Circulez bande de gueux!

gueux  A chaque jour son petit scandale, à chaque Ministre son petit scandale, à chaque Département son affaire, une manière de résumer  un pays géré de manière scandaleuse, depuis plusieurs années.

Qu’on se le dise avec le développement des nouvelles technologies, nous populations sommes au courant de TOUT, je dis bien tout, Messieurs les politiciens, Directeurs et autres.

Du petit marché public octroyé au fils du cousin, au neveu, aux plus gros actes de corruptions avérés, et déballés en place publique, documents officiels à l’appui.

Au commencement il y avait les contrats d’acquisition de matériels militaires surfacturés, sur gonflés. Le Mali est un pays en guerre, avec une armée en lambeaux, qu’il faut ré équiper. Comme tout gouvernement conscient du bien être de sa population, le Mali commande des équipements pour sa vaillante armée.

Et c’est là où ça se gâte comme on dit…Des petits génies trouvent le moyen de se « sucrer » sur ce contrat. Les prix sont doublés, triplés, marché accordé aux copains etc…L’affaire est découverte révélée par les journaux de la place, le scandale éclate, tout le Mali est au courant, le FMI s’en mêle. Résultat: Dossier enterré tout va bien circulez les gueux!

Puis vint l’avion Présidentiel, il est beau hein! Affaire dans laquelle, se jettera corps et âme le jeune Premier ministre d’alors, sans vraiment maîtriser le dossier. Quand il se rendit compte qu’il avait faux sur toute la ligne, il passa du mode sonnerie,  à vibreur puis muet avant de perdre le réseau. Aussi incroyable que cela puisse paraître nos dirigeants ce sont payés un bel avion d’occasion très cher, au prétexte que l’ancien avion était en panne, ce qui s’est avéré être faux. Résultat: Circulez les gueux!

Ensuite nous avons les fameux engrais « non conformes », mais nous dirons « frelatés », mot à la mode dans les  grins de Bamako, qu’on aime prononcer autour d’un bon verre de thé. Frelaté? Nous savons que le Mali est un pays agricole, dont la croissance passera nécessairement par la terre. Pour cela le gouvernement (Encore lui) passe commande auprès d’opérateurs privés (Les copains encore), puis revend les produits à petit prix aux agriculteurs (LES GUEUX), système qui au passage a prouvé son inefficacité mais passons.

Surprise, une bonne partie de ces engrais ne contiennent pas assez de principes actifs. Ils sont non conformes, frelatés! La faute à qui? Personne chacun se jette la balle avant d’enterrer le dossier tranquillement. Entre copains! Circulez bande de gueux.

Enfin les passeports, Eh oui figurez-vous qu’au Mali il n’y a plus de passeports! Enfin s’il y en a mais il faut emprunter aux voisins, aux parents, au boutiquier du quartier, et liquider le compte épargne (Si vous en avez un) des mômes pour se le payer. Et si avec tout cela vous n’arrivez pas à vous le procurer, ne désespérez pas. Il faudra revenir le lendemain vers 2:00 du matin avec une petite enveloppe.

Cela pose plusieurs problèmes, notamment aux malades en attente de passeports pour une évacuation médicale. Quel terrible coup du sort! Réussir à échapper aux croques morts des hôpitaux publics, mais ne pas survivre au service des passeports.

Évidemment il faudrait un post, voir un livre pour expliquer les tenants et les aboutissants de chacune de ces affaires, mais le point commun est le suivant: Il n’y a pas de responsables.

Les dysfonctionnements sont le fruit du hasard, la corruption n’existe pas c’est la méchante presse d’opposition, et l’administration elle va bien, tous les maliens sont heureux.

Il y aura une petite incompréhension pour ces gens le jour où les gueux, les sans dents, les pauvres, les souffreteux, le petit peuple se réveilleront pour réclamer leurs droits les plus élémentaires. Lorsqu’ils voudront eux aussi non pas vivre la belle vie, mais simplement passer de la survie à la vie.

Ce jour arrivera, il arrive, il est proche, merci les réseaux sociaux, merci les Radios libres, le débat public prend corps au Mali, non pas grâce à la pseudo « société civile », mais grâce à la société la vraie. C’est le côté « positif » de ces affaires, elles suscitent le débat, et des envies d’une meilleure gouvernance.

Pour une meilleure gouvernance nous devons continuer donc à dénoncer et surtout à réfléchir aux moyens d’y arriver parce que là-haut ce n’est pas leur problème qu’on se le dise!

« C’est de dernier appel du vol africa » Tiken Jah Fakoly