Ce que peut changer le G5 sahel

Selon l’adage, l’union fait la force, seul on est plus vulnérable qu’à plusieurs. Après trois années, de colloques et réunions, l’initiative du Groupe des 5 (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) de mettre en place une force conjointe, est sur le point de prendre vie avec pour objectifs de lutter contre le terrorisme, et de promouvoir le développement dans la zone sahélienne.

Ce n’est pas la première initiative de la sorte, il y a un an, se tenait à Bamako, la réunion du Comité d’Etat-major opérationnel conjoint. La structure créée en avril 2010 et basée à Tamanrasset comprend le Mali, le Niger, l’Algérie et la Mauritanie. Elle ambitionnait de mettre en place une force de plusieurs milliers d’homme, certaines sources évoquant jusqu’à 75000 en fin 2012, dans le but de lutter contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme.

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Carte des pays membres du CEMOC

L’initiative algérienne visait aussi à soutenir, les 3 pays qui ont des capacités militaires bien inférieures aux siennes, pour lutter efficacement contre le terrorisme. Elle comptait contrer l’influence grandissante de la France et des Etats-Unis dans la zone, dans la zone sahélienne.

En 2013, les Américains évoquaient la nécessité de mettre en place une force capable de combattre les groupes terroristes et tou

tes les formes de criminalité au sahel, qui serait dirigée par l’Algérie. A ce moment-là on pensait réactiver le CEMOC et à y associer le Tchad. Face aux réticences d’Alger et à l’urgence de la situation, les 5 pays ont pris la décision de créer le G5 sahel, bénéficiant de l’appui de l’Union africaine (En vertu de l »architecture paix et sécurité); de la France et des Nations-Unies.

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Pays membres du G5 Sahel

Dans les années 2000 le Mali était clairement indexé comme étant le maillon faible de la zone, ses alliés l’accusaient notamment de faire preuve de complaisance et d’une certaine naïveté à l’égard d’Aqmi. Le Mali pour sa part arguait, que sans une coopération franche aucun de ces Etats ne pouvaient lutter seul contre ces fléaux. Il y avait un peu de vérité dans chacune des positions.

Depuis, le basculement du Mali en 2011, le pays peine à se remettre sur pieds, et les groupes armés terroristes, se multiplient, pour mieux s’associer. Les forces onusiennes présentes au Mali,  et la force Barkhane, on du mal à faire et la réponse politique à la crise tarde à venir des autorités maliennes, notamment à travers la mise en oeuvre diligente des dispositions de l’Accord pour la paix d’Alger. Les attaques terroristes se multiplient, des groupes radicaux contrôlent des pans entiers du territoire malien, et n’hésitent pas à mener des opérations dans les pays voisins.

Dans la région de Mopti plusieurs groupes radicaux et criminels, prospèrent des deux côtés du fleuve, et y font régner la loi, le Burkina Faso et le Niger ont été attaqués à partir de la Région. Ces groupes mobiles traversent, les frontières poreuses sans difficultés pour commettre leurs attaques. La Mauritanie est pour le moment épargnée.

L’organisation entend lier les questions de développement et de sécurité, afin de lutter efficacement contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, un programme global estimé à 14 milliards de dollars a été esquissé. Actuellement on chiffre à 400 millions de dollars le cout de déploiement de 5250 hommes, dont 100 millions seraient déjà acquis.

Sur le plan politique, les 5 pays concernés sont membres du club des pays les plus pauvres de la planète, caractérisés par la mauvaise gouvernance, une situation humanitaire précaire et un fort chômage des jeunes.

Sur le plan militaire, l’armée tchadienne a su démontrer un certain savoir-faire sur le terrain, elle est sans doute supérieure celle de ses partenaires, mais elle souffre de la mauvaise gouvernance, et des mouvements d’humeur assez fréquents au sein des bataillons. Les forces armées des pays qui composent le G5 Sahel, font face aux mêmes difficultés liées au manque de moyen et de formation du personnel. Le Mali et le Niger sont les pays qui doivent fournir le plus de soldats à la force, car ayant plus de frontières à couvrir.

3 zones de patrouilles ont été définies:

  • La frontière Mauritanie/Mali, longue de 2200 km sera surveillée par deux bataillons, qui auront un droit de poursuite, jusqu’à 50 km à l’intérieur du territoire voisin. Ce n’est pas nouveau en 2010, la Mauritanie avait déjà mené des incursions en territoire malien et même procédé à des bombardements contre des cibles terroristes d’après Nouakchott. Au Mali on a plutôt parlé de victimes civiles notamment deux femmes (selon les dires du Maire de Ber d’alors, Sidi Ibrahim Ould Sidatt aujourd’hui Chef de la Coordination des mouvements de l’Azawad).

La Mauritanie a été confonté au mouvement Aqmi durant de longues années et reste en alerte. Depuis 2011 et un attentat à la voiture piégée manqué, le pays a poursuivi la politique offensive sur le plan militaire mais aussi social. L’armée s’est renforcée sur le plan social, le pays a investi dans les zones réputées être des repères pour terroristes, a mis à contribution ses imams pour déconstruire le discours radical, notamment dans les medersas. Il y a la nécessité de rester vigilant, notamment dans des zones comme la forêt du Ouagadou, où il y a une forte présence de groupes armés terroristes.

  • La frontière Mali/Burkina Faso/ Niger, bassin Liptako-Gourma, chaque pays fournira également un bataillon. En début d’années, la force barkhane avait déjà mené des opérations conjointes avec ces 3 armées pour traquer, les hommes d’Ansarul Islam de Malaam Dicko.

Dans cette région du Liptako-Gourma, il y a plusieurs conflits, notamment entre sédentaires et nomades depuis plusieurs décennies, liés au partage des ressources naturelles. Les groupes armées terroristes attisent ces querelles et réveillent les vieilles rancœurs, pour provoquer des troubles et déstabiliser la région. Face au recul de l’administration, ils se sont installés dans les zones environnantes et mènent des attaques contre les communautés situées de l’autre côté de la frontière (Burkina Faso, Niger).

  • La frontière Tchad-Niger sera surveillée, par 2 bataillons également, à noter qu’en mai 2017, les 2 pays et le Mali avaient convenu d’une convention judiciaire pour la mise en place de commissions rogatoires internationales, l’échange entre les États des actes judiciaires, la comparution des témoins, experts et personnes poursuivies et une politique de coopération en cas d’extradition.

La zone de patrouille s’étendra de la frontière libyenne, à la frontière nigériane, dans le sud, vers Bosso, ville qui a été à plusieurs reprises secouées par les attaques du groupe terroriste Boko Haram. Le Nord avec la frontière libyenne est un couloir très fréquentés par les groupes terroristes et criminels, qui font le voyage dans tout le sahel.

  • Les frontières nord (Algérie, Libye) ne sont pour le moment pas concernées.

Les pays du G5 sahel, ont le souhait d’agir sur trois axes, la sécurité, la gouvernance et le développement. La force sans projet politique, n’atteindra pas ses objectifs, et si un schéma précis de développement n’est pas mis en place, on risque d’échouer à contenir et à faire reculer la menace.

Sur ce plan des questions subsistent : quel modèle de développement pour la zone? Comment prendre en charge les populations nomades et sédentaires? Quelle politique de lutte contre la désertification? C’est sans doute là que réside la faiblesse du projet du G5 Sahel.

Les chefs d’Etat de la région, ont le plus souvent une vision sécuritaire de la question, or le problème est d’abord politique, ce qui les renvoie à leurs politiques de développement qui ont produit des résultats mitigés, du fait de la mauvaise gouvernance, de la corruption ou du manque de volonté tout simplement.

Toutes les politiques de développement initiées au Nord du Mali depuis 1990 ont eu des résultats mitigés, les sommes annoncées n’ont pas permis d’apporter les services sociaux de base aux populations. L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali après 2 ans, en est encore à régler les détails sécuritaires (Patrouilles mixtes, Cantonnement, DDR) et les détails politiques. La partie concernant le développement a été mise entre parenthèses, les populations ne voyant pas les dividendes de l’accord, seront plus réceptives aux messages des groupes armés radicaux ou des groupes criminels.

Le G5 sahel, n’est donc pas la panacée, c’est un instrument supplémentaire dont le Mali pourra bénéficier pour tenter d’asseoir sa souveraineté sur une partie de son territoire dont le contrôle lui échappe. Pour réussir sa mission, le G5 sahel, aura besoin de l’appui de la force Barkhane sur plusieurs plans, ainsi que de la force de la Minusma. Le G5 aussi devra être un complément, une force sur laquelle la Minusma et Barkhane déjà débordées pourront se reposer.

Il faut insister sur l’aspect développement et le soutien à apporter aux populations pour les couper des groupes armés terroristes, et c’est là où réside la faiblesse de l’initiative, la crainte est que les sommes colossales annoncées ne soient pas utilisées correctement, comme trop souvent.

Le Maroc se taille un boulevard au Mali

MAP
MAP

Le Mali a été gratifié d’une visite de 5 jours du Roi Mohamed 6 du Maroc, venu avec de nombreux chefs d’entreprises, et ministres du Royaume. Le Mali était la première étape d’une tournée africaine, qui comprend la Guinée, le Gabon et la Cote d’Ivoire.

Alors évacuons tout de suite l’idée qui veut que les Marocains fassent tout cela par pure rivalité avec l’Algérie, s’il est vrai que les deux « puissances » entretiennent des relations exécrables, il n’en est pas moins vrai que la démarche marocaine est motivée par ses propres intérêts stratégiques et non par une volonté simple de faire de l’ombre.

Le Maroc par cette diplomatie, tente de se replacer tout simplement en Afrique, par l’économie, mais également par le sécuritaire et le religieux, et cela concerne la zone Sahélienne. Sur le plan économique, le Maroc s’était déjà par le passé offert la société de téléphonie malienne, plusieurs banques, et vient de signer récemment 17 conventions avec l’Etat malien et dans différents domaines, on parle d’investissements totaux frôlant les 3 milliards d’euros soit plus que l’aide promise par la communauté internationale.

Le Maroc va construire au Mali une usine de traitement de phosphate, une cimenterie, un hôpital mère-enfant, dans le même temps la Sotelma inaugurait un tronçon de 1064 km de fibres optiques, le BIM SA banque locale annonçait quant à elle une augmentation de 106% de son chiffre d’affaire depuis l’arrivée de Attijariwafa Bank au capital. La radio marocaine Hit radio va également s’implanter au Mali, elle est déjà présente dans la sous-région.

Le Maroc participera à la formation de la garde présidentielle malienne et construira des casernes et des logements sociaux pour les militaires maliens. Sans oublier la formation d’imams au Royaume afin de promouvoir je cite « Un islam modéré ».

Pour comprendre cette volonté du Maroc de s’investir et d’avoir une plus grande présence dans le Sahel, , il faut comprendre les liens historiques qui lient les peuples de ces régions.

En 1591 les marocains s’étaient emparés de Gao Tombouctou et Djenné mettant ainsi fin à l’existence de l’empire Songhay. Ils régnèrent jusqu’au début du 19ième siècle sur une partie Nord du Mali. Au 17ième siècle les Armas descendants des Marocains dirigeaient le Pachalik de Tombouctou tout en faisant allégeance au souverain Marocain. Leur règne prendra fin en 1791 lorsque l’Amenokal des  Iwillimidden entre à Tombouctou et prend possession de la ville.

Au début des années 50 se développe dans les cercles politiques marocains, l’idée de « Grand Maroc », sentant venir les périodes de décolonisation, ces derniers entendent bien récupérer leurs « terres » jadis possédées, et cela comprend une partie de la Mauritanie et du Mali, sans oublier le Sahara Occidental et la partie ouest du Sahara Algérien.  Il est bon de rappeler que malgré l’allégeance des armas au Roi du Maroc le Pachalik de Tombouctou bénéficiait d’une importante autonomie, voire indépendance. Cette thèse défendue par le parti Istiqlal, premier parti marocain a fini par s’éteindre peu à peu, même si par moment elle enflamme les plus nationalistes.

Aujourd’hui plus que de se reconstruire son « Grand Maroc », le pays tente de se replacer dans le jeu africain une zone dont elle est exclue du fait de sa non-participation à l’Union Africaine. En effet depuis la reconnaissance de la RASD  ( République arabe Sahraoui démocratique) par l’OUA en 1982 le pays s’est retiré des instances de l’UA, et ne participe pas aux grandes décisions et orientations prises sur le continent, il s’est de lui-même mis à l’écart, et c’est cela qu’il tente de corriger depuis 5 ans, sans oublier une offensive anti-RASD, qui s’est soldée par le refroidissement des relations entre ces derniers et plusieurs Etats, notamment le Mali.

Cependant dès 2009 le Mali se plaignait des agissements du Polisario, groupe armé sahraoui qui était accusé d’enlèvements, de trafic de drogue et d’incursion au nord du Mali en collusion avec Aqmi. Les frontières sont poreuses et le Maroc est aussi concerné par le terrorisme au Sahara que la Libye, les aspects sécuritaires demeurent donc importants. La première apparition du Mujao date de décembre 2011 lorsque ce mouvement sorti du néant annonce le rapt de 3 humanitaires près d’un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf dans le Sud-ouest algérien. Difficile d’operer une telle manoeuvre sans soutien, dès lors les regards se sont tournés vers le polisario. Pour le MAroc il ne fait aucun doute il existe bien une alliance Mujao-Polisario, pour les responsable de la RASD le Mujao serait une création des services marocains afin de discréditer leur combat.

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La présence de Sahraoui dans le Mujao est avérée, il y a notamment le porte parole Adnan Abou Walid Sahraoui, cependant cela n’est pas suffisant pour confirmer les soupçons d’alliance entre les 2 mouvements, tous les Sahraouis ne sont pas du Polisario. L’une des cibles du Mujao étant l’Algérie, il est difficile aussi d’imaginer le Polisario s’en prendre à un pays qui les soutient.

Dans une période où le Burkina est tombé en disgrâce totale aux yeux des maliens, et dont le rôle de médiateur n’est plus souhaité du fait de la trop grande largesse offerte aux rebelles du Mnla, où l’Algérie est occupée à gérer des élections présidentielles décisives pour le régime en place, le moment semble être le bon pour l’offensive diplomatique marocaine.

Malgré le fait que la médiation algérienne soit peu souhaitée par les rebelles et par le Mali qui est hésitant, l’Algérie avec sa position géographique, représente une zone de ravitaillement privilégiée et une zone de repli idéale pour les rebelles.

Et les autorités de ce pays à défaut d’encourager ont souvent fermé les yeux sur les agissements dans cette zone. Sans leur participation toute paix négociée s’annonce difficile à trouver tant ce sud est synonyme d’instabilité pour le nord du Mali. Croyez bien que le Nord du Mali est aussi une rampe de lancement pour les djihadistes ravis de se rappeler aux bons souvenirs d’Alger et que ce qui se passe à Kidal concerne au plus haut point Alger. L’axe Alger-Bamako vacille de temps en temps, on se souvient notamment des pics que s’envoyaient ATT et Bouteflika, chacun accusant l’autre d’être derrière Aqmi, mais il s’agit d’une alliance de raison à condition que chacun joue le jeu.

Dans le cadre de la médiation et après accord du Président IBK le roi du Maroc a reçu à Marrakech Bilal Ag Cherif chef du Mnla, auquel il a rappelé d’après le communiqué officiel, son attachement à l’unité du Mali, mais il faut avoir les moyens de ses ambitions. Map

Le Maroc a-t-il les moyens de s’imposer comme acteur incontournable dans le sahel? Cela passera par l’économie, car tout comme les grandes villes du Nord dépendent beaucoup de l’économie algérienne et des importations venues de Tamanrasset, le Royaume tente à son tour d’être plus présent sur le plan économique au Mali.

Pour ma part cette crise se réglera entre Alger Bamako et Paris, même si un concours marocain n’est pas à exclure, et que le Mali a tout à gagner dans un rapprochement avec toutes les bonnes volontés, il n’y a que des bénéfices à tirer de liens diplomatiques multiples.

Alger possède toujours ses réseaux vieux de plusieurs décennies aussi bien au Nord, qu’au Sud et malgré son échec cuisant avec la négociation Iyad Ag Ghali, n’en demeure pas moins l’acteur principal de la résolution de la crise. Aux autorités maliennes de savoir mener à bien la barque.

Création du G5 du Sahel

AFP/Ould Haldj

Les Etats du « sahel » se sont réunis la semaine passée à Nouakchott dans la capitale Mauritanienne afin de procéder à la mise en place d’un Groupe visant à promouvoir la sécurité et le développement au Sahel.

Pour les plus avisés d’entre nous cela nous rappelle la mise en place du Comité d’Etat-major opérationnel conjoint qui avait été mis en place par l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Mali. Mis à part une réunion, des bombardements mauritaniens sur des villages maliens et une incursion des forces spéciales françaises à partir du Niger au Mali (Encore) ce projet est un flop total. Les algériens rechignant à collaborer amplement, alors que les 3 autres pays posent des armées plutôt faibles et incapables de mener une guerre correcte contre le terrorisme.

Alors comme vous êtes bon en géographie vous savez que le Sahel va du Sénégal à l’Érythrée et un pays important comme l’Algérie est exclu de cet organisation, de plus il existe déjà des organisations transsahariennes comme le Cilss, alors on se demande bien quel est l’objectif de ce G5?

Le président Issoufou déclarait « Quand nous aurons liquidé la pauvreté, nous aurons créé les conditions pour affaiblir le terrorisme et le crime organisé. Pour cela, il est heureux que nous ayons décidé de mutualiser nos efforts pour faire face à ces défis » On comprend alors qu’il s’agit d’une organisation plus économique que militaire et cela ne peut qu’être salutaire, dans la mesure ou la pauvreté est le terreau fertile de l’insécurité et de la criminalité transfrontalière.

Une large part est donnée aux populations locales, très souvent abandonnées par les Etats, il est prévu  « un programme prioritaire d’investissements et un portefeuille de projets structurants accordant une large priorité à la sécurité, à l’ancrage de la démocratie et à la participation des populations à la promotion des zones les moins développées » selon le communiqué final.

Les pays du G5 ont également demandé un assouplissement de la dette et une aide financière des pays du Golfe, ainsi que des autres partenaires dans le développement des projets.

J’avoue avoir été sceptique, je le suis un peu moins, juste un peu, mais je pense que cela marque une certaine maturité acquise par nos Etats face au fléau du sous-développement et de la criminalité transfrontalière. Très longtemps les populations de ces zones ont souffert d’un manque d’Etat, de perspectives, la crise au Mali a fini de montrer à quel point il est important de promouvoir la démocratie locale, les projets de développement afin que les populations éloignées des centres de décisions se sentent citoyens à part entière.

La présence du Tchad, marque la volonté de ce pays après son intervention au Mali, de rester dans le jeu Sahélien, d’être un moteur, un patron dans la région. L’absence de l’Algérie, marque à mon sens un ras le bol des pays de la région face au géant qui avait tendance à ne jamais vouloir trop s’impliquer dans le Cemoc par exemple, tout en essayant d’imposer ses points.

Globalement ces pays ont à faire face aux mêmes difficultés dans ces régions et une coordination des efforts, peut en effet être plus efficace que des initiatives isolées.

En définitive si le G5 prospère nous ne verrons pas d’Operations sécuritaires, mais plus de mesures de lutte contre la pauvreté, il s’agit plus d’un organe de développement du sahel, que d’un outil sécuritaire. Au cumulé la communauté internationale prévoit d’investir près de 8 milliards dans ces 5 pays, coordonner des politiques dans des régions ou il n’y a pas de frontière ne peut pas faire de mal.

Il est vrai que nous avons l’habitude » des coquilles vides, des organisations aux noms ronflants dépourvus d’un quelconque effet sur le terrain, cependant si le G5 axe sa politique sur le développement du Sahel, il est possible de coordonner et de mener à bien des projets, cependant je suis beaucoup plus sceptique sur le plan sécuritaire. Comme l’a précisé le président Nigérien, liquider la pauvreté c’est aussi liquider le terrorisme.

  Le G5 du Sahel envisage de développer “des infrastructures (dans des domaines) comme le transport, l’énergie, les télécommunications et l’hydraulique ainsi que la sécurité alimentaire, l’élevage, le développement humain et l’adaptation aux changements climatiques”. Sans oublier de prendre en compte les spécificités des peuples nomades qui eux ignorent les frontières.

Bonne nouvelle!

Mali: Intervention imminente?

Depuis le 6 avril et la chute du nord du Mali, occupé aujourd’hui par les islamistes une question s’est imposée dans toutes les chancelleries africaines et européennes, Que faire pour que le pays recouvre son intégrité territoriale et soit débarrassé de l’internationale djihadiste.

Dès lors 2 remèdes sont présentés au Mali; d’une part restaurer l’ordre constitutionnel à Bamako puis dans un second temps entamer des négociations avec les groupes présents au nord.

Aujourd’hui, on ne peut pas dire que le premier remède a été efficace, car on s’aperçoit qu’au sud du pays, il n’y a une autorité claire, un pouvoir décisionnaire fort. Les décisions du président sont contredites par les militaire du capitaine sanogo et quant au super premier ministre, lui semble bien éloigné de tout cela après avoir fait des pieds et des mains pour conserver son poste qui était alors menacé pour son inefficacité dans la reconquête du nord.

En bref au sud règne la confusion et donc un pouvoir inefficace, incapable de prendre la moindre mesure capable de changer les choses pour les habitants du nord du pays.

La preuve en est que la requête envoyée par le Président de la République Mr Traoré à la CDEAO pour demander l’aide de cette dernière a fait l’objet de contestations au sein des forces armées maliennes.

Ainsi depuis 7 mois rien n’a été fait les protagonistes bamakois n’étant pas d’accord sur la manière de traiter la crise, aucune négociation n’a été entreprise par le pouvoir en place et de manière officielle et d’ailleurs cette question de négociation ne se pose plus à mon sens.

En effet il y a eu sur ces derniers moi une accélération dans l’application de la charia, et plusieurs actes sont venus démontrer que rien ne serait négociable avec ces groupes terroristes.

Tout d’abord il y a eu la lapidation du couple d’Aguelhok, car il n’était marié, puis les différentes amputations à Gao Tombouctou et Ansongo.

Que peut-on négocier avec ces gens? Dès le départ ils ont annoncé la couleur « la charia n’est pas négociable », comment peut-on parler avec des assassins qui voudront nous imposer des lapidations publiques, des amputations, la burqa…bref faire du Mali l’Afghanistan des talibans.

Dès lors il est aisé de comprendre que dans la mesure où aucune négociation ne serait possible seule l’option militaire doit prévaloir.

D’ailleurs plus personne ne se fait de film la dessus, la France mobilise ses alliés espagnols et italiens, pour apporter un soutien logistique à une éventuelle intervention africaine au mali. Des forces spéciales sont également présentes au Niger et au Burkina Faso pour recueillir des renseignements et formés des officiers ouest-africains.

Autre signe annonciateur d’une intervention imminente un site espagnol révélait cette semaine la possibilité que l’Otan se serve des bases militaires des iles Canaries pour l’appui logistique à une possible intervention.

Les islamistes eux aussi se prépare à une éventuelle intervention, les membres du Mujao ont depuis peu accélérer les recrutements de djihadistes dans le sud de l’Algérie et reçoit des renforts venus d’Egypte et de Libye, sans oublier les jeunes des régions occupées.

Les hommes du mouvement Ansar dine s’entrainent dans les montagnes près de Kidal avec du matériel lourd et se préparent à une éventuelle attaque également.

Seul point de blocage reste les rapports plus que complexes entre la CDEAO et le pouvoir malien.

Il faut dire qu’il y a beaucoup de méfiance de part et d’autre, notamment au sein des forces armées maliennes ou on verrait la présence de la CDEAO au mali comme un affront.

La CDEAO pour intervenir au Mali veut pour cela avoir une base logistique à Bamako car selon le médiateur, pour  être efficace il faut un aéroport,  une antenne médicale et de transmission dans cette région. Il faut aussi un dispositif qui permet d’éviter que les mouvements armés, par des infiltrations, puissent déstabiliser Bamako, où il y a des ambassades des pays qui vont s’engager et aussi la représentation de la CEDEAO. Tout cela fait que la CDEAO veut intervenir, mais en tant que partie malienne.

On peut comprendre les arguments de la CDEAO car un échec dans cette tentative de reprise du nord scellerait le sort des villes occupées.

A Bamako on répond que la CDEAO pourrait s’installer ailleurs, il est difficile de comparer la capitale malienne aux autres villes du mali; d’ailleurs la plus grande base malienne jadis à Gao répondait aux ordres de Bamako et non de sévaré, d’autant plus que la CDEAO ne vient pas pour protéger les institutions qui ont décliné cette offre.

L’important n’est pas la proximité de cette base logistique avec la ligne de front mais plutôt l’environnement qui l’entoure, comme la présence de toutes les chancelleries occidentales, et d’un grand aéroport.

D’ailleurs les arguments de ceux qui y sont opposés sont assez flous ils se contentent de dire que Bamako n’est pas la ville la plus proche du front…..Argument qui n’en est pas un à mon sens.

Les militaires maliens à Sévaré prennent reçoivent leurs ordres de Bamako, ou l’on coordonne toutes les actions, il doit en être de même pour la future coalition internationale.

La future intervention se dessine petit à petit mais des blocages subsistent notamment entre les principales parties que sont la CDEAO et le Mali. Il faut trouver un terrain d’entente, car chaque jour qui passe, les islamistes se renforcent et la population souffre un peu plus.

Et si l’azawad devenait indépendante! (ceci est une fiction..ou pas)

Le 06/04/2012 date anniversaire de l’indépendance de l’azawad, avec au nord l’algerie comme frontière, au sud le Mali ou ce qu’il en reste, à l’est le Niger et à l’ouest la Mauritanie.

Bilal Ag Cherif : secrétaire général du MNLA devient le premier président de la republique laic de l’azawad. Je vous laisse le soin de construire le reste de son gouvernement.

Il decide dans la foulée de prendre pour capitale la ville des Askia Gao 90000 habitants (avant la crise), car Tombouctou est occupée par les salafistes ( soit disant pas leurs alliés).

La deuxième ville du pays est Kidal 20000 habitants ( avant la crise) et sa première mesure est d’appeler les peuples touaregs nomades du Mali à se sédentariser…pas facile! Il appelle aussi tous les touaregs à rejoindre leurs terres natales L’azawad, pas facile non plus quand on sait que les touaregs algériens, nigériens, mauritaniens sont contre toutes formes de séparatisme.

Dans la premiere semaine les habitants de gao non desireux de devenir azawadien et de vivre sous la coupe des touaregs du MNLA commencent à partir, idem pour les habitants de Tombouctou et des autres localités de l’azawad ( niafunke, hombori, bourem etc…) Au total le territoitre se vide de la moitié de sa population.

Quand à celle qui est restée majoritairement songhai, elle refuse de se soumettre au nouveau pouvoir, des milices s’organisent et l’insecurité grandit.

Cette insécurité grandissante affaiblit le MNLA, décourage les candidats à un retour vers la terre « sacrée ».

De leur coté les islamistes profitent de cette guerre civile entre le MNLA et les miliciens songhais pour étendre leur influence dans la zone, se plaçant comme protecteur de la population face aux hordes impies du MNLA et des milices.

Les salafistes algeriens font du Nord-Mali leur base arriere et font des incursions en Algérie de temps en temps, ainsi qu’en Mauritanie et au Niger.

Ce qui incitera ces derniers à renforcer leurs mesures aux frontières.

Au sud le nouveau mali, a de plus en plus de mal à gérer l’afflux de réfugiés à la frontière avec l’azawad et il y a très souvent des incidents militaire entre les deux nouveaux voisins.

L’azawad devient une zone de guerre permanente des miliciens financés par Bamako qui tentent de déstabiliser le nouveau pouvoir, des salafistes qui veulent installer la charia et le MNLA qui a du mal à stabiliser son cher et tendre pays et surtout cette zone se vide des ses habitants du fait de l’instabilité et l’insécurité grandissante.

Le Franc azawadi  s’écroule la cedeao ayant refusé sa participation à la zone monétaire.

Pas d’etat, pas d’economie, la zone sombre dans le K.O et la desolation, mesdames et monsieur je vous presente la Somalie n°2

Biensur il s’agit d’un scenario, d’une simulation mais elle est basée sur des hypothèses fondées et émanant des differntes positions tenues par les acteurs à l’heure actuelle.

Donc ce scenario est tout à fait envisageable, la découverte éventuelle de petrole et le debut de son exploitation pourrait entrainer une radicalisation des positions en augmentant encore plus le K.O à court terme, et à long terme l’installation par une puissance extérieure d’un gouvernement fantôme, pour profiter des richesses naturelles, on parlerais alors d’un Irak n°2

Voila pourquoi je ne crois pas en l’indépendance de l’azawad car elle ne peut que conduire au chaos et à la désolation, l’autodétermination des peuples oui, mais pas contre leur volonté monsieur du MNLA!