“Le moyen d’être sauf, c’est de ne pas se croire en sécurité.” Fuller

sigui-0006La situation sécuritaire au Mali ne s’améliore pas, hier soir dans la ville de Gao, on a enregistré la 187 ième attaques en 17 mois, soit 11 par mois. Ces attaques sont sous la forme soit d’engins explosifs improvisés, d’attaques suicides, ou d’embuscade. Mais il y a aussi des assassinats sur des personnes soupçonnées d’aider l’armée malienne et les forces internationales.

Les Groupes opérant ce type d’opérations sont essentiellement AnsarDine, Al Qaida en Afrique de l’Ouest, AQMI et le front de libération du Macina. Ces groupes ont des connexions très fortes entre elles, et ne sont le plus souvent que des démembrements géographiques.

L’insécurité résiduelle et les actes qui en découlent ne sont pas une surprise, dès 2003 les experts qui se sont penchés sur la question avaient déjà alerté sur le risque d’implantation des groupes armés terroristes algériens, qui finiraient par trouver sur place un terreau fertile.

Il faut reconnaître que toutes les conditions étaient réunies pour l’installation et le développement de ces groupes, c’est à dire une absence totale d’administration, de services de bases, de développement économique, et surtout une révulsion certaines pour l’Etat central.

Ces groupes face à la tolérance dont  ils ont pu jouir se sont installés progressivement, jusqu’en 2011 où participant aux cotés des groupes armés rebelles, il vont finir par prendre le contrôle de plusieurs villes du nord, avant d’en être chassés.

Après les erreurs commises en 2003, le Gouvernement va en commettre une autre en 2012, et celle- la a conditionné ce que nous vivons. En haut lieu il a été considéré que les terroristes étaient majoritairement des étrangers, et qu’une fois une intervention internationale lancée, ils s’en iraient tout bonnement vers l’Algerie, la Tunisie, le Maroc, le Sahara Occidental.

Lors de l’intervention française à Kadji, l’on découvre l’ampleur de la participation des locaux aux combats, on préfère là aussi parler de jeunes drogués, du Mali pays d’islam tolérant, où les jeunes ne peuvent être séduits par ces discours.

C’est lors des patrouilles de la force serval en 2013 sur la petite île de Kadji que l’armée malienne et l’opinion publique malienne prend connaissance de l’ampleur de l’implication des locaux dans les groupes terroristes.

La petite île de Kadji était déjà connue par les habitants de Gao, pour le fanatisme de ses habitants, bien formés par des prédicateurs pakistanais dans les années 70. Le Mujao y avaient tout naturellement installé un camp d’entrainement.

Certes les chefs sont des étrangers, sont en Libye, en Algérie, mais ils ont laissé sur place des chefs de Katiba maliens, qui ont des recrues maliennes, et qui combattent au quotidien les forces de la Minusma, les Fama et Barkhane.

Donc la 1ere chose à faire est de reconnaître que la menace est locale, il existe un courant terroriste local, avec des cellules de recrutement, des camps d’entrainement, des chefs, des sous chefs, et qui arrivent à vivre de l’argent de petits trafics.

La sécurité d’Etat malienne a bien saisi l’ampleur de la menace, ce qui l’a conduit à re-orienter son dispositif, avec quelques succès importants ces derniers mois, notamment les arrestations de messagers et d’argentiers des groupes locaux (AnsarDine, FLM).

La réponse à la crise sécuritaire ne saurait être exclusivement militaire, il y a des éléments sociaux, culturels et économiques à prendre en compte. La principale corde de recrutement des jeunes dans les groupes est la frustration, qui naît du rejet, du sous développement et du sentiment d’abandon. Lorsque ces conditions sont réunies, cela ne signifie par forcement que la personne devient un terroriste, mais il est plus facile de procéder aux recrutement.

Il n’est pas aisé de faire comprendre aux décideurs politiques que les questions de développement, les questions sociales et de sécurité sont liées. Pour eux le terrorisme est une question purement sécuritaire et qui doit être traitée comme telle.

Le terrorisme est un phénomène international, qui a des racines locales. Chaque pays a ses spécificités, nous devons connaitre les notre pour mieux combattre, pour cela il faut reconnaître que nous avons un terrorisme local, avec des racines locales et des revendications locales, puis le placer dans un espace spécifique, qui est l’Afrique de l’Ouest.

Le 17 janvier 2012 débutait la guerre au Mali

Le 17 janvier marque la date anniversaire de la guerre au Mali, une guerre qui a été menée par des groupes indépendantistes alliés à des groupes djihadistes déjà présents au Mali.

Cette guerre fut en partie déclenchée par l’intervention des occidentaux en Libye. Lorsque l’on s’opposait à toute guerre contre Kadhafi ce n’était pas par sympathie pour lui mais bien parce qu’il y avait un grand risque de déstabilisation de la région.  Natie Pléa Ministre de la défense tout comme l’ensemble des dirigeants de la région avaient prévenu du risque de déstabilisation.

Une grande partie des mercenaires de Kadhafi étaient des Touaregs originaires du Mali et du Niger, et parmi eux le célèbre Ag Najem recherché par les libyens et connu pour être le boucher de Misrata. Selon les dires de plusieurs observateurs et même des rebelles du Mnla, les occidentaux ont conclu un deal avec ses « libyens » afin qu’ils lâchent Kadhafi et rentrent chez eux, contre un soutien à une revendication territoriale. Cela explique comment 2000 hommes ont pu quitter la Libye avec armes et bagages pour atterrir dans le nord du mali.

L’intérêt des dates anniversaires est de tirer un bilan et de voir les perspectives d’avenir afin que ces événements ne se reproduisent plus.

Des dirigeants pas à la hauteur

Les maliens savaient leur classe politique corrompue, adepte de balade nocturne en grosse cylindrées, parfois fainéants, mais ne pouvaient imaginer à quel point cette classe dans sa grande majorité pouvaient manquer d’hommes capables d’anticiper, de prévoir de décider, que faire face à pareil situation.

Dès janvier 2012 le pouvoir malien était dépassé, semblait obsolète, n’ayant pas pris une seule mesure pour contrer les rebelles. La guerre ça se prépare dès lors qu’on la subit s’en est fini. Certes les djihadistes et leurs affidés du Mnla étaient des hommes habitués à la guerilla, mais quand on a connu les rebellions de 95, 2006, comment ne pas anticiper, la désertion d’homme comme Ag Fagaga spécialiste en la matière, comment ne pas anticiper, sans pour autant tomber dans du racisme, le fait que certains anciens rebelles intégrés dans l’armée puissent donner les informations à l’ennemi. Le Mali de janvier 2012 est un Mali qui tend la joue, continue à tergiverser au rythme de nos pachas.

Les partisans d’ATT disent qu’il a été trompé par son Etat-major qui ne lui aurait pas donné les bonnes informations. On veut bien croire à l’isolement du pouvoir, il est possible comme lui ait caché la vérité, cependant il était le premier à redouter les conséquences de la guerre en Libye et savait donc ce qu’il en était. Dans une fin de mandat poussive, le président voulait s’éviter une guerre, et passer par son canal habituel le dialogue, la négociation, mais surs de leur force, les rebelles ne voyaient aucune raison de discuter avec le pouvoir.

Une propagande bien orchestrée

Dès le mois d’avril 2012 ici même j’avais écrit un article sur toute la place que la presse offrait à la propagande du Mnla. Et comme souvent les médias et notamment français allaient faire passer les agresseurs pour les victimes. Mais pour cela il faut un certains nombres d’éléments, diviser le Mali en 2 entités, une noire du sud et une blanche du nord. Ces journalistes s’ils avaient fait leur travail ou s’ils avaient voulu le faire auraient su qu’au sud et notamment à Nioro, Diabaly etc il y a des « Blancs » ils auraient su qu’au nord il y a des « Noirs ». Si l’un d’eux n’avaient ne serait-ce que pris le temps de se renseigner un peu sur l’histoire d’une Mali, il aurait su à quel point le Mali est un pays métissé, multiculturel. Mais cela ne servant pas la propagande, ces éléments ont bien évidemment été niés.

Les portes des plateaux sont ouvertes aux rebelles, on y voit défiler les Moussa Ag Assarid, Ag Attaher, Ag Acharatoumane, bardés de leurs turbans, bombant le torse annonçant la chute de telle ou telle ville malienne.  On invite d’autre pour pleurer un père, un frère mort en 92 en 65 sous les tortures de l’armée malienne, bref le tableau du nègre, barbare,  venu du sud éradiqué le raffiné touareg à dos de chameau est installé.

La lune de miel sera de courte durée et prendra fin lorsque le malheureux Ag Acharatoumane annoncera la signature d’un accord avec AnsarDine, là c’est la crise à RFI et France24. De plus à la même époque on reparle soudainement des exactions commises par les rebelles sur des jeunes filles de 12 ans victimes de viol en groupe. Malgré un dernier baroud d’honneur tentant de nous expliquer que ces rebelles sont issus de société matriarcale et ne pouvaient donc pas violer (argument hallucinant) les rebelles perdaient de leur charme auprès de leur fan club, mais un dernier groupe de propagandistes demeuraient plus délurés que jamais. Ils découvrent alors que le rebelles est fourbe, capables d’inventer des morts, des charniers tout cela afin accroître sa position victimaire mais ça nous le savions! Nous n’avons jamais eu un temps de parole égal à celui des rebelles durant ce période! Des bandits mis au-dessus d’un Etat.

Une armée en lambeau

Les maliens découvrent stupéfaits pour une grande majorité d’entre eux que l’armée nationale est en miette, les hommes divisés se regardant parfois en chien de faïence. La faute à 20 années de clientélisme et de népotisme. Les fils d’officiers deviennent officiers sans le bagage nécessaire, certains ne savent pas lire une carte, se servir de boussole, les plus vaillants jugés trop dangereux sont mis au placard.

Les services de renseignement sont à la ramasse, incapables d’anticiper de prévoir, de débusquer les taupes qui informent les rebelles des mouvements de notre armée. En témoigne la levée du siège d’Aguelhok, ou les hommes de Ould Meydou, venus délivrer la garnison martyre de Sékou Traoré tombent dans une embuscade. Les camions de ravitaillement sont interceptés par les rebelles, les armes sont volées, le carburant siphonné. Tout cela conduira au coup d’état de Mars 2012.

Nombreux sont ceux qui ont sous-estimé cette crise, se sont dit une rébellion de plus qui se réglera par le versement de gros chèques comme d’habitude. C’était ignorer la volonté des djihadistes à vouloir s’établir dans un sanctuaire au nord afin d’y faire prospérer tous leurs trafics, et s’en servir comme base arrière pour frapper le monde.

La guerre du 17 janvier 2012 est révélatrice de toutes les bourdes commises depuis 1992, le pays s’est enfermé dans un laxisme heureux, cet état de fait a touché toutes les couches de la société. 2 ans plus tard avec la présence de la France et de la Minusma le pays panse ses plaies, se remet doucement de cette agression.

Bien sûr la route est longue, mais il est nécessaire de repartir sur des bases solides, fortes, permettant d’éviter un autre Janvier 2012.

« Le chien ne change jamais sa manière de s’asseoir »

Depuis l’élection d’IBK à la tête du Mali, nous avons vu le processus de négociation reprendre avec les différents groupes armés, indépendantistes du Nord (MNLA, HCUA). Cette reprise des négociations est saluée par tous les observateurs internationaux. En effet des groupes armés en guerre depuis un an, qui se mettent autour de la table avec le gouvernement honni pour trouver une solution pacifique à la crise quoi de plus beau ?

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Quand on est « un vieux routier » de la vie politique malienne, et surtout des soubresauts du nord du Mali, il n’y a strictement rien de surprenant dans ce cinéma qui a lieu dans les grands hôtels de Ouagadougou et Bamako. J’avais annoncé ici même il y a un an de cela que les revendications du Mnla étaient basées sur rien de solides, du fait des gens qui les portaient.

En effet dès janvier 2012 au début de la crise, à Bamako l’expression était « Encore une rébellion que veulent-ils ?».

Les envolées lyriques de Pierre Boilley, Moussa Ag Assarid, Ag Attaher et autres sur les chaines françaises et magasine comme l’Express, généreusement naïfs, conduisant à bâtir un mythe celui de l’homme bleu mal traité par le brutal bambara du sud, serviront à asseoir l’idée d’indépendance dans la tête de l’opinion publique. Le 6 avril le désormais banni du Mnla Moussa Ag Assarid ira jusqu’à déclarer l’indépendance de l’Azawad sur les antennes de France 24 toujours disponible évidemment.

Il s’agissait ni plus ni moins, et sans vouloir occulter les difficultés du nord, de ce que l’on appelle une rébellion classique. Les principaux acteurs de la rébellion sont des combattants libyens, qui étaient au service de Kadhafi pendant plus de 20 ans. Soudainement rentrés, après avoir martyrisé les libyens, les voila fous d’amour pour ce nord Mali. Un peu trop beau pour être vrai. Comme souvent la rébellion avait pour objectif, non pas d’obtenir une amélioration du niveau de vie, plus de développement, mais plutôt la négociation d’intérêts particuliers.

Lorsque l’on discute avec des personnalités ayant eu à faire aux rebelles des années 1990, on se rend vite compte que la rébellion est un moyen rapide pour faire fortune. Il est arrivé très souvent que des rebelles en besoin d’argent aillent menacer le Président de la République (Un ancien dont on taira le nom) de reprendre les hostilités, s’il ne leur donnait pas quelques billets. Et ils ressortaient avec quelques valises. Il est également arrivé que des rebelles envoient une liste au ministère de la fonction publique avec des noms, des prénoms de rebelles, et les grades souhaités. Et malheur au ministre qui refuse.

Un autre exemple du chantage à l’élection, se déroula en 2009 et plus précisément à Tarkint, la commune chère à Baba Ould Cheik accusé dans l’affaire air cocaïne, et homme des négociations dans la libération d’otages.  L’élection de 2009 s’est déroulé à Tarkint dans un climat de tension entre les arabes et les touaregs, tensions qui s’étaient accrues du fait du mauvais partage de la rançon versée pour les 2 otages canadiens, cette crise entre Arabes Telemsi, Kounta et Touaregs concernaient également deux bandits notoires membres du Mujao Sultan Ould Badi and Alassane  Ould Mohamed recemment évadé d’une prison au Niger.

Le 3 mai 2009 Ibrahim ag Mohamed Assaleh déclara qu’il était prêt à entrer en guerre avec les telemsi qui avaient réclamé l’annulation de l’élection, si la cour de Mopti leur donnait raison, il déclara même être en contact avec Ibrahim Ag Bahanga chef rebelle, alors en Libye. Ces élections locales opposaient Ould Mataly (proche du MAA) , Baba Ould Cheick  (proche de Belmoktar) et Ag Assaleh (membre du Mnla). Ce dernier avait accompli plusieurs missions de médiation à la demande de Mamy Coulibaly de la SE afin de faire libérer des otages et notamment les australiens, il était donc très bien introduit.

Le chantage à la rébellion a donc toujours existé au Mali et s’est développé au fil des temps, mais en janvier 2012 il va prendre une tournure différente à cause de plusieurs événements  tout d’abord un président en fin de mandat n’ayant pas la volonté nécessaire de prendre l’événement avec sérieux, le coup d’Etat militaire en mars 2012, mais aussi la présence de groupes jihadistes Aqmi, AnsarDine, Mujao.

La combinaison de ces facteurs a conduit le Mnla a occupé des villes au nord du Mali après la déconfiture de l’armée chose que les rebelles n’avaient jamais réussi à faire en 50 ans. Et malgré ses griots, la communauté internationale fut obligée d’admettre que les sympathiques hommes bleus avaient bien pactisé avec le diable pour essayer de conquérir le nord du Mali. Comme l’appétit vient en mangeant, les rebelles en sont arrivés à vouloir administrer le nord, à mettre en place un gouvernement, une administration.

Le brutal rappel à la réalité viendra tout d’abord du comportement des « libyens », qui une fois arrivés dans la ville de Gao (la plus peuplée) se mirent à violer des femmes, à battre des Bellahs (Ethnies de descendants d’esclaves touaregs); puis des manifestations de jeunes à Gao, qui préféraient le Mujao au Mnla c’est dire…

Pour des gens qui prétendaient libérer un territoire, se faire rejeter par la majorité de la population est comme une piqûre de rappel, et le mois qui suivi le Mujao, AnsarDine et Aqmi, finirent par expulser tous les combattants du Mnla des grands villes du Nord.

La réaction de la population n’a pas surpris les représentants politiques du Mnla, ce sont des gens qui connaissent le nord du Mali, ils ne s’attendaient pas à être accueillis en libérateur, l’occasion d’occuper les villes s’est présentée,  ils l’ont saisie.

L’objectif politique plus ou moins caché du Mnla était d’obtenir le plus de territoire, pour avoir un poids plus fort dans les négociations à venir avec l’Etat malien, il n’a jamais été question d’indépendance, et si d’ailleurs on soumettait cette proposition  par référendum au Nord, elle serait rejetée.

Toute la difficulté dans cette stratégie est que le Mnla est traversé par différents courants, les poids lourds sont ce que j’appelle des rebelles classiques, orientés plus vers des négociations avec Bamako pour obtenir un certains nombres d’avantages, quitte à ce que cela soit sur un plan personnel, puis la ligne dure composée des plus jeunes, mais aussi de ceux qui n’ont pas mis les pieds très longtemps sur le terrain, comme Ag Assarid, Moussa Ag Acharatoumane, , Ag Mohamed qui eux militent pour l’indépendance, rien que ça.

Les événements de ses deniers jours marquent le retour de l’adage cher à un connaisseur de ses dossiers « Rébellion classique, solution classique ». Ainsi on se dirigee vers une résolution de la crise classique.

Cette vision va rapidement se heurter au principe de réalité, avec tout d’abord une armée peu encline à réintégrer les déserteurs, comme cela a souvent été le cas, mais aussi à la division au sein du Mnla, avec une frange qui se radicalise petit à petit.

Les cadors du mouvement sont de plus en plus décriés, pour avoir abandonné, l’idée d’indépendance, pour ne plus être de farouches défenseurs de l’autonomie et pour avoir un peu trop crié leur appartenance au Mali.  Ainsi Moussa Ag Acharatoumane, déclarait à propos de la mission d’Ibrahim Ag Assaleh à Bamako « C’est une honte et une haute trahison de nos principes et de nos populations. Ce qui se dessine à Bamako est inacceptable et inadmissible pour nous« .

Ce mouvement d’humeur est perceptible également dans les rangs des combattants, mais aussi au sein du club des jeunes MNLA basé au Burkina qui s’en est pris directement à Bilel Ag Cherif. Quand on est bien caché à Ouagadougou ça donne du courage…

Les dissensions existent aussi au sommet du mouvement avec le songhay de service Djeri Maiga vice –président du Mnla, qui ne voulait que l’indépendance,  et le pauvre ne s’est toujours pas rendu compte de son rôle de faire valoir.

La présence à Bamako de Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune (Chargé des Chefferies Traditionnelles et de l’Autorité Coutumière du CTEA), Mohamed Zeyni Aguissa Maiga (Chargé de l’Eau du CTEA), Ahmed Dicko (membre du MNLA), Ahmada Ag Bibi (membre du HCUA), Mossa Ag Chikode (membre du HCUA) avec l’accord tacite de Ag Intalla et Ag Cherif marque le retour du canal de négociation classique, c’est-à-dire offrir des avantages aux chefs rebelles, promouvoir quelques projets de développement, et trouver des activités aux hommes armés.

Cependant la faillite de cette méthode par le passé produit des résistances du coté de certains rebelles et doit nous amener à revoir cette stratégie, car elle laisse en chemin des éléments qui peuvent s’avérer être nuisibles par la suite. Les questions de fonds ne sont pas sur la table, et notamment celle de la gouvernance locale. Car OUI le Mali a investi beaucoup d’argent au nord, mais rien de concret n’a été construit du fait de la corruption, et OUI la question du vivre ensemble doit se poser. N’oublions pas qu’une frange du Mnla la plus dure se bat car elle ne conçoit pas d’être dirigée par des noirs.

Enfin la justice passe actuellement au dernier plan, à ce rythme elle ne sera pas rendue aux morts d’Aguelhok, aux femmes violées, mais aussi aux victimes d’exactions. Tous ceux en négociation à Bamako font l’objet de mandats d’arrêt et ont perdu leur immunité diplomatique, la paix que nous sommes en train de gagner se bâtira sur l’injustice.

Pour une paix durable il faut un langage de vérité, pour l’instant seul le langage classique du chantage à la rébellion prime, «  Je veux ceci, ou je me rebelle ».

Les voix qui s’élèvent aujourd’hui au sein du MNLA contre leurs chefs, sont l’expression d’un sentiment légitime, celui de s’être fait floué ( Eh oui). Après le rêve vient le moment du réveil et de la confrontation avec la dure réalité, celle du terrain. Il n’y a jamais eu une envie d’indépendance chez les populations du nord, personne n’a mandaté le Mnla pour défendre cela, et leurs chefs vont d’abord penser à leurs intérêts personnels avant tout. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant qu’ils reprennent leurs mandats de députés et maires…Pauvre Daniel Tessougué !

« Rien n’est permanent, sauf le changement. » Héraclite d’Ephèse

timeforchangeLe changement, cette belle idée qui permet de conjuguer un peu tout et n’importe quoi selon les désirs des individus.

Machiavel disait un changement en prépare un autre, dans notre cas d’espèce qu’est le Mali cela signifierait donc que les leçons du coup d’Etat, auraient été retenues et que nos hommes politiques toutes tendances confondues auraient pris conscience que cette situation émane du laxisme dont ils ont fait preuve et que dans la pratique de cet art qu’est la politique un changement s’impose. Une version dite pour les optimistes.

Comme disait Jean Monnet , les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. Ce qui s’applique largement au cas malien, car rares sont ceux qui critiquaient le système ATT et parmi nos politiciens qui le vomissent aujourd’hui nombreux sont ceux qui le courtisaient et qui le courtisent toujours dans le cadre de la bataille présidentielle.

La nécessite de changement nous est apparue comme une évidence tant les carences de l’armée de la société civile sautaient aux yeux.

Le changement est-il une question d’homme, ou d’idéologie? A mon sens il ne suffit pas de changer les hommes pour que les choses changent, il me semble plus efficace de changer de mentalité même si cela peut s’avérer une entreprise plus laborieuse. Le changement de mentalité doit être global, si la société civile et les populations reproduisent les mêmes comportements que par le passé, les politiciens n’ont aucune raison de changer, car l’objet même de la politique est de conserver le pouvoir, a quoi bon changer si en ne faisant rien on arrive à se maintenir au pouvoir.

La seule façon d’obliger le dirigeant à prendre la bonne direction est le rapport de force, tant que ce dernier sentira une société civile apte à dire son mécontentement face à l’injustice, la corruption; son inefficacité; il fera en sorte de prendre la bonne direction.

Ce que l’on voit va plus ou moins dans la bonne direction, la campagne présidentielle au Mali, la première véritablement avec une vraie audience sur les réseaux permet de desceller une palette extra-ordinaire d’avis contradictoires et donc de débats sur la direction que doit prendre le pays, a condition que cela se concrétise dans les urnes.

La ou il faut etre moins optimiste c’est qu’il y a fort à parier que dimanche 28 juillet beaucoup de cela seront derrière leur écran à s’invectiver plutôt que dans les bureaux de vote.

On ne sent pas non plus dans ces discussions que le rapport avec le politique ait vraiment changé, les jeunes dont je fais partie n’en demandent pas assez à mon sens aux politiciens,se ravissent de phrases creuses, vides de sens que n’importe qui pourrait prononcer …qui serait contre « je vous promets le développement et la sécurité »?

La ou rien n’a changé c’est dans l’exigence du peuple envers le politique, on a bien compris qu’il ne fallait pas refaire les mêmes erreurs qu’entre 1992 et 2012 mais on a pas compris comment!

Cela s’explique par le manque de pédagogie et d’analyse sur les causes et les conséquences réelles de ce coup d’État sur le Mali .

Daniel Jouve disait « L’adaptabilité s’acquiert par l’expérience du changement. »  en réalité nous n’avons aucune expérience du changement, et pour l’immense majorité des jeunes, peu ont connu 1992, peu savent ce qu’est le changement, et peu savent les erreurs commises en 1992…

 

Dans le cadre du Mali je dirais comme Diderot  « Quand on suit une mauvaise route, plus on marche vite, plus on s’égare » et c’est ce qui est en train de se produire, ceux qui appelaient tous azimut à raser tout ce qui leur rappelait les 20 années de pouvoir se sont payés une virginité et suivent des barons de 1992, ceux qui appelaient aux changements de mentalité pour la plupart font les mêmes campagnes qu’en 2002 2007 2012, avec un mélange dangereux entre religion et politique, il est quand même effarant d’entendre des imams qui avaient flirté avec Ansardine et le Mujao nous appeler à voter « pour un candidat musulman » ou dire « le bons musulmans voteront pour tel candidat » ce qui sous-entend que les autres sont des mauvais musulmans…je ne vois pas pourquoi s’être opposé à Ansardine …c’est le même projet politique, les coupes mains en moins.

La plupart d’entre eux étant financés par des pays qui eux mêmes finançaient les djihadistes…tout un programme, preuve que rien n’a vraiment changé!

Confuscius disait « L’homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres. » Au Mali pour la grande majorité des 27 candidats nous n’en sommes même pas la, seul 3 ont eu le respect de soumettre à l’opinion un projet digne de ce nom pour les autres on s’est contenté des bonnes vieilles stratégies, abreuver le peuple de phrases creuses, qui lui même applaudira à cela sans se rendre compte que c’est à cause de ca que nous en sommes la.

Certains pseudo candidat écument tous les QG de campagne à la recherche de postes dans des futurs gouvernement, avant de fièrement annoncer les raisons idéologiques qui le lient à leur nouvel ami! Comme à la vieille école.

C’est parce que les politiciens ne nous ont rien promis qu’il ne sont comptables de rien devant nous! Le changement au Mali ne semble pas pouvoir venir d’un homme car les idées dans leur immense majorité sont restées les mêmes, les modes opératoires également.

On pourrait résumer ses 14 derniers mois par cette citation de Robert Sabatier « S’opposer n’est autre que proposer. Une opposition sans proposition n’est qu’un mouvement d’humeur. » 

Un mouvement d’humeur voila à quoi peut se résumer cette volonté de changement soudaine avec laquelle on nous a bassiné pendant tout ce temps!

Evidemment il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, il y a parmi toute cette foule des gens qui appellent à un changement cohérent dans notre conception de la politique, de l’Etat et de la manière dont la société civile doit prendre part à l’avènement d’un Mali nouveau et du nouveau Malien, car c’est là que nous en sommes..encore et ce après 52 ans d’indépendance nous n’avons toujours pas trouver notre mode de gouvernance et notre mode de penser.

Theo Angelopoulos disait « Nous sentons tous qu’il faut en finir avec cette société névrosée parce que privée de rêves. Il faut fonder un nouveau rêve ; c’est un besoin presque physique ». 

Le rêve de 1960 est devenu cauchemar et ça n’est pas prêt de s’arrêter cependant comme disait Gandhi « Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous. »  Tout est encore possible…

 

Mali:Imbroglio Kidalois

La région de Kidal est depuis un mois au centre de toutes les attentions. Du coté malien on s’inquiète de l’absence de l’armée nationale, du côté français on ménage le MNLA et on est surtout préoccupé par le sort des otages cachés dans l’Adrar des ifoghas et du côté des rebelles on alterne entre communiqué positif et négatif à l’encontre de la France et du Mali.

Présentation de la région:Tessalit-and-the-Adrar-des-Ifoghas-mountains-source-BBC

Kidal est la 8ieme région administrative du mali, elle a été créé en 1991 à la suite des accords de Tamanrasset entre la rébellion (déjà) touareg et le Mali.

Il s’agissait d’une étape supplémentaire dans la décentralisation de l’état malien, la région compte 67000 habitants quand le pays lui en compte 15 millions, ce qui laisse présumé du poids relatif de cette région en terme démographique.

La région est peuplée de songhay, Touaregs, de berbères kountas et d’arabes.

Cette zone est tristement célèbre car le massif de l’Adrar des ifoghas connu autre fois pour les treks est devenu le refuge d’Al Qaida au Maghreb Islamique, et probablement la zone ou se trouveraient les otages.

Contrairement aux comparaisons en vogue dans les medias, le mali ce n’est pas l’Afghanistan et l’Adrar des ifoghas (voir ici une vue générale de Tessalit) ce n’est pas Tora Bora.

Il est important pour comprendre ce qui se passe à Kidal de comprendre le jeu des acteurs et les affrontements entre des intérêts divergents.

 l’ami français

« Nous sommes là pour aider le Mali à recouvrir son intégrité territoriale » voilà une phrase que Jean-Yves le Drian ministre de la défense français et François Hollande le président français répètent à qui veut bien l’entendre.

Or il est peut être bon de rappeler aux amis français que la région de Kidal fait partie du Mali et hormis quelques hommes du Colonel Major Gamou aucune autre troupe malienne n’est présente dans la région.

Rassurez-vous les français savent bien que Kidal est une région malienne et ils savent également l’impatience que nous avons à recouvrir le contrôle total du pays, cependant plusieurs difficultés demeurent. Tout d’abord la présence du Mouvement national de libération de l’Azawad et du mouvement islamique de l’Azawad.

Ces deux mouvements rivalisent d’ingéniosité pour s’attirer les faveurs de la France, et notamment dans le renseignement pour la recherche des otages, mais aussi en agitant le chiffon rouge habituel de l’exaction et du génocide que pourrait commettre l’armée malienne à l’encontre de la population de Kidal.

En bon « stratège » les français travaillent pour l’instant « en bonne intelligence » comme le dit le Drian avec les forces en présence, mais ne doivent pas rester insensible au tourment du peuple malien, au risque de créer une frustration et une plus grande rancœur à l’encontre des rebelles (oui c’est encore possible).

A termes l’armée malienne et l’administration sera surement de retour à kidal mais quand? et dans quelles conditions? Car il est sûr que la France a besoin de tout sauf de se retrouver à faire l’arbitre dans un conflit entre le MIA, le MNLA, et le Mali, et pour l’instant elle arrive tant bien que mal à ménager les sensibilités!

MIA, Mnla et vice versa 

Apres le FLNA, le MAA, le nouveau venu de la bande est le MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), avec à sa tête Alghabass Ag Intallah (oui celui de AnsarDine). Ces gens qui avaient menacé le mali 9 mois durant, qui avaient lapidé un jeune couple à Aguelhok, sont devenus des modérés dès l’entrée en lice de la France.

Ces « dissidents », ayant fui la « tyrannie » d’Iyad Ag Ghali nous expliquent maintenant qu’ils ont toujours été opposés aux dérives du guide suprême. Plutôt que de s’appeler le MIA ils auraient mieux fait de se nommer le MOA (Mouvement des opportunistes de l’Azawad).

Il s’agit globalement de combattants de AnsarDine n’ayant pas pu fuir et qui ne doivent leur survie (politique) qu’à leur soi-disant connaissance du terrain et la possibilité d’aider à traquer Aqmi (leur ancien allié) dans l’Adrar pour éventuellement retrouver les otages français. Autant dire que c’est une position plus ou moins trouble.

Le Mnla lui reste fidèle à lui-même, entre arrogance et véhémence  il ne représentait rien militairement, mais commence à se refaire une santé en recyclant les anciens combattants d’AnsarDine. Ce mouvement a mis de l’eau dans son « thé » et ne parle plus d’indépendance, se disant même prêt à discuter avec Bamako.

Aujourd’hui les informations qui nous proviennent de la ville de Kidal font état d’une forte tension entre les deux groupes qui sont composés de tribus différentes (Ifoghas essentiellement MIA et les Idnan et chamanamass essentiellement au MNLA).

La « position » malienne

La joie des premiers jours a laissé place à la frustration, l’etonnement, la suspicion,  la question est sur toutes les lèvres, que se passe-t-il à Kidal? Pourquoi l’armée malienne n’est pas encore présente à Kidal?

La réponse du gouvernement malien est aussi vague que celle du gouvernement français, entre « on se prépare à y aller » et « la question est en cours de traitement  » on ne saurait plus quoi penser.

En réalité il y a plusieurs explications à cela, d’une part l’armée malienne est toujours en guerre contre le MNLA et le MIA, or il semble que la France dans la chasse aux djihadistes ait recours à ces deux groupes. La présence de l’armée malienne à Kidal pourrait simplement dégénérer en guerre ouverte dans la ville, ce que veut éviter à tout prix nos « amis ».

Ensuite l’armée malienne n’a tout simplement pas les capacités logistiques pour envoyer des hommes à Kidal. Aujourd’hui déjà ceux qui sont à Gao ont des difficultés à s’approvisionner alors imaginer ceux qui seraient à Kidal. Cependant la volonté demeure de recouvrer l’ensemble de l’intégrité territoriale, mais il ne faudra pas à le faire à tout prix.

En d’autres termes le Mali n’a pas vraiment d’autre choix que d’observer ce qui se passe pour l’instant dans la région de Kidal, tout en restant vigilant sur la suite des évènements, une chose est certaine la population s’impatiente!

La région de Kidal focalise l’attention car elle rassemble toutes les composantes de la crise au nord du Mali.

Il y a là des rebelles Touaregs, mais également des « islamistes » du MIA et les jihadistes d’Aqmi. Depuis la libération de la région il y a eu 2 attentats à la voiture piégée (voiture qui viennent de l’intérieur de la ville pour aller toucher des postes de contrôle).

Le kamikaze est venu de l’intérieur de la ville pas de l’extérieur comme à Gao, cela pose la question de la présence de jihadistes dans  la ville et au sein même des groupes MIA et Mnla qui semblent plus maîtriser la com’  que le terrain.

Enfin je veux rendre hommage aux soldats tombés au front pour que vive la nation malienne. Toute ma solidarité au peuple Tchadien.


Mali: Konna la barbare, Konna la décisive

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En ce début d’année 2013 les évènements semblent s’accélérer au Nord du mali. Pour rappel depuis le mois de Mars 2012 à la suite d’un coup d’état le nord du pays était occupé par plusieurs groupes terroristes et indépendantistes.

Tout d’abord le mouvement national  de libération de l’Azawad, Al Qaida au Maghreb islamique, Ansar Dine et enfin le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest.

Ces quatre groupes majeurs ne seront bientôt plus que trois après la bataille dans la ville de Gao en juillet entre le Mujao et le Mnla qui vit la victoire de Mujao et donc la marginalisation du Mnla qui ne maitrise plus que la ville de tinzaoutène.

Il y a dès lors une coexistence entre les 3 groupes djihadistes qui se partagent les 3 régions du Mali, Gao pour le Mujao, Tombouctou pour Aqmi et la région de Kidal pour AnsarDine.

Le groupe AnsarDine composé de Touaregs maliens, avec un chef Iyad Ag Ghali, rebelle historique, et ancien diplomate malien à Kidal réclame l’imposition de la Charia au nord du mali et s’était déclaré disponible pour le dialogue.

Une réunion était prévue pour le 10 janvier à Ouagadougou entre le Mnla fantomatique, AnsarDine et le Mali…

Cependant pour négocier, il faut être plusieurs, l’état Malien n’a jamais été enclin à discuter des revendications de ces deux groupes essentiellement composés de maliens, au sein du Mnla régnait une certaine cacophonie (certains étant pour l’autonomie, d’autres pour l’indépendance, enfin une branche ne voulant même pas s’asseoir à la même table que AnsarDine)

Idem du côté du mouvement de Iyad Ag Ghali qui est traversé par plusieurs courants parfois antagonistes.

Ainsi le Samedi 1 janvier AnsarDine à durcit le ton vis à vis du Mali, dans une plateforme remise au médiateur ils réclament l’autonomie du nord du Mali avec l’application de la charia. ils  exigent que le « caractère islamique de l’Etat du Mali soit proclamé solennellement dans la Constitution ».

Parallèlement plusieurs infos provenant de Tombouctou  indiquaient que les terroristes s’apprêtaient à mener une action de grande envergure dans les jours à venir. En effet des djihadistes venus de toutes les régions nord du mali avec armes et carburant se sont réunis dans la localité de Bambara Maoudé non loin de la ligne de front.

Dans un premier temps beaucoup ont pensé qu’il s’agissait d’une opération pour mettre la pression sur le mali mais rapidement , dans la journée de mercredi après les accrochages entre les djihadistes et l’armée malienne, l’objectif des djihadistes étaient clairement de s’emparer de l’aéroport de sévaré.

La reconquête du nord du Mali devait partir de cet aéroport stratégique de sévaré et si les islamistes avaient réussis à l’occuper cet intervention aurait été compromise.

La bataille de Konna fut  une bataille décisive dans laquelle l’armée malienne a payé le prix fort et sa résistance doit être saluée.

D’après de témoignages  d’habitants et de militaires  dans un premier temps les forces loyales avaient fait reculer les djihadistes. Cependant face au harcèlement permanent et à la multiplication des fronts tout autour de la ville, l’armée avait fini par se retirer vers sevaré.

L’aide de l’aviation malienne et française fut salutaire pour l’armée de terre car elle lui a  permis de stopper l’avancée des terroristes vers sévaré puis de les repousser en dehors de Konna.

Un premier bilan fait état de plusieurs dizaines de morts chez les islamistes, quand dans un autre temps Sanda Ould Boumama porte-parole d’AnsarDine faisait état de 20 militaires tués et plusieurs capturés dans les colonnes de Sahara medias.

Le conflit malien change donc de nature avec l’entrée en jeu de la France qui à l’heure actuelle continuerait encore les raids aériens et notamment sur la ville de Lére.

Le déploiement de la force de la Cedeao devrait s’accélérer durant ce week end pour devenir effectif en début de semaine. Le Niger et le Burkina ayant deja mis a disposition 500 soldats chacun.

Les heures et jours à venir seront décisifs pour l’avenir du Mali et du sahel.

L’ONU autorise l’envoi d’une force africaine au Mali

ImageLe Conseil de sécurité de l’ONU a adopté jeudi à l’unanimité une résolution, mise au point par Paris, et autorisant, «pour une période initiale d’un an», le déploiement d’une force internationale dans le nord du pays.

Les américains longtemps réticents à cette résolution française, on fini par suivre la position de paris.

Cette résolution comporte plusieurs elements, un volet diplomatique, un volet militaire

Sur le plan diplomatique, la résolution 2085 du conseil de sécurité des nations unies, incite fortement le gouvernement malien à entamer des négociations avec tous les groupes non terroristes, c’est à dire le Mnla (Mouvement national de libération de l’azawad) et Ansar-dine.

Ainsi l’Onu demande au Mali de discuter d’une part avec un groupe qui n’est pas le représentant légitime de la population au nord du Mali, et qui de plus ne représente plus rien sur le plan militaire après avoir été balayé par ses anciens alliés islamistes.

Puis d’autre part le gouvernement malien doit négocier également avec Ansar Dine, groupe clairement lié  à Aqmi, qui est coupable d’amputations, et de lapidations à mort de paisibles citoyens.

Certes le fait de discuter avec ces groupes permet de réduire le champs de l’intervention aux deux derniers groupes que sont Aqmi et sa branche « ouest africaine » le Mujao, mais cela permettra-t-il de résoudre une bonne fois pour toute ces crises qui opposent l’Etat central aux rebelles depuis plus de 5O ans?

Enfin l’Onu appelle aussi le mali à rétablir l’ordre constitutionnel et à organiser des élections d’ici avril 2013, ce qui parait d’ores et deja mission impossible, avec une partie du pays occupé.

Sur le plan militaire, la résolution autorise donc le déploiement d’une force militaire au Nord du Mali. Une force exclusivement africaine, composée par les pays membres de la communauté des Etats d’Afrique de l’ouest.

Cette force pourrait voir l’adhésion d’autres pays comme le Tchad, qui entend marchander chèrement sa participation. Le président Deby sollicités par tous n’aurait pas l’intention d’engager ses hommes sans de sérieuses contreparties de Paris.

De plus l’armée malienne devrait bénéficier début janvier de l’aide de formateurs de l’Union Européenne, pour l’aider à reconquérir le nord.

Seul hic il faudra que le  Conseil de sécurité s’estime «satisfait» de l’état de préparation de cette force, ce qui nous dépossède d’ores et déjà de la mission, et nous met dans les mains des diplomates Onusiens.

Enfin le calendrier le plus probable pour le début des opérations est l’automne 2013.

Sur le plan humanitaire, on déplore déjà plus de 400000 réfugiés et déplacés et se nombre devrait s’accroître en cas d’intervention au nord du mali. Il s’agit aussi de pouvoir prévoir et anticiper les besoins de ces populations en abris et nourriture.

Depuis l’annonce de cette intervention, certains apôtres  « experts » crient déjà au risque de génocide contre la population touareg.

A défaut d’être raisonnables, ces gens feraient mieux d’apprendre le sens réel du mot génocide  et surtout accroître leurs connaissances sur le Mali. Nous n’en sommes pas à notre première rébellion, de génocide il n’y en a jamais eu, et il n’y en aura pas.

La population touareg vit en paix au Mali, et ceux malgré les quelques exactions d’illuminés à Bamako et à Diabaly. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la « bouillie » habituelle que nous sert le Mnla pour tenter d’exister.

Reste la question épineuse du financement de la mission qui n’a pas encore été tranchée et devra faire l’objet d’un rapport, d’ici 30 jours du secrétaire général de L’onu Ban Ki Moon.

On peut dire que cette résolution est avancée dans la résolution du conflit au Mali, mais que les chemin vers la liberté est encore long.

Mali: Intervention imminente?

Depuis le 6 avril et la chute du nord du Mali, occupé aujourd’hui par les islamistes une question s’est imposée dans toutes les chancelleries africaines et européennes, Que faire pour que le pays recouvre son intégrité territoriale et soit débarrassé de l’internationale djihadiste.

Dès lors 2 remèdes sont présentés au Mali; d’une part restaurer l’ordre constitutionnel à Bamako puis dans un second temps entamer des négociations avec les groupes présents au nord.

Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le premier remède a été efficace, car on s’aperçoit qu’au sud du pays, il n’y a une autorité claire, un pouvoir décisionnaire fort. Les décisions du président sont contredites par les militaire du capitaine sanogo et quant au super premier ministre, lui semble bien éloigné de tout cela après avoir fait des pieds et des mains pour conserver son poste qui était alors menacé pour son inefficacité dans la reconquête du nord.

En bref au sud règne la confusion et donc un pouvoir inefficace, incapable de prendre la moindre mesure capable de changer les choses pour les habitants du nord du pays.

La preuve en est que la requête envoyée par le Président de la République Mr Traoré à la CDEAO pour demander l’aide de cette dernière a fait l’objet de contestations au sein des forces armées maliennes.

Ainsi depuis 7 mois rien n’a été fait les protagonistes bamakois n’étant pas d’accord sur la manière de traiter la crise, aucune négociation n’a été entreprise par le pouvoir en place et de manière officielle et d’ailleurs cette question de négociation ne se pose plus à mon sens.

En effet il y a eu sur ces derniers moi une accélération dans l’application de la charia, et plusieurs actes sont venus démontrer que rien ne serait négociable avec ces groupes terroristes.

Tout d’abord il y a eu la lapidation du couple d’Aguelhok, car il n’était marié, puis les différentes amputations à Gao Tombouctou et Ansongo.

Que peut-on négocier avec ces gens? Dès le départ ils ont annoncé la couleur « la charia n’est pas négociable », comment peut-on parler avec des assassins qui voudront nous imposer des lapidations publiques, des amputations, la burqa…bref faire du Mali l’Afghanistan des talibans.

Dès lors il est aisé de comprendre que dans la mesure où aucune négociation ne serait possible seule l’option militaire doit prévaloir.

D’ailleurs plus personne ne se fait de film la dessus, la France mobilise ses alliés espagnols et italiens, pour apporter un soutien logistique à une éventuelle intervention africaine au mali. Des forces spéciales sont également présentes au Niger et au Burkina Faso pour recueillir des renseignements et formés des officiers ouest-africains.

Autre signe annonciateur d’une intervention imminente un site espagnol révélait cette semaine la possibilité que l’Otan se serve des bases militaires des iles Canaries pour l’appui logistique à une possible intervention.

Les islamistes eux aussi se prépare à une éventuelle intervention, les membres du Mujao ont depuis peu accélérer les recrutements de djihadistes dans le sud de l’Algérie et reçoit des renforts venus d’Egypte et de Libye, sans oublier les jeunes des régions occupées.

Les hommes du mouvement Ansar dine s’entrainent dans les montagnes près de Kidal avec du matériel lourd et se préparent à une éventuelle attaque également.

Seul point de blocage reste les rapports plus que complexes entre la CDEAO et le pouvoir malien.

Il faut dire qu’il y a beaucoup de méfiance de part et d’autre, notamment au sein des forces armées maliennes ou on verrait la présence de la CDEAO au mali comme un affront.

La CDEAO pour intervenir au Mali veut pour cela avoir une base logistique à Bamako car selon le médiateur, pour  être efficace il faut un aéroport,  une antenne médicale et de transmission dans cette région. Il faut aussi un dispositif qui permet d’éviter que les mouvements armés, par des infiltrations, puissent déstabiliser Bamako, où il y a des ambassades des pays qui vont s’engager et aussi la représentation de la CEDEAO. Tout cela fait que la CDEAO veut intervenir, mais en tant que partie malienne.

On peut comprendre les arguments de la CDEAO car un échec dans cette tentative de reprise du nord scellerait le sort des villes occupées.

A Bamako on répond que la CDEAO pourrait s’installer ailleurs, il est difficile de comparer la capitale malienne aux autres villes du mali; d’ailleurs la plus grande base malienne jadis à Gao répondait aux ordres de Bamako et non de sévaré, d’autant plus que la CDEAO ne vient pas pour protéger les institutions qui ont décliné cette offre.

L’important n’est pas la proximité de cette base logistique avec la ligne de front mais plutôt l’environnement qui l’entoure, comme la présence de toutes les chancelleries occidentales, et d’un grand aéroport.

D’ailleurs les arguments de ceux qui y sont opposés sont assez flous ils se contentent de dire que Bamako n’est pas la ville la plus proche du front…..Argument qui n’en est pas un à mon sens.

Les militaires maliens à Sévaré prennent reçoivent leurs ordres de Bamako, ou l’on coordonne toutes les actions, il doit en être de même pour la future coalition internationale.

La future intervention se dessine petit à petit mais des blocages subsistent notamment entre les principales parties que sont la CDEAO et le Mali. Il faut trouver un terrain d’entente, car chaque jour qui passe, les islamistes se renforcent et la population souffre un peu plus.

Mali: Plus dure sera crise

ImageVoila maintenant plus de 3 mois que le Mali est plongé dans une crise profonde et sans précédent dans la sous région. Aucun pays jusque là n’avait osé faire un coup d’état à un mois des élections et par la même occasion livrer 2/3 de son pays à des groupes Islamistes.

Beaucoup de choses ont évolué depuis cette nuit du 22 mars 2012 ou l’on découvrait effaré à la télévision nationale des mutins auto-proclamés protecteur du peuple conquérant du nord et garant du redressement de la démocratie.

Depuis lors les habitants du nord du pays vivent sous le coup de la charia et au sud on emprisonne torture et agresse à tour de bras.

Il y a un triste bilan a tiré de ces 3 mois de régression spectaculaire, on découvre que le Mali n’était qu’une illusion que nos élites sont avides de pouvoir et manipulatrices, que les bonnes volontés sont étouffées au profit des manigances et qu’une partie du peuple est capable de battre et torturer un président de la république qui plus est un homme âgé 70 années.

Selon moi il y a eu deux tournants dans la crise malienne, tout d’abord le 12/04/2012 lorsque toutes les sources arrivent à la même conclusion: le mouvement national de libération de l’azawad perd la main face aux islamistes d’Aqmi( Al qaida au Maghreb islamique)  Mujao ( mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest)  et Ansar dine.

Le Mnla qui dit représenter les habitants du nord du Mali, réclame l’indépendance de la zone, et suite au coup d’état qui a brisé la chaine de commandement de l’armée malienne sur le terrain, va profiter de la situation pour occuper les villes du nord avec la complicité Ansar Dine autre groupe, cette fois-ci salafiste mais opposé à l’indépendance.

Ansar Dine est dirigé par Iyad ag Ghali un touareg qui est en fait l’oncle du secrétaire général du Mnla Bilal Ag Cherif. Ce lien de parenté accentuera les rapprochements entre les deux mouvements malgré la fusion avortée.

Ansar Dine appuyé sur le terrain par Aqmi domine les débats et a marginalisé le Mnla. Depuis sévit la charia, des femmes couvertes de la tête aux pieds, pas de tabac pas de musique pas de photos et coups de fouets en place publique.

Les villes du Nord manquent de tout électricité, eau, vivres et l’aide venu du sud est confisquée par les milices qui les distribuent à qui veut bien les rejoindre.

Triste constat à dresser de la situation dans le nord du pays, pour ce qui est du sud nos malheurs ne sont le résultat que de nos propres turpitudes.

Le basculement se fait après la nomination de Dioncounda Traoré président de l’assemblée nationale, comme celui qui doit diriger la transition.

Des lors des organisations hostiles appellent les gens à manifester-à la radio-contre le président…On connait la suite il sera lynché dans son palais avec la complicité de la junte puis transporté à paris pour être opéré…Il y demeure toujours d’ailleurs!

Le Mali fait donc face à deux crise, une institutionnelle et une liée à l’intégrité du territoire la résolution de l’une dépendant de l’autre.

Si le premier ministre Cheik Diarra semble prendre de plus en plus d’assurance, et rend visite aux pays limitrophes et à l’ancienne puissance coloniale, il n’en demeure pas moins qu’il ne fait l’unanimité.

De plus la junte continue à faire sa loi avec des enlèvements de journalistes et des tortures de prisonniers dans le camp militaire de Kati, situation face à laquelle le gouvernement semble impuissant ou complice selon les dires.

Quand au nord du pays le Mnla est largué aussi bien politiquement que militairement, même s’il se targue d’avoir plus de 10000 hommes, comment expliquer qu’ils aient été expulsés des villes par les 2000 hommes d’ansar dine et d’Aqmi?

De plus Ansar Dine se pose également comme un membre à part entière des négociations au détriment du Mnla qui malgré ses appels à la population songhoi et la présentation d’excuses reste pour les habitants le responsable de leurs malheurs!

L’heure du constat étant terminé doit venir les propositions concrètes visant à une sortie de crise rapide et efficace.

Pour être honnête je n’y crois absolument pas, je pense que nous sommes partis pour une crise qui durera longtemps, très longtemps.

Et pour cause, Ansar Dine allié d’Aqmi rêve de faire du mali le prochain Nigeria avec la charia au nord, ce qui serait inacceptable pour les pays limitrophes et notamment l’Algérie car il s’agirait tout simplement d’un sanctuaire crée sur mesure pour Aqmi anciennement groupe salafiste pour la prédication et combat.

Le Mnla lui qui rêvait d’indépendance est à bout de souffle et tente à tout prix de rester dans le jeu en s’institutionnalisant notamment à travers un conseil de transition de l’azawad, mais peu de chance que cela fonctionne car ils sont boudés par la population.

Le Mali ou ce qu’il en reste tente à la fois de réorganiser son armée pour une éventuelle guerre, regarde les propositions internationales d’intervention sans réelle envie, et semble négocier mais que pour la forme, car il n’y a bien sur rien à négocier avec des salafistes.

Nous sommes donc dans l’impasse et l’unique solution qui se dégage étant la guerre celle-ci s’annonce longue et dure! Les fous de Dieu étant armés jusqu’au dent et ayant une volonté féroce de ne pas lâcher leur nouveau terrain de jeu.

Voila pourquoi je pense que seule une coalition internationale peut arriver à vaincre la nébuleuse salafistes, or Bamako n’y est pas franchement favorable pour des raisons pas très claires.