l’impasse et l’unique solution qui se dégage étant la guerre celle-ci s’annonce longue et dure! Les fous de Dieu étant armés jusqu’au dent et ayant une volonté féroce de ne pas lâcher leur nouveau terrain de jeu.

Voila pourquoi je pense que seule une coalition internationale peut arriver à vaincre la nébuleuse salafistes, or Bamako n’y est pas franchement favorable pour des raisons pas très claires.